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" Je viens " est un roman polyphonique à trois voix.
Dans la première partie, c'est Charonne qui se confie à nous sur son enfance et son adolescence.
Petite fille noire, abandonnée à sa naissance par sa mère biologique puis adoptée par Gladys et Régis, elle sera rejetée par ses parents adoptifs et devra faire face à leur indifférence.
C'est dans la maison familiale dans laquelle cohabitent 3 générations que Charonne va grandir, avec ses parents donc mais aussi ses grands-parents.
Dans cette première partie, les thèmes du racisme et de l'apparence physique sont omniprésents.

Puis, dans la seconde partie, vient le tour de Nelly, la grand-mère de Charonne de s'exprimer.
Ex star de cinéma, Nelly nous raconte ses jeunes années, puis ses années de gloire et enfin sa peur de vieillir.
Mais c'est grâce à cette grand-mère un minimum attentionnée que Charonne arrive à faire sa place malgré le rejet de sa mère.

Et enfin la troisième partie, avec Gladys, cette mère égocentrique et acariâtre qui nous livrera à son tour sa propre vision de l'histoire.
Ce dernier personnage m'a été insupportable. Gladys et son nombril, Gladys le centre du monde, Gladys personnage détestable.

Alors que dire de cette lecture si ce n'est que j'ai été tour à tour séduite puis révoltée par l'histoire qui tantôt m'a fait sourire, tantôt énervée.
L'écriture est quand à elle recherchée, travaillée et on se laisse porter aisément au fil des pages.
Un style littéraire fort agréable et une histoire qui démarre fort bien nous menant d'un bout à l'autre du livre avec le plaisir de savourer chaque mot saugrenu ( et il n'en manque pas ) ainsi que chaque tournure de phrase.
Petit bémol pour la cartésienne que je suis, le fantôme habitant le bureau où Charonne va passer une bonne partie de son temps libre.
En conclusion, une lecture sympathique mais pas un coup de coeur.
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Emmanuelle Bayamack-Tam est agrégée de lettres modernes, née à Marseille, elle vit et enseigne le français en région parisienne. Elle a publié deux pièces, huit romans et obtenu le prix Alexandre-Vialate en 2013 pour "Si tout n'a pas péri avec mon innocence". Elle a sévi également dans le genre policier, sous le pseudonyme de Rebecca Lignieri.

Je viens, paru en janvier 2015 était dans ma pile à lire depuis le printemps dernier. Je l'ai enfin lu. Grand bien m'a pris ! L'écriture est belle, très belle. Les sujets abordés : le racisme, la vieillesse, la maladie, l'amour, le manque d'amour, l'abandon, la famille recomposée, l'argent, ses travers, les trahisons, les désillusions et tant d'autres. Tous nous incitent à la réflexion. Ajoutez-y un fantôme et nous voici embarqué dans un conte philosophique.

Je viens, c'est trois portraits de femmes. Une fille, sa grand-mère et sa mère. Elles prennent successivement la parole. C'est Charonne qui ouvre le bal. Charonne a vingt ans. Née d'une mère rwandaise qui s'est fait violer par un soldat belge, Charonne a été abandonnée à la naissance. Adoptée à cinq ans, elle sera abandonnée une seconde fois par sa famille d'adoption. Charonne a six ans quand elle se retrouve avec ses parents adoptifs dans le bureau de l'aide sociale à l'enfance pour sa restitution. C'est que Charonne est une petite fille noire, grosse, avec de la paille sur la tête en guise de cheveux. Elle est loin des standards attendus. Alors, comme ses parents adoptifs ne peuvent se débarrasser d'elle, ils la garderont bon gré, mal gré. Charonne grandira dans l'indifférence de tous, sans amour, ni tendresse mais dans une maison bourgeoise du boulevard du Belvédère à Marseille. Ses grands-parents adoptifs y habitent également. Charonne ne connaîtra que le racisme et le rejet jusqu'au jour où sa grand-mère adoptive prendra conscience de la situation de Charonne et lui ouvrira son coeur. Loin d'être complexée par sa couleur de peau et son surpoids, Charonne est une jeune fille intelligente dotée de répartie, d'autodérision et d'humour. Elle est généreuse et bienveillante à l'égard des membres de sa famille adoptive. le racisme est son quotidien, elle fait avec. Charonne a un rêve, elle veut devenir une vedette comme sa grand-mère, Nelly.
Nelly porte un regard très ironique et caustique sur sa vie, notamment sur sa vie amoureuse et sexuelle, mais également sur la femme qu'elle est devenue. Autrefois très belle et très convoitée, elle reste obsédée par son apparence. Bien qu'elle soit toujours très coquette malgré ses quatre-vingt-huit printemps, Nelly n'est pas aussi superficielle qu'elle voudrait nous le faire croire. C'est la seule qui manifestera de l'intérêt et de l'affection pour Charonne. C'est en parlant de son sujet favori, à savoir, elle-même, que Nelly sensibilisera Charonne aux relations mère-fille, homme-femme, à la nécessité de se fixer des objectifs dans la vie, cette vie qui passe trop vite, bien trop vite et dont il faut jouir avant de devenir sénile. Nelly apporte un regard touchant et très lucide sur la vieillesse et la maladie.
Nelly est plus proche de Charonne que de sa propre fille, Gladys, que rien ne semble toucher. Et pourtant au fur et à mesure que Gladys s'exprime, ses blessures jaillissent. Une mère trop occupée à gérer sa carrière de pseudo-actrice, un père qui voue une passion au genre féminin, ce n'est qu'avec Régis, son "frère d'alliance", à la suite du remariage de sa mère avec Charlie, que Gladys trouvera un équilibre. Frère d'alliance deviendra époux. Un vrai Vaudeville !

Malgré ces quelques lignes, Je viens reste un livre assez indescriptible. Réalité et fiction, passé et présent se mêlent et se confondent. Je viens bouscule les traditions familiales et est surtout une belle description du racisme ordinaire et de la vieillesse.
Jamais triste, acide et humoristique, Je viens mérite d'être lu. Même si parfois nous avons l'impression de nous égarer, au bout du compte, on apprécie ces femmes, surtout Charonne. Et puis la plume d'Emmanuelle Bayamack-Tam est tellement belle !

Alors, viens, venez et laissez-vous guider par le fantôme du 27 Bld Belvèdère...

Lien : http://the-fab-blog.blogspot..
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Livre surprenant par son histoire originale. Très bien écrit, vocabulaire recherché.
Mais suis pas certaine de vouloir le recommander.... On se perd un peu dans cette famille si particulière !
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Si la première partie (Charonne) et la dernière (Gladys) sont remplies d'émotions malgré le ton léger de l'auteur, la seconde partie (Nelly) m'a laissé perplexe, voir agacé. le racisme de comptoir ne convainc pas et ces fantômes qui apparaissent à chacun des personnages sont déroutants. Reste la personnalité flamboyante de Charonne qui assume pleinement la couleur de sa peau et ses kilos superflus.


Lien : http://notreavis.canalblog.c..
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Après cette rude entrée en matière, on entre dans l'étrange quotidien des trois générations d'une famille déglinguée.
Le ton est vif, drôle et cruel.
E.Bayamack-Tam nous entraîne dans son univers avec une maîtrise toujours plus ferme.
Un grand plaisir de lecture.
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Les relations filiales entre Charonne, Gladys et Nelly sont compliquées. Charonne l'hottentote, Nelly la starlette fanée et Gladys l'orthorexique nous dévoilent tour à tour leur quotidien sous le même toit.
Le livre le mieux écrit que j'ai lu depuis très longtemps. Un must have!
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Je viens m'a intrigué dès les premières lignes de sa quatrième de couverture. Je ne savais pas où allait me mener cette histoire, mais j'en aimais déjà les contours.

Je viens… Tantôt menace, tantôt lassitude, tantôt jouissance… ce titre posait, dès les premiers instants, l'atmosphère si particulière de ce roman aussi inattendu que passionnant. Je ne connaissais pas cette auteure et c'est avec beaucoup d'impatience que j'ai plongé dans cette nouvelle lecture.

Le plus surprenant selon moi c'est cette mise à nue…ce déballage de sentiments, de ressentis. Cette honnêteté en fin de compte, qui pique, qui énerve, qui émeut et qui nous fait sourire. Tout n'est que vérité et authenticité dans ce roman.

La plume d'Emmanuelle Bayamack-Tam est surprenante. Souvent directe, crue et incisive, elle sait pourtant s'arrondir et se faire délicate quand il se doit. L'auteure ne mâche pas ses mots et sait appuyer là où ça fait mal, puis panser la plaie aussitôt fait.

Avec Je viens, nous plongeons au sein d'une famille qui n'a rien de banale… jusque dans ses bas-fonds… au coeur de son âme.

Le lecteur perçoit rapidement la souffrance des protagonistes. Divisé en trois parties, Je viens creuse en profondeur chacun d'entre eux et offre au roman une dynamique toute particulière. Chaque point de vue permet ainsi au lecteur de percevoir les ressentis, la profondeur des êtres, les incohérences parfois, les mensonges…Tout nous est dévoilé dans les moindres détails.

Nous débutons donc le roman avec Charonne, qui parle sans barrière, sans entrave avec beaucoup de lucidité. Sa vie n'a rien de tendre…et malgré les peines qui se succèdent, elle semble déterminée, malgré tout, à conserver cette confiance inébranlable en toute chose. Elle se raccroche à ce qu'elle peut…elle tente d'avancer malgré le rejet des uns, la noirceur des autres…

Viennent ensuite Nelly, la grand-mère et Gladys, la mère adoptive de Charonne.

Nelly est le « refuge » de Charonne. Elle fait figure de douceur et d'amour dans un climat familial quelque peu hostile. Pour autant, ce personnage n'est pas aussi lisse que le lecteur pourrait le penser au tout début du roman. Elle, naguère si belle et convoitée, est aujourd'hui contrainte de vivre avec l'image vieillissante que le miroir lui renvoie chaque jour. Elle se flétrie…et ne le supporte pas vraiment.

Galdys, la mère adoptive de Charonne est quant à elle, l'un des personnages les plus complexes et torturés de cette histoire…D'entrée de jeu le lecteur aura l'opportunité de constater que cette femme est assez »particulière »… Il oscillera d'ailleurs rapidement entre dégoût et pitié.

Je viens possède sa propre atmosphère…brutale…sincère…trash parfois. Si bien que vous vadrouillez dans un univers malsain où se côtoient infidélité, agressivité, racisme, aigreur, érotisme, désamour, déception, vanité, désillusion…à vous en donner la nausée ! Et au milieu de ce capharnaüm sans nom, une petite lumière résiste et scintille…fragile et délicate malgré les apparences, elle s'accroche et nage à contre courant.

Je viens piétine le mythe de la famille parfaite et décortique les non-dits, les faux-semblants, les postures et le protocole qui peuvent gâcher des vies en donnant naissance à des tonnes de remords ou de regrets. Il invite le lecteur à raisonner, à se remettre en question. Il bouscule les codes et prend plaisir à le faire.

En conclusion : Ce livre a été une étrange lecture…dérangeante, captivante, malsaine et pourtant tellement puissante. Je viens ne fait pas dans la demi-mesure et paradoxalement, ce livre donne du baume au coeur. Sous ses airs torturés, il permet cependant de reconsidérer les choses et de les voir sous un angle différent. le bonheur, la vie, la famille, les relations avec autrui, nos choix, nos rêves…tout y est abordé avec beaucoup d'intelligence et de talent.

Je vous recommande vivement cette lecture et je sais que j'y reviendrai également !
Lien : http://moncoinlivresque.fr/j..
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Si le titre "je viens" est nul, le roman d'Emmanuelle Bayamack-Tam est un formidable huis clos en 3 actes narré tour à tour par la fille adoptive, la grand-mère star et la mère ultra matérialiste qui voudrait être le centre du monde dans cette grande maison rutilante où brille surtout la méchanceté et le manque d'amour. L'histoire de Charonne va crescendo, ne mâche pas de mots racistes, égoïstes, vénaux, parano, jaloux...Emmanuelle Bayamack-Tam a indéniablement du talent.
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Je viens a trois narratrices : Nelly, une vieille femme, Gladys, sa fille et Charonne, la fille adoptive de cette dernière. Il est donc organisé en trois parties dans lesquelles Charonne, Nelly et Gladys racontent successivement leur histoire et celle de leur famille de leur propre point de vue. Même si ces trois femmes habitent sous le même toit, leurs personnalités diamétralement opposées ont donné à Federico la sensation de lire une nouvelle histoire à chaque partie. Afin de mieux comprendre comment leur regard sur le monde change tout au récit, une mise au point est importante : il a dans cette famille un gros litige autour de l'amour. Nelly n'a pas assez aimé son premier mari et trop aimé le deuxième. Gladys considère que ses parents ne l'ont pas aimée et aime passionnément son demi-frère, Serge, qu'elle a épousé au grand dam de sa mère. Charonne a été abandonnée à sa naissance et adoptée vers 5 ans par Gladys et Serge. Au bout de quelques temps, constatant que leur fille devenait de plus en plus noire (si si) et persuadés qu'elle était un méchant petit être incapable d'affection, ils ont essayé de la rendre au foyer dont ils l'avaient sortie.

Ambiance.

C'est dans ce décor que nos héroïnes évoluent, commençant, continuant ou terminant leur vie. Même si le précédent paragraphe fleurait bon le drame familial, voire une ambiance à la Dickens, il n'en est rien. Point de mélo : c'est au contraire la révolte qui exsude de chaque page du livre. Je viens dégage d'un bout à l'autre cette même rage d'exister, cette même colère. Certes, elle est exprimée différemment en fonction des personnages. le contraste est d'ailleurs saisissant entre Charonne et sa mère adoptive. La première, enfant abandonnée et mal aimée, qui fait preuve d'un optimisme à toute épreuve et laisse couler sur elle les multiples critiques qui sont faites à propos de son physique. La deuxième, gâtée matériellement mais frustrée affectivement, ne s'exprime qu'en une longue plainte. Persuadée d'avoir percée l'hypocrisie du monde à jour, elle voit le mal partout (surtout chez Charonne) et se persuade que son bonheur lui a été ravi par… à peu près tout le monde. Accrochée comme une tique à ses meubles chinés, elle se revendique pourtant d'une philosophie de vie crypto-bouddhiste et prône le dénuement. Elle se targue de ne pas accorder d'importance aux apparences mais le physique de sa fille (elle est noire ET obèse) la consterne. Toutes ces contradictions font bien rire, faisant de la partie consacrée à Gladys la plus amusante des trois (aux dépens d'un personnage qui se prend bien trop au sérieux).

Je viens est un roman à trois voix, celui de trois femmes qui ont des choses à dire et certainement pas l'intention de se taire ! Je suis curieuse de découvrir les autres personnes à qui Emmanuelle Bayamack-Tam a donné la parole dans ses autres romans.
Lien : http://federicosabeleer.fr/2..
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Roman polyphonique très détonnant, drôle et souvent triste aussi.Charonne, la fille, Nelly, la grand-mère et Gladys , la fille, nous livrent trois oints de vue de la vie d'une famille en souffrance.jalousie, racisme, égoïsme, solitude, sont au coeur du roman.Mais aussi l'amour et l'espoir, incarnés par des personnages virtuels, entourés d'un halo de fumée, qui apparaissent la nuit aux trois narratrices. Conte cruel mais aussi très drôle.
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