Ceux qui disent que ce n'est pas possible doivent laisser la place à ceux qui agissent.
Confucius.
A en juger d'après le passé, nous pouvons en conclure avec certitude que pas une des espèces actuellement vivantes ne transmettra sa ressemblance intacte à une époque future bien éloignée, et qu'un petit nombre d'entre elles auront seules des descendants dans les âges futurs.
Charles Darwin
Il est dans la nature des systèmes de se planter, si bien conçus et construits qu'ils soient. Ce n'est qu'une question de temps.
Quand le monde est dangereux, l'humilité est un facteur de longévité.
J'aurais pourtant cru que les chats survivraient.
Les chats sauvages étaient de parfaites machines à tuer. Mais la variété domestique avait des dents, des mâchoires et un cerveau plus petits que leurs ancêtres sauvages, parce que les vieilles dames les préféraient ainsi.
J'ai toujours pensé que les chats faisaient semblant. Ils n'étaient pas si coriaces. Au fond, c'étaient que des emmerdeurs.
La mort était aussi absolue qu'elle l'avait toujours été, aussi loin que remontait la lignée des hominidés et des primates : la mort était un terminus, la fin de l'existence, et ceux qui étaient partis avaient aussi peu de signification que la rosée évaporée, leur identité même se perdant au fil des générations.
N'y a-t-il pas de la grandeur dans cette façon d'envisager la vie ?... Dans le fait que... une quantité infinie de belles et admirables formes, sorties d'un commencement si simple, n'ont pas cessé de se développer et se développent encore.
Charles Darwin.
Rien de ce que l’humanité avait fait au cours de son bref et sanglant règne n’avait eu la moindre influence sur ce patient réalignement géographique.
En attendant, la Terre, livrée à elle-même, avait déployé une variété de mécanismes de guérison physiques, chimiques, biologiques et géologiques, afin de se remettre des interventions dévastatrices de ses locataires humains. Les polluants de l’air s’étaient décomposés et dispersés sous l’action du soleil. Les tourbières avaient absorbé la plupart des déchets métalliques. La végétation avait repris possession des paysages abandonnés, les racines avaient brisé le béton et l’asphalte, comblant les fossés et les canaux. L’érosion provoquée par le vent et l’eau avait entraîné l’effondrement final des dernières structures, que le sable s’empressa d’engloutir.
Et pendant tout ce temps, le processus inlassable d’évolution et de sélection avait œuvré pour remplir un monde vide.
Troisième partie. Les descendants
Chapitre 18. Le royaume des rats
§ Afrique de l’Est, 30 millions d’années après notre ère. II
Galet ne pouvait pas savoir qu’il tenait les restes du Morveux, le frère de Loin, qui avait vécu et était mort à cet endroit. Le Morveux avait succombé à sa vitaminose, alors qu’il était encore tout petit, et qu’il n’y avait aucun moyen de le sauver. Il n’aurait tiré qu’un piètre réconfort de savoir qu’un jour, alors que sa brève vie était oubliée depuis plus d’un million d’années, sa petite tête se retrouverait nichée dans la main d’un arrière-arrière-arrière-petit-neveu.
DEUXIÈME PARTIE. L’être humain
Chapitre 10.« La terre surpeuplée
§ Centre du Kenya, Afrique de l’Est, 127 000 ans avant notre ère. I
Le soleil brillait de tous ses feux sur Rome, et l’air de l’Italie semblait liquide aux hommes habitués au climat plus frais de la Gaule. Partout planaient les terribles puanteurs de la ville : les feux, la nourriture, et surtout les égouts.