En s'attaquant à l'un des interdits sociétaux les plus archaïques et les plus ancrés dans nos habitudes, Augustina Bazterrica lance un violent coup de pied dans la fourmilière. Car, à bien y regarder, qu'est-ce qui nous différencie fondamentalement de l'animal ? certainement pas notre génome, qui en fait même notre alter égo.
En utilisant ce système de miroir adroitement manié, l'auteure nous met à la place de l'animal dans nos sociétés modernes et en explore tous les recoins, sans la moindre considération pour le pauvre lecteur médusé : la chasse, la consommation, l'abattage, mais aussi la domesticité ou la recherche scientifique, tout y passe. Et c'est le coeur retourné que nous attendons, jusqu'au bout, un sursaut d'humanité primaire qui ne viendra finalement jamais… l'attitude ambigüe du personnage principal ne fait qu'intensifier le malaise qui nous submerge au fur et à fur que les pages se tournent.
Alors Augustina Bazterrica nous met bien comme il faut le nez dans notre caca, à nous, lecteurs bien-pensants, qui ne savons pas, qui ne voulons pas savoir, qui faisons semblant de ne pas savoir… le traitement de l'animal dans nos sociétés est tout ce qu'il y a de plus abominable, il est temps de voir les choses en face, et nous faisons aux bêtes ce que nous serions capables de faire à nos semblables, quoiqu'on en dise.
Après cette lecture qui vous susurre à l'oreille des mets ou des pratiques sexuelles tout ce qu'il y a de plus original, je vous l'assure, chers lecteurs, vous ne regarderez plus jamais votre steak, votre chien ni même votre petit chaton de la même façon, et c'est peut-être tant mieux !
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