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3,91

sur 818 notes
J'ai adoré ce livre. J'ai trouvé l'histoire originale, racontée de manière générale. En effet, les chapitres sont numérotés dans l'ordre chronologique, mais sont placés dans un autre ordre. Ca fait planer un mystère tout le long du récit, sur l'histoire du capitaine Villon. J'ai parfois eu quelques difficultés avec les personnages secondaires, pour savoir à quel moment de sa vie le capitaine les rencontrait, mais on replace assez facilement les différents évènements.
Certains passages sont assez difficiles et très... beurk ! Mais tout ça est bien écrit.
Ce n'est pas un coup de coeur, car il y a quelques longueurs, et qu'il faut se re-situer dans la chronologie à chaque chapitre. Peut-être que je le relirai un jour en prenant les chapitres dans l'ordre, juste pour voir.
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Une histoire de flibustiers dans les Caraïbes, au milieu du XVIIème siècle, où Protestants, Catholiques, Espagnols, Français, Hollandais, Anglais, tour à tour alliés de circonstance et adversaires implacables, s'écharpaient pour la maîtrise des routes maritimes et quelques comptoirs perdus écrasés par le soleil. Quelques noms mythiques, comme l'île de la Tortue, ressurgissent. L'histoire est bien menée ; les dialogues sont savoureux… Puis notre histoire de pirates va progressivement basculer en uchronie. Car nos pirates vont bientôt se trouver confronter à d'étranges désordres temporels où passé et futur vont s'entremêler. Un petit morceau de bravoure où le fier vaisseau du capitaine Villon se retrouve en pleine mer face à une montagne d'acier qui ressemble à s'y méprendre à nos grands porte-avions.
Pour accentuer ce désordre temporel, l'auteur découpe son récit en chapitres désordonnés où la chronologie n'est pas respecté. Idée audacieuse ! Peut-être, mais je n'y ai pas retrouvé mon compte. Je me suis complètement paumé dans ce récit, et c'est avec un ouf de soulagement que j'ai fermé ce livre où des pirates du temps de Louis XIII finissent par écouter du rock'n'folk et bidouiller des radios…. Désolé, mais me concernant la mayonnaise n'a pas pris, mais alors pas du tout.
Pour terminer sur un ton positif, car s'il y a bien une chose que je n'aime pas est de dire du mal d'un livre, je vous livre ce petit dialogue que j'ai trouvé succulent :
"A la Grève-Rousse, la capitainerie n'était qu'une masure un peu mieux bâtie que les autres. j'y retrouvai le maître de marché, en compagnie de quelques miliciens occupés à jouer aux dés sur un coin de table crasseuse. le soleil formait des rideaux de lumière poussiéreuse entre les planches disjointes du toit. le Hollandais releva la tête en m'entendant entrer et m'accueillit aimablement :
- Capitaine Villon, comment allez-vous ce matin ?
- A ravir, vraiment ! Mon téton me lance tant qu'on pourrait le croire encore rattaché à ma poitrine. Votre boucher accorde-t-il audience à cette heure ?
- Je crains que l'honneur d'avoir opéré si prestigieux patient ne l'ait submergé d'émotion, au point de fêter sa réussite jusqu'à potron-jacquet.
Jolie manière de m'avertir que le pratricien local me ferait plus de mal que de bien… J'enrageai ; ce sac à vin m'avait cisaillé la couenne et je souffrais pire qu'un damné."
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Quelle lecture enthousiasmante que ce Déchronologue ! Il s'agit d'un fabuleux récit d'aventure qui mêle piraterie dans les Caraibes au 17ème siècle, failles temporelles, complots à grande échelle (cosmique) et même une histoire d'amour - contrariée - , le tout servi par une plume en totale maîtrise et une narration savamment déstructurée.

Si je devais résumer le Déchronologue en une accroche, ce serait : "L'île au trésor rencontre Sénèque et la SF." Il fallait oser. Restrospéctivement, je me dis que ce concept de Alexandre Dumas qui fusionnerait avec Nimitz retour vers l'enfer, c'était super casse-gueule. Tous les codes du roman de pirate sont présents, Hollandais volant, saouleries, bagarres et filles de joie incluses, sans pourtant que ça ne ressemble à un catalogue de clichés. L'auteur en joue, s'amuse et nous emmène avec lui dans ce délire flamboyant et inventif. Ce n'est jamais vraiment sérieux, pourtant il flotte des relents mystiques et métaphysiques qui font du Déchronologue bien plus qu'un simple récit épique (qui serait déjà excellent). En même temps (uh uh), c'est publié chez La volte, et on est en droit de se montrer exigeant. Je n'ai pas trouvé la déconstruction narrative perturbante ou difficile. Tous les chapitres sont mélangés, et ce n'est pas pour l'effet de style mais parce que c'était la manière la plus cohérente de raconter cette histoire. La seule manière, en fait. Le(s) scénariste(s) du Cadran de la destinée de ce pauvre Indiana Jones auraient pu s'inspirer de ce livre pour se donner un peu d'idées...

J'ai adoré cette lecture et je me sens un peu triste de laisser le capitaine Villon. A noter que ce roman va resortir dans une nouvelle édition, à l'occasion des 20 ans de la Volte. Chapeau bas, capitaine Beauverger.
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Je sors de la zone de confort avec ce livre, mais une histoire de pirates c'est toujours bien tentant.
Sur ce plan là je n'ai pas été déçue, les pirates sont à la hauteur de mes attentes, en particulier, le héros principal, notre capitaine que nous suivont dans les différentes étapes clés de sa vie.
J'ai aimé l'originalité de cette histoire de pirates, je me suis laissée embarquer.
J'ai eu un peu plus de mal avec le côté surnaturel de certains personnages, mais une histoire palpitante et atypique, je me suis détectée de la gouaille des pirates et de leurs aventures extraordinaires. J'ai trouvé le final spectaculaire et tellement " piratéen".
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En pleine époque de piraterie dans les eaux des Caraïbes, le capitaine Henri Villon commande le Déchronologue, un navire armé de merveilles venues du futur. Il a pour mission d'arrêter l'invasion d'un ennemi directement venu de l'avenir. le temps se joue de Villon, de tout le monde ; le récit du capitaine le prouve...

Cela commence souvent comme ça : on dit qu'on est sans voix, qu'on ne sait pas quoi dire, quoi penser. Et puis viennent cinq paragraphes expliquant le pourquoi du comment on a aimé ou pas, les mots déferlant sur le clavier bien plus facilement qu'escompté. C'est exactement ce que je vais faire.

Je ne sais pas quoi dire. Ai-je aimé ? Sans doute, mais c'était bien long. L'auteur nous embarque dans une intrigue insolite et une lecture atypique, toutes deux gorgées de mystères et défis, à la fois littéraire, de compréhension et d'appréhension. Il dévoile un réel talent d'écriture, nourri de recherches poussées et, on le sent, passionnées. C'est un récit plein d'ambition, hautement mené, pas forcément accessible à tous. La fin se mérite, quoi que même si certaines longueurs se font sentir, les pages se tournent aisément, grâce à un style très esthétiquement fluide.
Le mélange des genres s'avère ambitieux mais payant. L'intégration légère et toujours floue des Targuis, population venue d'un lointain futur, voire, on ne le sait vraiment, d'une autre planète, est énigmatique et parfois frustrante. Mais la distillation d'indices en fin d'ouvrage donne un goût subtil à l'histoire générale loin d'être désagréable. La brume qui entoure les personnages, leur provenance et leur devenir fait tout le charme du livre.
L'on ne peut toutefois s'empêcher de se dire qu'on aurait voulu en savoir plus. Pourquoi ? Comment ? Qui ?
Ma critique va également rester quelque peu énigmatique, pour ne pas trop gâcher la découverte de ce roman un brin particulier, et surtout une fin céleste et puissante.
Au final, est-ce que j'ai aimé ? Oui. C'est une expérience, il faut la vivre, même si elle laisse un peu pantois.
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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Je vais essayer d'aborder le sujet de manière claire pour qui ne l'a pas lu. Nous sommes au XVIIe siècle aux Caraïbes, en des temps troublés où Français, Anglais et Espagnols se disputent mers et terres. Henri Villon est un capitaine français qui navigue à bord du Déchronologue, un navire dont les canons tirent du temps, seul capable de contrer ces failles temporelles qui apparaissent en mer, de plus en plus nombreuses et meurtrières.

Il est difficile de parler de ce roman, tant son histoire est riche et complexe, dans sa construction déjà, puisque, pour coller à l'intrigue, les chapitres ne sont pas dans l'ordre chronologique, et dans l'histoire elle-même, mélange bien dosé de réel et de science-fiction. L'écriture est superbe, prenante, et nous plonge au début de chaque chapitre dans une sorte d'envoûtement et de fascination sans cesse renouvelés. J'ai tout simplement adoré, et pourtant je lis peu de science-fiction. Mais je dois avouer que l'originalité est ce qui caractérise le mieux ce Déchronologue, et je salue le génie de l'auteur car cela a dû être bien compliqué de faire de cette histoire un roman qui se tient et qui a du sens.

La "fin" du roman constitue l'apogée de toutes ces émotions qui nous traversent à chaque chapitre, et j'ai été à deux doigts de tout relire, dans l'ordre chronologique cette fois, pour comprendre encore plus en profondeur l'étrangeté de ces événements qui ont marqué la vie d'Henri Villon.
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Le capitaine de flibuste Henri Villon pourrait être un écumeur des mers Caraïbes comme les autres. Mais cela serait trop simple. Alors il est choisi (dans de douloureuses conditions) pour aider une révolte indienne contre les conquérants espagnols. Soit. Puis pour contrer des paradoxes temporels et réparer les accrocs du Temps. Diable, cela se complique ! Une gorgée de tafia et on embarque !
... Pour une expérience de lecture pas banale. le choix nous est laissé de suivre les chapitres pour être en pleine cohérence avec l'intrigue ou de suivre l'histoire de manière linéaire... Classiquement, c'est ce que j'ai fait. Une deuxième lecture me verra peut-être lire les chapitres qui se suivent mais ne succèdent pas forcément. Une chose est sûre : c'est de la belle ouvrage formelle, mais également sur le plan du contenu. Les personnages ne sont caricaturaux (ce qui serait facile avec des pirates), ils ont chacun une histoire complexe (pas toujours connue mais cela se sent). Un gros effort a été fait pour en savoir le plus possible, pour être le plus juste historiquement (enfin, avec les accrocs temporels évidemment...) L'écriture de l'auteur est à l'avenant. Monsieur Beauverger peut me compter dans ses lectrices.
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Très belle découverte que ce dechronologue, difficile de se plonger dedans au départ au vu de la construction des chapitres mais au bout de 4 ou 5 chapitres on prend le fil de l'histoire, une histoire justement très originale au mélange habilement piraterie et SF, servi par des personnages bien menés par le charismatique Capitaine Villon, personnage atypique, caractériel, alcoolique mais au final attachant.
Une très belle aventure !
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Lu, pas lu ? Abandonné, plutôt : ce livre m'est irrémédiablement tombé des mains au bout de 200 pages, même si je reconnais que l'avoir entamé après une lecture particulièrement enthousiasmante ne m'a sans doute pas aidée à accrocher.

Fascinée par le monde de la mer et les histoires de pirates, toujours intriguée par les questions de paradoxes temporels, amatrice de SF décalée et de mélange des genres, j'étais pourtant très tentée par ce roman... et en attendais peut-être un peu trop.

La déconstruction de la chronologie, en me contraignant à revenir sans cesse en arrière pour tenter de comprendre où j'en étais, m'a très vite agacée, d'autant que je n'en voyais pas vraiment l'utilité au regard de l'histoire. J'ai eu du mal à y trouver autre chose qu'un moyen, assez pénible et artificiel, de « faire original » et de camoufler le classicisme du scénario sous des apparences audacieuses.
Pourtant, l'idée de départ l'était assez, originale, pour fonctionner très bien sur un scénario classique, à condition d'être relevée par une ambiance prenante, une action bien menée et des personnages intéressants.

L'ambiance, pour le coup, est plutôt réussie : l'auteur a une jolie plume en plus de belles idées, et crée ici un univers tout à fait fascinant. Malheureusement, c'est une plume qui fonctionne bien mieux sur les scènes d'atmosphère que sur les scènes d'action, lesquelles n'ont jamais totalement réussi à capter mon intérêt.
Et les personnages, quant à eux, m'ont parfaitement ennuyée : le capitaine Villon manque de sel, de sang, de nerfs, de défauts. Trop grave et trop lisse malgré ses aventures dramatiques, il n'a pas su me retenir, son amour sans espoir pour une belle et grave inconnue m'a gonflé, et quelques seconds rôles plus intéressants ne suffisaient pas à faire le poids dans un récit raconté du point de vue du personnage principal.

Si le démontage chronologique a été la goutte en trop, le principal défaut que je trouve à ce livre est surtout un manque de nerf, de puissance, qui ne cadre pas avec l'ampleur de ses ambitions et le rend finalement, à mes yeux, assez plat.
Dommage : j'avais vraiment envie de l'aimer.
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Sans avoir jamais lu, je crois, d'uchronie, mon intuition me fait dire que ce Déchronologue n'en est pas le moindre des représentants. Et sûrement pas le moins original non plus, par bien des aspects.

Stéphane Beauverger nous livre une fresque flamboyante de la flibuste caraïbe du XIIe siècle, à travers les notes (le carnet de bord) du capitaine Henri Villon. Parlons-en tout d'abord, de ce bon capitaine : avec son background fouillé, son esprit et son éloquence, ce narrateur de haut vol porte le récit avec maestria et pour notre plus grand plaisir de lecture. Bien sûr, le talent de l'auteur n'y est pas étranger, et on sent l'immense travail d'écriture derrière. L'érudition transpire de chaque page, avec bien sûr une recherche historique (des références aux ouvrages consultés combleront les plus curieux), mais aussi une recherche linguistique que je n'ose même pas imaginer, tant la prose concoctée par l'auteur est riche, colorée, imaginative, parfois hilarante, et surtout à propos.

Le Déchronologue est un roman dense, très dense. Nous sommes plongés dans le quotidien d'un équipage de pirates sous le commandement de Villon. Sorties et chasses en mer, mouillage au port et débauche dans les bouges, interactions diverses – souvent conflictuelles – avec divers personnages de tous bords. En cohérence avec la technique narrative du journal de bord, l'auteur privilégie l'action et les évènements, délaissant les longues descriptions. Pour autant, il parvient je ne sais comment (cela aussi, c'est de la technique d'écriture) à faire émerger des images très concrètes de cet univers si lointain, c'est pourquoi j'ai parlé de fresque en premier.

Roman d'aventures ? Assurément. Mais quelle tonalité ? le ton est donné par le personnage d'Henri Villon ainsi que par la ligne dramatique. Dans les deux cas, j'ai été (très agréablement) surpris par l'habileté de l'auteur à proposer un contenu riche tout en cultivant la nuance. Ainsi, Villon n'est ni un héros ni un anti-héros. Courageux, idéaliste et charismatique, il est également alcoolique, dépressif et capable de tuer par colère. Villon est bon escrimeur, mais sans plus. Son sentiment sur les maravillas évolue. Ses péripéties sont parfois plaisantes, et parfois glaçantes.

Et l'uchronie dans tout ça ? Plusieurs thèmes classiques de la SF liés au temps sont exploités dans ce roman. Ainsi, tout au long de l'histoire, de mystérieux artefacts appelés maravillas issus d'époques étrangères se retrouvent catapultés dans l'univers de nos flibustiers, suscitant bien vite convoitise et commerce. Ce thème est omniprésent dans le livre, et très richement travaillé par l'auteur. Un autre thème temporel tout aussi classique de la SF sert l'intrigue principale, mais je n'en dirai pas plus car il s'installe lentement, par petites touches savamment orchestrées, tout au long de l'histoire. Finalement, le Déchronologue lui-même (la frégate du Capitaine) offre son lot de mystères avec un mystérieux pouvoir au fond de ses cales.

Finalement, je n'aurais rien à redire sur ce roman si ce n'est… comment dire… Christ mort ! Mais qu'a donc voulu obtenir l'auteur en mélangeant ses chapitres au mixer ? Mort de moi ! Quelle peine j'ai eue à retrouver mes marques au cours de cette longue et dense lecture ! 25 chapitres déchronologisés, c'est aussi ça, le Déchronologue… Pour ma part, j'ai pu avaler les 100 premières pages assez facilement avant d'avoir trop de trames à retenir. Les 100 dernières aussi, boosté par l'envie de connaître le dénouement. Pour le reste (quand même 350 pages), ce fut une longue traversée du désert. Avant d'entamer chaque nouveau chapitre, je devais relire systématiquement les dernières pages du chapitre précédent, ou du moins du dernier chapitre situé avant chronologiquement parlant. Je me suis même demandé une fois si je n'allais tricher et aller piocher les chapitres un à un pour les lire dans l'ordre chronologique de l'histoire, mais j'ai estimé que ce serait une mauvaise idée…
Pour me faire l'avocat du diable, je dirais que l'auteur a peut-être voulu jouer et faire écho avec son univers en mélangeant ainsi les chapitres de son roman. En tout cas, et c'est à mettre à son actif, il ne s'est évidemment pas contenté de simplement mélanger les chapitres chronologiques : il a dû les retravailler astucieusement (et sans doute laborieusement) de manière à ménager l'intérêt du lecteur en évitant de divulguer précocement certaines informations.
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Il raconte son histoire à l’envers
Il écrit chaque page dans un sens différent
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