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Critique de Floyd2408


Ce petit manifeste est la voix sourde de l'histoire tellement masculine, de la femme, souvent interdite à discourir en public, étant l'apanage absurde des hommes. Ce mois de mars passé a mis en lumière la littérature féminine, celle portant leur vision sociétale, celle oeuvrant à un féministe virulent, les autres à une égalité paritaire simple hommes et femmes. Je me souviens de l'auteur de Bande dessiné Pénélope Bagieu parlant de son féministe, « Un mot que je revendique. Quand on le contourne, on nie la dimension d'inégalités entre les hommes et les femmes. » Les femmes et le pouvoir de Mary Beard porte un regard juste sur le rôle des femmes au cours de l'histoire, s'appuyant sur des faits historiques, sur des écrits, des fresques, des images, peintures, le tout illustrant ce livre. Mary Beard est une érudite britannique, professeur de littérature classique, des arts, elle a écrit un Blog journalier Don's Life, elle reçoit en 2016 le prix Princesse des Asturies en sciences sociales, elle ose donner son avis régulièrement, même sur des sujets controversés, lui valant des menaces régulières. Elle écrit un roman historique, SPQR. Histoire de l'ancienne Rome en 2016, un livre d'une érudition dithyrambique à dévorer absolument. Ce manifeste, à l'invitation de la London Review of Books en 2014 et 2017 à donner deux conférences, est cette résultante, et aussi un moyen pour expliquer à sa mère, La femme et le pouvoir au fil de l'histoire.
Mary Beard débute son livre par la tradition littéraire occidentale, avec un extrait de l'Odyssée d'Homère, ce long poème où Télémaque devant un homme somme à sa mère de se taire, démontrant que la voix des femmes n'est pas entendu dans le milieu public, de plus la dialectique insiste sur l'opposition du discours public et da bavardage, l'un masculin est autoritaire, l'autre féminin s'apprêtant au commérage. de cet épisode Homérique, Mary Beard tente de nous expliquer ce processus historique de faire taire la femme dans le milieu public, en illustrant ces propos par des faits telle cette caricature au début de son manifeste de Riana Duncan. Sans parler de misogynie, notre érudite Britannique pose la situation de cette exclusion, citant Aristophane et de sa satire sur les femmes, les Métamorphoses d'Ovide, les femmes réduites au silence, Io comme Écho. Peu de textes donne la voix aux femmes, Mary Beard fouilles et trouve un anthologiste qu'elle nomme « honnête » romain du Ier siècle citant trois femmes ayant eu ce droit, Masesia, traité « d'androgyne », Afrania, on se souvient juste de sa mort en 48, et Hortensia défendant sa famille. Il reste des stigmates de ces préjugés dans le monde actuel et Mary Beard en a subit de sa personne. La voix fluette des femmes est souvent une forme de moquerie, mettant leur discours au second plan, c'est le concept d'Ethos, l'image que l'orateur revoie de lui-même, cette tradition classique du discours, celle de la voix grave de l'homme, comme le roman Henry James, Les Bostoniennes, décrivant cet héritage avec son héros Basil Ransom rendant silencieuse Verena Tarrant. La voix féminine doit rester dans ce confort de sujet exclusivement féminin, éviter de s'aventurer dans les terres conquises masculines comme le sport, avec Jacqui Oatley, première commentatrice d'un match de football en Angleterre, se faisant insultée, recevant en 2016 un diplôme honorifique à titre. Ce quolibet d'insultes sur les réseaux sociaux est commun, venant d'une tradition masculine voulant faire taire les femmes pour les rendre au silence, les injures sont toujours les mêmes, les personnes insultants sont d'horizons diverses, c'est un réflexe pavlovien antique, ce diagnostic de Mary Beard pose le problème pour en chercher le remède. Elle cherche à comprendre le discours et ce ton autoritaire masculin incarné et sa signification pour évoluer naturellement et non le combattre dans un contexte manichéen. Ce termine ce premier discours daté de 2014 sous le titre de la voix public des femmes.
Les femmes et le pouvoir est le titre de ce livre mais aussi de son deuxième discours en 2017, débutant par le livre de Charlotte Perkins Gilman, Herland, une utopie féministe, d'une communauté exclusive de femmes, un eldorado, Candide de Voltaire Pourrait dire , Tout est bien dans le meilleur des mondes, mais ce fissure cet Éden, car ces femmes ne savent pas que leur société est parfaite, l'intrusion des trois hommes troublent leur vision pour admirer ce monde masculin, Mary Beard introduit l'idée savoureuse que l'idée de la pensée de l'échec de ces femmes est une parodie à celle que le pouvoir au féminin entraine le chaos pour en être exclus et donné aux hommes. Ce pouvoir à l'attribut masculin est toujours stéréotypé lorsqu'il est féminin pour déguiser cette femme en homme, par ces tenues vestimentaires, via Hillary Clinton et Angela Merkel, la représentation de l'héroïne Clytemnestre de l'Agamemnon d'Eschyle, utilisant des termes masculins pour la décrire.
La cruauté contre les femmes au pouvoir est vraiment systématique, les caricatures de Méduse, symbole antique de la violence du pouvoir masculin contre celui illégitime des femmes, sont de nos encore une opposition au pouvoir féminin, lors de l'élection américaine, Hilary Clinton s'y trouve caricaturée ouvertement sans que cela gêne outre mesure l'opinion public, Mary Beard parle de banalisation de la violence faite au genre féminin. Il faut recourir à des ruses pour berner ce pouvoir si misogyne, comme Margaret Thatcher avec son sac à main, Theresa May et ses chaussures à talons, ayant cette liberté de s'imposer. le pouvoir est régis par des codes de masculinité profonde depuis l'antiquité, même Margaret Thatcher opta pour un changement de voix plus grave, prenant des cours spéciaux avec un professeur vocal , mais Mary Beard propose un changement du statut du pouvoir, afin que la femme puisse rester elle-même. En utilisant une épanadiplose, Mary Beard conclut son discours avec le roman Herland et de sa suite au contour plutôt moins idéaliste, ces femmes seront domptées dans cet univers masculin.
Dans sa postface Mary Beard insiste sur la disproportion à se tromper pour les femmes vis-à-vis des hommes, elles seront toujours sous le feu d'une critique virulente, voire assassine en citant l'exemple de deux députés anglais, Diane Abbott et Boris Johnson.
Pour conclure ce livre Mary Beard parle de #MeToo, en France dénonce ton porc, l'impact de ce moment sociale pour la libération du droit parole des femmes face aux sévices des hommes, surtout le viol, notre auteure ne peut mesurer l'ampleur et la prise de conscience de l'homme envers les femmes, en se livrant et narrant son viol survenant lors de ces études Italie. Ce changement est net, elle nous parle d'un viol, qu'à l'époque elle ne l'évoqué pas, ne prenant pas la peine de porter plainte contre son agresseur, souhaitant surtout une métamorphose des relations entre hommes et femmes, concluant par cette phrase.
« elle ne demandait pas que ça »
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