La vie est si bien adaptée à nos besoins que les difficultés s’effacent.
La joie n’est jamais totale si le corps la dérange.
Le verbe a son interrupteur prêt. Il faut avoir l’audace de s’en servir, être capable de faire des choix.
Le travail est une source de joie et de bien-être. Le travail est l’art de vivre autour d’un objectif, le travail est une somme de concessions nécessaires et vitales.
La pauvreté et la laideur cohabitent et s’entraident.
Le crime est un mot clef qui sauve, que l’on prononce pour se placer hors des lois de la terre. Le crime est l’impuissance fragile et vaine que l’homme agite comme il agite ses drapeaux ou ses clefs de voiture. Sébastien est un leurre, comme Frank est un leurre. On ne change ni hier ni demain. En faisant disparaître certains éléments perturbateurs, on aménage, on travaille le présent.
Le laid est l’intuition du pauvre. Pas qu’il soit pauvre d’ailleurs, un riche peut avoir cette intuition, comme j’ai cette intuition sans n’avoir jamais manqué de rien. Je veux dire que la part pauvre de chacun de nous a l’intuition que le laid est bon marché. Le laid est l’oasis au milieu d’un désert de produits inabordables. Le laid est l’ami du livret A. Le laid est même une forme d’épargne : je suis laid, j’aime le laid parce que je vois dans le long terme, parce que je capitalise à mon niveau de pauvre, parce que sait-on jamais peut-être qu’un jour j’aurai les moyens d’être beau, mais pour l’instant l’essentiel est de survivre, rester dans la bonne case, éviter les Monoprix, ne pas me mettre à risque.
J’ai appris à considérer le beau comme un danger. Quand j’aperçois un produit laid, comme les yaourts 1er prix, je suis instinctivement attiré, je les mets dans mon panier avec plaisir, avec l’impression d’être à ma place. Car la laideur justifie le prix. Je passe un contrat logique avec le produit : puisqu’il est laid, je peux comprendre qu’il ne soit pas cher et reste bon. Sa laideur explique qu’il ne soit vendable au même prix que les autres yaourts. Le produit se déguise en laid, mais au fond il est l’égal des autres, voire meilleur.
C’est le soleil qui fait mal, qui te met la pression, les gens les chiens s’emballent, ça fait des tas d’embrouilles, et ça dessèche, avec l’alcool il faut boire, c’est un conseil d’ancien, tu vois, sinon tu te déshydrates et tu peux mourir de soif. Ça m’est déjà arrivé.
Les gens qui votent aujourd’hui sont ceux qui ont honte d’eux-mêmes, qui se méprisent et ne veulent pas que cela se voie. Les gens sincères restent au lit.