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3,97

sur 665 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
J'ai été glacée en lisant les premières pages de Cadavre exquis.
Une Grande Guerre Bactériologique (GGB) a eu lieu et il n'a plus été possible de manger des animaux car ils avaient contracté un virus mortel. Des scientifiques ont créé une nouvelle race à partir de génomes humains, qui servira de bétail. Carlos Tejo, bras droit des abattoirs Krieg, lors de son travail, doit visiter les élevages, les tanneries, les boucheries...
Les descriptions sont vraiment horrifiantes, parfois à la limite du soutenable. J'ai parfois dû m'obliger à poursuivre ma lecture tant il y avait de cruauté et d'inhumanité dans les pratiques. Et voilà qu'un élément nouveau survient lorsqu'un éleveur fait cadeau à Tejo d'une femelle...
Ce premier roman de l'auteure argentine Agustina Bazterrica m'a obligée à sortir de ma zone de confort. C'est un roman fortement déstabilisant qui montre d'une part, que les hommes de pouvoir peuvent parvenir quasiment à tout, nous manipuler avec de fausses études, de fausses informations et l'appui de scientifiques soudoyés et arriver à faire taire les foyers de protestation. D'autre part, ce roman de science-fiction n'est autre qu'une caricature géante de ce que l'homme, depuis des décennies fait subir aux autres animaux. Je ne suis pas végane, seulement flexitarienne et en lisant ce livre, je revoyais les étals de viande dans les supermarchés, les expériences récentes avec les vaches à hublot ou les terribles conditions d'abattage dévoilées par l'association l'214.
Les descriptions faites par l'auteure sont effroyables et, à mon avis, prennent trop de place dans le roman et sont exagérément gores, un peu moins aurait suffi à rendre compte.
Par bonheur, le personnage de Tejo, homme malheureux, décrit ainsi " Un type dont le bébé est mort et qui se traîne dans la vie avec un grand trou dans la poitrine. Un type marié à une femme détruite. Son boulot consiste à abattre des humains pour subvenir aux besoins de son père dément qui est enfermé dans une maison de retraite et qui ne le reconnaît même plus " apporte une note "humaine", non dénuée de poésie. J'ai été très sensible aux évocations de son enfance avec son père, au zoo; cet amour filial est abordé à plusieurs reprises. de même, lorsque Tejo s'éprend peu à peu de cette femelle Première génération et va petit à petit, à l'insu de tous, en prenant des risques énormes, la traiter comme un être humain.
Le suspense va aller crescendo dans les derniers chapitres jusqu'au dernier paragraphe et à la dernière phrase qui m'a laissée pantelante ! Impossible de sortir indemne de ce bouquin qui m'a parfois fait penser à l'excellent Défaite des maîtres et possesseurs de Vincent Message (Prix Orange 2016).
Le gros reproche, et pas des moindres, que je lui fais, ce sont ces trop nombreuses scènes trash qui risquent d'indisposer pas mal de lecteurs et leur faire stopper leur lecture avant la fin, ce qui serait dommage. Ma conclusion sera donc : "âmes sensibles, s'abstenir"...
NB : Une mention particulière pour la couverture : son originalité, la photo et les teintes choisies résument bien ce roman de SF.

Livre lu dans le cadre des Explorateurs de la rentrée littéraire 2019 de Lecteurs.com.
Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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Si le mot "dystopie" désigne bien le récit qu'un auteur fait d'un monde qui serait l'inverse d'une utopie, un monde cauchemardesque, digne de la partie "Enfer" du Jardin des délices du peintre Jérôme Bosch, alors oui, sans conteste, Cadavre exquis est bien une dystopie. Sans préambule, nous sommes plongés dès les premières lignes dans le lieu où travaille Marcos, le « héros » de ce roman, cet « abattoir » où les têtes de bétail qu'on y abat sont en fait... des humains. En effet les animaux, contaminés par un virus, sont devenus impropres à la consommation et dangereux pour l'homme et ont été exterminés. Les Hommes ne pouvant se passer de manger de la viande (en cela ce roman marque bien la nationalité de l'auteure – argentine !), le gouvernement a créé tout un système extrêmement réglementé pour sélectionner, améliorer génétiquement, élever, abattre et commercialiser des humains pour leur viande. Des humains qu'il est interdit d'appeler ainsi, on les appelle donc des « têtes » comme pour l'ancien bétail. Marcos, lui, déprime depuis qu'il a perdu le bébé que lui et sa femme Cecilia venaient d'avoir et celle-ci a depuis quitté le foyer conjugal. Marcos, qui a pourtant d'importantes responsabilités dans l'abattoir où il officie, se sent de plus en plus mal dans son travail. Un événement mineur va bientôt le pousser dans une direction qu'il n'avait pas envisagée.


Le monde que nous décrit l'auteure est d'un réalisme implacable et parfois presque insoutenable. Les mécanismes du pouvoir totalitaire en place ne sont pas décrits et nous n'en voyons que les effets à la base, quelques administratifs de terrain ainsi que quelques profiteurs du régime. Mais nous savons que le moindre faux-pas (comme de parler d'« assassinat d'humains » au lieu d'user de la terminologie officielle qui est « transformation de têtes ») peut conduire illico son auteur à l'abattoir. Nous sommes dans un univers qui m'a fait penser à la fois au Procès de Kafka, à 1984 d'Orwell et à l'Arrache-coeur de Boris Vian. le style très sec, aux phrases courtes et incisives, renforce encore cet aspect glaçant du livre.


Pourtant quelque chose n'a pas vraiment fonctionné pour moi avec ce livre. Il y a d'abord l'effet "musée des horreurs". On est promené de salle en salle et chaque salle ajoute un niveau d'horreur à la précédente. On a parfois envie de demander grâce.


Il y a aussi le fait que tout est raconté du point de vue de Marcos et que les personnages secondaires le sont un peu trop, secondaires. de ce fait la dénonciation que porte en filigrane ce roman (notre monde n'est que l'antichambre de ce monde à venir où les gens se boufferont entre eux, avec la bénédiction des autorités en place) me semble un peu trop caricaturale.


Et puis il y a la chute. Elle est surprenante et c'est une qualité. Mais, à mon avis, elle surprend surtout par son incohérence avec le récit qui la précède. Et du coup, ça ressemble à une pirouette de charlatan et je me suis senti floué.


Malgré ces critiques, Cadavre exquis est un livre audacieux, au style maîtrisé, qui nous interroge sur notre condition d'humain. A chacun de se faire son propre avis.
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Après la propagation d'un virus, il n'est plus possibles aux humains de manger des animaux, donc reste le plan B : le canibalisme.

C'est un postulat de départ très classique (donc bon départ?) pour un roman de ce type. Un roman de science fiction qui prend comme point de départ la cruauté des humains envers les animaux inversés : c'est un roman qui crie "lis moi".
Et pourtant... l'alchimie n'a pas marché.

La première raison, la plus objective, est qu'à mon avis j'en attendais beaucoup trop. Ce sujet de la maltraitance est un sujet qui me tient à coeur, j'avec donc vu de nombreuses images ou lu de nombreux articles qui jouaient de ce type de scénario. Donc, l'idée de m'a pas paru comme particulièrement "nouvelle" de prime abord (sans doute un handicap pour le reste de la lecture).

Certes, on voit bien le travail qu'a fait l'auteur en amont pour concevoir son univers ainsi que l'écriture du roman. Comme beaucoup de romans de ce type (la fameuse servante écarlate de Margaret Atwood y compris, pour ne citer que celui-ci) la dépersonnification, les descriptions crues et distancées jouent un très grand rôle pour interpeller et choquer le lecteur. Bien sûr, l'effet produit est là : mais mince ! J'en ai marre que TOUS utilisent ces techniques, ça donne quand même la fâcheuse impression de lire les mêmes romans.
Faut-il alors en lire moins ? Ou un seulement à chaque décennie pour avoir l'effet de surprise ?

Un avis donc mitigé, car je ne peux pas dire que ce roman (premier roman qui plus est) est mauvais, mal écrit ou raté d'une quelconque autre façon.
J'aurais été aimé quelque chose de plus personnel, une voix singulière qui aurait émanée de l'auteure plutôt que cette sensation de répétion et de déjà vu. J'ose imaginer que ce sera le as dans les prochains romans étant donné les qualités que j'ai pu voir.

Je remercie donc les éditions Flammarion et Babelio pour ce partenariat Masse Critique.



Challenge Globe-trotteurs 2019
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"Prenez et mangez, ceci est leur corps." Les paroles de Jésus, légèrement modifiés, correspondent au thème du premier livre de l'argentine Agustina Bezterrica, ironiquement intitulé Cadavres exquis. L'humour noir est pourtant assez peu présent dans ce livre allégorique où suite à un virus les animaux ont presque tous disparu de la surface de la Terre. Résultat : le cannibalisme est devenu la norme (passons sur les détails). Déjà, le postulat de départ pose question tant il semble que l'évolution de nos sociétés mène plutôt à une consommation de moins en moins importante de viande. mais il est vrai que l'Argentine est un cas à part avec son goût immodéré pour les asados. Il est évident que la romancière dénonce la barbarie humaine vis-à-vis des animaux dans cette fable nauséabonde sous forme d'apologue et le moins que l'on puisse dire est qu'elle ne fait pas dans la dentelle. Ses descriptions sont d'une précision extrême, notamment pour décrire les rituels d'un abattoir (qui étaient déjà montrés dans le sang des bêtes de Franju, en 1949, soit dit en passant) et si Bezterrica cherche le malaise, elle le trouve évidemment, se vautrant, le mot n'est pas trop fort, dans l'atrocité. de quoi donner la nausée mais c'est bien entendu le but. On peut d'ailleurs s'interroger sur cette littérature qui vise à montrer les plus mauvais côtés de l'humanité, à l'instar du détestable (ok, pas pour tout le monde) My absolute Darling. Ceci dit, le style glacial de l'auteure et sa capacité à créer un personnage très fort et ambigu, atténue quelque peu les grandes réserves que l'on est susceptible de faire quant à la qualité du livre et son intérêt. Quoique avec la dernière scène, choc et pas très chic, Agustina Bezterrica montre bien que c'est la surenchère dans la provocation et le sordide qui fait sa marque de fabrique.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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Cette lecture a été terrible du début à la fin et j'ai ressenti un profond malaise durant toute l'histoire.

J'étais, il est vrai, prévenue dès le départ du thème abordé mais je ne pensais pas qu'il y aurait autant de détails, certaines scènes étaient particulièrement difficile et la nausée m'a guettée. (J'ai tendance à beaucoup lire pendant mes pauses déjeuner, je vous prie de croire que j'ai évité de le faire avec ce roman.

Le thème (le cannibalisme) est profondément dérangeant mais permet à l'auteure de faire de nombreuses critiques sur notre société actuelle, notamment sur la façon dont sont traités les animaux, notamment à l'abattoir ou dans les laboratoires, et plus simplement sur la cruauté et la fausseté de l'homme.

Le personnage principal, abîmé par la vie et les épreuves essaient tant bien que mal d'avancer : il n'aime pas son travail mais en a besoin pour survivre financièrement, il n'arrive pas à s'adapter à son époque, essaie également de surmonter son deuil. J'ai voulu m'attacher à lui, qui semblait un peu humain dans ce monde de brutes, mais ne sais finalement toujours pas quoi penser de lui après avoir tourné la dernière page.

Je sais que ce roman semble être une lecture nécessaire, mais elle est particulièrement dérangeante et j'en sors très mitigée.
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"Cadavre exquis" est une dystopie. Un virus a contaminé tous les animaux et ils sont devenus impropres à la consommation. Pour pallier le manque de protéines animales, des humains sont sélectionnés puis élevés pour être consommés. de leur élevage jusqu'à nos assiettes, tout nous est décrit, dans le détail, en passant par l'abattage et la découpe. Bienvenue chez horreurland! Malaise jusqu'à la nausée ressenti tout le long de cette lecture. Parallèlement une histoire d'amour glauque entre un employé de l'abattoir et une de ces personnes consommables appelée "femelle" , chosifiée jusqu'à la dernière ligne choquante de ce roman. Livre acheté sur la boutique de l'association activiste L214. Un bel hommage à nos amis les animaux des élevages intensifs qui ne connaîtront que l'enfer sur cette terre.
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Mon avis est partagé sur cette lecture.
D'un côté, le thème de cette dystopie m'a paru très intéressant et actuel et j'ai eu envie de rentrer dans cette histoire: les animaux ont été victimes d'un étrange virus qui les rend impropres à la consommation. Pour pouvoir continuer à consommer de la viande, les hommes ont remplacé le bétail par une nouvelle race génétiquement modifiée mais qui n'en reste pas moins humaine.
Mais d'un autre côté, j'ai ressenti un grand malaise durant ma lecture. Certaines scènes m'ont heurtée. La description précise de tout le processus d'abattage m'a semblé bien glauque et tout le livre est également parsemé de scènes qui m'ont procuré gêne et oppression.

Un sujet percutant, à la croisée de divers thèmes: la souffrance animale en filigrane, le totalitarisme, la déshumanisation d'une société qui perd ses valeurs…
Au final, il est normal que cette lecture soit dérangeante et éprouvante car on touche là à un des tabous ultimes de nos sociétés, le cannibalisme. Pas étonnant qu'on se sente dérangé et même écoeuré lors de la lecture de certains passages.
Toutefois, ça ne me permet pas de dire que j'ai adoré ce livre. Intellectuellement, j'ai apprécié les réflexions qu'ouvre cette lecture, mais émotionnellement, j'ai eu du mal à finir le livre.
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Imaginez un monde où le règne animal est atteint d'un virus mortel, où la consommation de viande animale est proscrite, pire encore la presque totalité des animaux est exterminée.
Un monde où on se nourrit d'une autre viande appelée '' viande spéciale '' celle d'êtres humains créés, élevés puis abattus pour la consommation.
Oui, oui !!! C'est fou! On mange de la viande humaine, on s'arrache même les têtes dites PGP non modifiées génétiquement, les plus chères sur le marché.
C'est dans cette ambiance tordue qu'a voulu nous plonger l'auteure.
C'est rebutant, écoeurant. Heureusement qu'il y a ce personnage ''Marcos Tejo'' qui travaille dans un abattoir, il est en deuil, délaissé par sa femme, il prends en charge financièrement son père dément depuis la transition.
Lui, il est contre tout ceci, ces êtres sacrifiés, d'ailleurs il ne goutte plus à cette viande. Il nous reconforte un peu ce Marcos. Enfin quelqu'un de normal entre guillemets dans ce monde de fou!
Un jour, on lui offre une tête PGP une femelle. Que va t il en faire?
Malgré l'écoeurement ressenti à cette lecture, j'ai tourné les pages assez vite, je voulais connaitre la fin.... et quelle fin !!! Elle m'a laissée pantoise !
En gros, ce roman ne m'a pas du tout emballée. Voilà
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Une pandémie a décimé les animaux. Pour que l'on puisse continuer à manger de la viande, les scientifiques ont créé une nouvelle race humaine spécialement dédiée à la consommation. Marcos travaille pour un abattoir. Il fait le tour des fournisseurs et des clients, il gère les approvisionnements et les embauches. Depuis la mort de son enfant, Marcos est séparé de sa femme. Seul dans sa maison trop grande, il traîne son vague à l'âme sans but. Mais le jour où une connaissance lui offre une femelle d'élevage, son destin bascule. Specimen destinée à terme à finir dans son assiette, la jeune femme l'embarrasse dans un premier temps, avant de remplir peu à peu le vide de son quotidien. Leur relation évolue jusqu'à un point de bascule interdit par la loi. Marcos a beau savoir qu'il risque sa propre vie en la protégeant, il ne peut se résoudre à agir autrement.

L'histoire n'est qu'un prétexte. Agustina Bazterrica a écrit un texte à charge dont le but est clairement de dénoncer l'exploitation et la maltraitance animale. Et pour se faire, elle emploie les grands moyens. Que ce soit dans la visite de l'abattoir ou dans la description d'une nouvelle forme de chasse à courre, elle ne lésine pas sur les détails. Je dirais même qu'elle décortique absolument tous les gestes et sévices effectués par les bourreaux sur leurs victimes.

L'histoire ne sert donc qu'à dénoncer. Les personnages sont d'une froideur glaciale, sans charme et sans relief, ils sont juste là pour provoquer l'écoeurement, pour choquer, pour montrer à quel point le traitement réservé aux specimens destinés à la consommation est plus que révoltante. En ce qui me concerne le fait d'insister lourdement sur les horreurs a été contre-productif. Ce côté « documentaire dégueu » enrobé sous des faux-airs de fable et de parabole m'a à la fois donné la nausée et une désagréable impression de complaisance face à la cruauté. Ce n'était évidemment pas le but mais c'est vraiment la sensation que j'ai eue.

Une lecture sans aucun plaisir donc. L'écoeurement a pris le dessus sur tout le reste malheureusement, les situations révoltantes et les descriptions hyper précises n'étant jamais contrebalancées par une épaisseur romanesque qui aurait pourtant été bienvenue. Dommage. Mais au moins le message est clair !

Lien : https://litterature-a-blog.b..
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Glaçant de réalisme, prenant, le cannibalisme au centre de ce roman. Un virus a décimé casi la totalité des animaux de la surface de la terre. Dans ces conditions, comment survivre ? Quels moyens de substitution ? Quel système sociétal poursuivre, comment la société humaine peut-elle survivre et dans quelle condition ? Doit-on tous devenir vegan ou une solution parallèle est-elle envisageable ? Sommes-nous tous sur le même pied d'égalité, que constitue vraiment un être humain dans son essence ?
Cette jeune auteure argentine nous fait admettre comme postulat l'idée totalement dingue que le cannibalisme peut être légal et justifiable. L'abattoir, un nouveau système capitaliste ? Je vous laisse découvrir et vous faire votre propre opinion. âmes sensibles s'abstenir !
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