AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,57

sur 141 notes
5
8 avis
4
9 avis
3
8 avis
2
3 avis
1
0 avis
Charonne a été adoptée à l'âge de cinq ans par Régis et Gladys. Mais au bout de quelques mois ils s'en débarrasser. La ramener comme si elle était un objet qui ne convient pas. Pourtant, ils savaient qu'elle était noire mais Charonne a grossi et ne cesse de manger.
Elle évolue entre un grand-père raciste qui l'amène avec elle pour effectuer le tour des bars où elle encaisse toutes sortes de remarques et une grand-mère Nelly qui vit dans dans son passé d'artiste.
Car ses parents adoptifs Régis et Gladys sont toujours absents, voyageant aux quatre coins les éloignés du monde à la recherche d'un mode vie en accord avec leurs principes. Seule Nelly s'occupe vraiment de Charonne surtout qu'elle lui permet de rattraper ce qu'elle raté avec sa fille.
Charonne qui indiffère Gladys possède de la pétillance et tant pis si son teint d'ébène, ses origines dérangent.Elle grandit et continue de grossir alors que Nelly et Charlie vieillissent.

Les trois femmes de la maison prennent tour à tour la parole dans ce roman. Les récits se recoupent mais chacune a sa vérité. Gladys reine des contradictions et dont les pensées frôlent le délire alors que Nelly regrette sa vie passée. Charonne s'épanouit malgré tout et cherche le bonheur des autres avant le sien.

Dans une écriture très recherchée et exigeante, Emmanuelle Bayamack-Tam nous entraîne dans ce roman qui s'attaque au racisme, aux parents démissionnaires face à leurs enfants ou à vieillesse de leurs ascendants. Prenant des chemins où la poésie s'invite tout comme les références aux poètes ou à des écrivains et dans une langue souple, ce roman est à part. On y navigue de la réalité aux regrets amers ou aigris et l'on découvre pourquoi Charonne a été adoptée.

Il est difficile de résumer ce livre, de tenter de le contenir dans quelques phrases alors qu'il se déploie avec grâce et sensualité tout comme Charonne.
J'ai cependant un bémol lié à la présence des fantômes qui occupent le bureau et qui m'est apparue un peu étrange.

Moins envoûtant que Si tout n'a pas péri avec mon innocence, ce roman dérange tout comme on reste stupéfait par son étrange beauté.
Lien : http://claraetlesmots.blogsp..
Commenter  J’apprécie          50
Roman étrange et envoutant mais aussi dérangeant et touchant.

Il est aussi difficile à résumer:

Charonne est une jeune fille noire adoptée à 5 ans par Régis et Gladys.

Pas faits pour êtres parents, ils tentent de la rendre s'estimant "trompés". Charonne est trop noire, trop grosse et trop vicieuse. Elle n'est pas maltraitée physiquement mais les pseudo-parents sont ignobles d'indifférence et d'attitude...

Tous vivent avec Nelly, la mère de Gladys et Charlie, le père de Régis, qui sont eux-aussi mariés. C'est d'ailleurs en devenant "frère et soeur" que Régis et Gladys sont tombés amoureux.

Nelly et Charlie sont deux anciennes beautés mondaines. Tout ce petit monde vit très aisément.

Les trois femmes de la maison vont prendre tour à tour la parole. Les récits serecoupent mais chacune a SA vérité...

Questionnement identitaire, haine, rejet, cruauté du racisme primaire (les passages où Charlie emmène sa petite fille au café et où ses copains de comptoir commentent son apparence sont justes horribles), rage d'exister malgré tout, fantômes poétiques dans une pièce de la maison (chacun a le sien), ravages de la vieillesse, désamour mère/enfant en héritage, tendresse, rancoeur, méchanceté et égoïsme... et j'en passe!!!
Commenter  J’apprécie          40
Ce livre m'a été offert et comme à chaque découverte, je reste optimiste et attend toujours une bonne surprise … Pas cette fois !
Cette auteur, je ne l'a connaissais pas, je n'en avais jamais entendu parler, c'est donc sans apriori, ni conviction que je me suis plongée dans ce roman.
Mais ici tout est surfait. On va de surenchère en surenchère, pour dépeindre un tableau triste et surréaliste. Trois femmes, trois générations qui vont nous relater leurs vies passées, présentes et celle qu'elle souhaiterait obtenir. Une grand-mère, sa fille et la petite fille adoptée vont nous dresser une satire très poussée d'une famille riche vivant à Marseille. Mais c'est trop gros. Entre mensonge, racisme et pure méchanceté, on rencontre des faux problèmes amené sans grande subtilité.
C'est avant tout l'histoire d'une famille qui n'en est pas une. Une famille qui se déchire, cela existe, mais là c'est à la limite du tolérable. Les personnages sont exacerbés de telle façon que je m'énervais contre eux, voulant leur faire autant de mal, qu'ils s'en font tout au long des histoires.
Je ne ferme jamais un roman avant de l'avoir finis, alors je me suis acharnée pour y arriver. Ce livre ne présente aucun intérêt, il n'y a pas de but ni d'objectif. Les personnages sont à la limite de la cruauté pure et de la bêtise humaine. Cette histoire n'a pas d'enjeux, à tel point qu'une fois finis, j'étais soulagée. Au fond c'est un roman sur les femmes, les problèmes qu'elles peuvent rencontrer « même au sein d'une riche famille »… ! Mais on ne voit pas où cela veut en venir, ni quand on verra le bout du tunnel.
En tant que lectrice et en tant que femme, je ne comprends pas ce livre et pire, j'ai ces personnages en horreur. Donc si le but était de me faire détester toute une famille, chapeau c'est réussi !
Lien : https://charlitdeslivres.wor..
Commenter  J’apprécie          32
Je viens est un roman étrange, polyphonique, on suit le récit des 3 femmes d'une riche famille marseillaise.
Tout d'abord, on suit la petite dernière Charonne, une jeune métisse obèse, adopté par cette famille bourgeoise à 5 ans.Charonne est une petite fille solitaire qui aime sa famille malgré la cruauté et la froideur de ses parents. Elle adore sa grand-mère Nelly ancienne actrice fascinée par sa gloire passée. On suit sa vie entre 5 et 17 ans, ses espoirs, ses désillusions notamment à l'adolescence vis-à-vis de son corps. Elle a un caractère bien trempée et assume son obésité au grand dam de sa mère. J'ai aimé ce regard ironique et à la fois tendre sur la vie. Sa lucidité vis-à-vis des autres membres de la famille, son regard bienveillant. le fait qu'elle est une combattante, dans ce milieu petit bourgeois froid et aseptisé, qui fait qu'elle passe outre le racisme, le regard qu'on lui jette car elle ne correspond pas aux canons de beauté. On suivra son évolution en arrière plan dans ses relations avec sa grand-mère et sa mère jusqu'à 21 ans. Ce questionnement identitaire chez Charonne, pas assez noire pour certains et trop chez d'autres, je l'ai trouvé intéressant. C'est ce personnage qui m'a le plus touché et j'aurais aimé continuer la lecture avec sa vision.


La deuxième partie est racontée par la grand-mère Nelly, partie plus descriptive qui explique son métier, ses deux mariages d'abord avec Fernand puis Charlie. Elle décrit les ravages de la vieillesse de manière très réaliste et le décalage, elle qui se sent encore jeune et belle alors que ce n'est plus le cas. On a une description d'un monde où règnent l'argent, obsédé par l'apparence, et finalement assez futile. La partie sur le premier mariage est intéressante tous comme la prise de conscience de Nelly, de ne pas avoir assez profité de la vie et de son 1er mari Fernand. On retrouve un discours ironique parfois mais moins prononcé que chez Charonne. Il y a de nombreuses références littéraires dans le roman, à la danse avec Petrouchka de Nijinski, aux contes, ce qui est agréable. Peu à peu, le personnage de Nelly dont la vie était entièrement tournée vers la beauté devient plus attendrissant. Les pensées sont parfois confuses dans cette partie où l'unité du récit est moins claire.


Dans la 3e partie , c'est au tour de la 3e femme de la famille Gladys adepte du bio, de la philosophie bouddhiste, marié à son demi frère Régis. Elle ne se préoccupe que de son couple, des objets qu'elle rénove dans sa maison. On plonge dans son cerveau torturé par la rancoeur, ses pensées pleines de fiel à l'égard de ses parents, son beau père et Charonne. Cette dernière partie est celle qui a le ton le plus acerbe. Cette partie est un peu trop longue à mon goût, par contre j'étais contente d'avoir la fin de l'histoire pour Charonne. On a l'impression d'être dans un film noir, de plus en plus cruel et dans la volonté du personnage de faire du mal, de dire la vérité à tout prix, de faire éclater les non dits. Pas de demi-mesure chez Gladys, j'ai eu du mal à avoir de la compassion pour cette pauvre petite fille riche. Mais le personnage est cohérent et vraiment décrit au vitriol.
En bref, ce roman est le portrait d'une famille bourgeoise dysfonctionnelle où réalité et fiction, passé et présent se confonde comme avec le mystérieux homme du bureau. J'ai aimé cheminer avec Charonne, jeune femme courageuse qui ne se laisse jamais abattre, découvrir Nelly derrière son masque frivole et être ébahie par la bêtise et la méchanceté de Gladys. Mais le style très descriptif et les longs monologues des personnages peuvent gêner l'histoire. Donc impression mitigée en fin de lecture, car certains personnages comme Gladys, Charlie ou Régis m'ont laissé de glace mais j'ai apprécié Charonne et Nelly, donc pour vous faire une idée des tourments d'une famille marseillaise, ouvrez ce roman et faites vous votre propre avis.
Lien : http://eirenamg.canalblog.co..
Commenter  J’apprécie          30
Tout ce que j'ai adoré dans ce roman est contenu dans ces toutes premières lignes. Il y a la langue, les mots, le style, très contemporain, l'humour, caustique, et une énergie folle.

Ce roman est le récit de trois femmes, trois générations d'une même famille, trois autoportraits d'une même histoire, vue à travers des prismes très différents. Il y a d'abord Charonne, une jeune femme, noire, adoptée par une famille qui oscille entre un franc racisme et une incompréhension de la diversité et de l'altérité. Charonne, je l'ai adorée dès les premiers mots : elle est pleine de vie, entière, toute en rondeurs et en énergie.

[...] Si les deux premiers chapitres m'ont emportés par tant d'énergie et de vie, d'optimisme et de bienveillance, le dernier, celui de Gladys, est empli de peine, de regrets et de détresse.

Les hommes dans ce roman n'ont pas le beau rôle. Racistes, feignants, égoïstes, violents et violeurs... C'est pourtant par eux que viendra la rédemption ; eux que l'on n'entend dans ce roman que par la voix des femmes, se laissent attendrir et emporter par la vie et l'optimisme. le propos du roman est dur, sur fond de racisme, de violence, sociale et physique, d'isolement et de résignation. Mais le ton employé par l'auteur, son écriture alerte, en font un récit savoureux et dense.

Un roman que j'ai adoré et une plume réjouissante. Un auteur à suivre.
Lien : http://itzamna-librairie.blo..
Commenter  J’apprécie          30
Roman à trois plumes.

Charonne arrive chez Gladys et Régis qui viennent de l'adopter. Ils vivent encore chez leurs parents, Nelly et Charlie. Sur trois chapitres se succèdent alors en se chevauchant trois monologues : un pour chaque femme.

Comme dans toutes les familles chacun voit l'histoire avec ses yeux et chacun expose sa vérité des choses… d'où de nombreux malentendus, mais aussi des ressentiments et donc de la colère.
Un médiateur familial aurait fort à faire dans cette famille !
Les choses sont dites et tant pis si cela heurte, si cela creuse là où cela fait mal !

C'est parfois drôle, parfois impudique, parfois triste et parfois acide, mais jamais bienpensant et toujours jouissif !

Le lecteur y retrouve aussi les thèmes de la vieillesse et du racisme. Par contre, les hommes sont totalement laissés sur le bord de la route.

L'écriture est belle et les pages se tournent vite.

Un livre fort agréable avec deux bémols : la fin m'a laissée sur ma faim ; le personnage du fantôme n'apporte rien au récit déjà suffisamment riche.
Commenter  J’apprécie          20
Charonne, jeune fille noire, obèse, adoptée, peu aimée mais assez lucide. Ses parents n'auraient peut-être pas du, ils se sont trompés, ne l'ont jamais aimée, ne s'en sont que peu préoccupés malgré leur temps libre interminable de gens riches et oisifs. Heureusement que la flamboyante Nelly, sa grand-mère "d'adoption", autrefois actrice très célèbre, l'écoute un peu, ne la juge pas si négativement. Après avoir eu Gladys de son premier mariage avec le coureur de jupons Fernand, elle s'est remariée avec Charlie, déjà père d'un enfant, Régis. Et Gladys et Régis, frère et soeur de remariage, frère et soeur non consanguins, s'unirent d'amour contesté mais stérile. Une famille peu conventionnelle comme de nombreuses familles, où l'amour filial semble éteint, où c'est l'indifférence et le malentendu qui se transmettent plus efficacement d'une génération à l'autre.

Trois femmes puissantes ? Fragiles ? Chacune d'elle a ses souffrances passées, ses souffrances actuelles qu'elles peinent à accepter. Chacune d'elle est forte de ses convictions, de ses choix assumés à l'encontre des consentements sociaux, mais faible par ses relations ascendantes parentales.

(….)
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
Commenter  J’apprécie          20
"Je veux remporter la bataille de la vie» est la devise de Charrone, personnage récurrent des romans d'Emmanuelle Bayamack-Tam. Avec Marseille en toile de fond, voilà un roman qui ne se lit pas facilement mais s'explore par petits bouts, avec à chaque fois un autre plaisir, une autre facette de personnages colorés (trois femmes qui vivent sous le même toit) et fort attachants. le titre du roman est tiré d'un poème de Henri Michaux « Equipage de renfort/En mystère et en ligne profonde/Comme un sillage sous-marin/Comme un chant grave/Je viens». Magnifique poème qui annonce la dure bataille de Charonne qui va lutter pour survivre dans une existence qui ne lui fera aucun cadeau.
Commenter  J’apprécie          20
J'ai été happée d'emblée par cette histoire qui se déroule de nos jours à Marseille. Elle commence très fort par la tentative de restitution à la DDASS de Charonne par ses parents adoptifs parce qu'elle est noire et grosse, c'est une petite fille âgée de 6 ans qu'ils ont adoptée un an plus tôt.
Charonne vit avec ses parents qui se montrent indifférents à son sort, ils sont adeptes de la méditation et du dénuement et passent 6 mois de l'année loin d'elle au Bhoutan. Vivent également dans la même maison son grand père qui sombre dans la démence et sa grand mère qui parvient finalement à finir par l'aimer.
L'originalité de ce livre tient dans la façon dont l'histoire de cette famille est racontée. Charonne puis Nelly et enfin Gladys racontent leurs vécus, leurs ressentis. Ce procédé est intéressant car on attend avec impatience de savoir dans la partie suivante comment les autres membres de cette famille ont vécu les événements évoqués et l'on découvre peu à peu quelques vérités et les différents enchainements qui ont conduit cette famille dans l'impasse dans laquelle ils se trouvent tous.
Au cœur de ce roman on trouve le racisme absolu, les ravages de la vieillesse décrits de façon très réaliste par Nelly, le racisme anti gros, la filiation, l'adoption, l'enfant imaginaire, le narcissisme et la frivolité.
J'ai trouvé l'écriture assez ordinaire mais agréable.
Par contre, contrairement à d'autres je n'ai pas trouvé ce roman comique, je dirai plutôt qu'il est écrit sur un ton léger, humoristique, seule la description de sa nuit de noces par Nelly est vraiment hilarante.
J'ai été touchée par le vécu de Gladys qui s'est sentie éclipsée et spoliée toute sa vie. Remplie de haine, elle n'a pas su aimer les gens, elle n'a pas su vivre tout simplement. On est ému par sa grande souffrance due au manque d'attention et d'amour de ses parents qu'elle appelle "parents de pacotille". Jalouse de l'amour que sa mère a porté à sa fille, elle continue des années après son adoption à la nommer "ma fille qui n'est pas ma fille",
C'est une histoire de non dits, de rancœurs larvées très prenante.
Lien : http://leslivresdejoelle.blo..
Commenter  J’apprécie          20
Quand on ne veut pas être déçu, on choisit une valeur sûre. Les miennes : les chips Tyrell's au vinaigre, le Grignou blanc 'rien de rien', Klapisch et EBT. Dans un roman d'Emmanuelle Bayamack-Tam, je sais que je vais trouver un condensé de toutes mes valeurs sûres. Une histoire acide écrite dans un langage fleuri, des personnages de caractère cherchant "toujours des raisons d'exister plutôt que de disparaitre", de l'émotion - ou en tout cas une fine étude de ce qui nous fascine, nous révolte, nous blesse aussi. Et plusieurs voix, ici en triptyque, pour se raconter et nous donner à découvrir plusieurs lectures d'un vaste mensonge, plusieurs versions d'une même réalité, parce qu' "on n'est jamais si bien dupé que par soi-même".

Une valeur sûre, j'vous dis !
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (297) Voir plus



Quiz Voir plus

Famille je vous [h]aime

Complétez le titre du roman de Roy Lewis : Pourquoi j'ai mangé mon _ _ _

chien
père
papy
bébé

10 questions
1431 lecteurs ont répondu
Thèmes : enfants , familles , familleCréer un quiz sur ce livre

{* *}