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3,9

sur 808 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Chef d’œuvre ? Non ! Mais une histoire solide et passionnante, pour ce roman français de qualité. Grand prix de l'imaginaire et prix bob Morane 2010.


La mer des caraïbes et ses nombreuse îles, XVIIième siècle, accompagné de son lot de pirates, et autres factions comme les indiens, qui contestent la précaire suprématie des Spaniards sur les lieux. Le Capitaine Henri Villon "honnête" commerçant de maravillas, d'étranges et mystérieux objets (que l'on sait, nous, venir du futur) est embauché par de non moins mystérieux Targuis qui ont équipé sa frégate d'armes temporelles redoutables pour aider à la normalisation de la zone devenue folle de ses nexus temporels qui amènent maravillas, destructions en tout genre et navires d'autres temps passés et futurs.


Le déchronologue est une frégate équipée de batteries secondaires et de canons minutieux qui feront leur œuvre sur des adversaires bien plus puissants mais impuissants. Est-ce un roman de science-fiction militaire ? Non, c'est un roman d'aventures maritimes, un roman de pirates où au final le côté uchronie et dommages liés aux folies du temps ne sont que secondaires. On se rapproche plus d'un « Bolitho » de Kent à la sauce « Black Sails » (l'excellente série TV) ( je ne parle que de ce que je connais) que d'un « sanctuaire » de Weber ou un « croisés du cosmos » d'Anderson.
Henri Villon a l'alcoolisme et le désespoir existentiel chronique chevillé au corps. Son passage en prison, digne de celui de Benvenuto dans « Gagner la guerre » de Jaworski n'a pas arrangé le personnage. L’atmosphère est sombre mais chamarrée. On s'y croirait et on patauge dans les relents moisis des vomissures de tafia avec notre héros, on se bat avec lui et on souffre avec lui.


Indéniablement une histoire qui nous fait voyager et participer à la piraterie, mais à la sauce réaliste et non pétrie de romantisme. Mort de moi et Christ mort, le style et le vocabulaire hauts en couleur de certains personnages y aident beaucoup.
Maintenant il y a le problème de la déconstruction du roman. Cela en sera un pour certains et pour d'autres non. Au lieu d'être linéaire, les chapitres ne se suivent et ne se ressemblent pas. Un gigantesque et aléatoire flash back sur toute l'aventure du Capitaine Villon. Cette façon de déstructurer le roman et se lier aux aléas et soubresauts du temps peut se voir de deux façons : un manque de gradation et de suspense dans l'histoire, puisqu'on connait presque tout des grandes lignes des aventures du héros dès le départ, ou bien, cette façon de faire, qui participe à la confusion du personnage, nous fait nous languir des détails et du pourquoi et du comment de cette histoire.
Une chose est sûre, il faut bien lire les dates en début de chapitre pour éviter de s'embrouiller, mais une fois cette petite gymnastique mentale effectuée, on est happé dans les aventures et on ne s'ennuie pas une seule seconde à bord du déchronologue.


Plus pour les fans d'aventures maritimes et de pirates que les fans de SF. Un trésor et Yoh ho ho, une bouteille de rhum.
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Christ mort!
Je viens rejoindre l'armada de lecteurs enchantés par cet ouvrage. Je ne suis pas un fan d'histoires de pirateries et de flibustiers à la base, mais le fait qu'il y ait un dérèglement temporel dans l'intrigue ainsi que dans la chronologie narrative rend ce roman d'aventure incroyablement dépaysant et captivant. En plus, le capitaine Henry Villon qui nous narre tout ça à la première personne fait partie des personnages les plus charismatiques que j'ai pu croiser dans ma courte carrière de lecteur SF. Il a de la répartie, le sens de l'humour, et souhaite demeurer profondément humain malgré son métier particulier. Par contre, mort de moi, qu'est-ce qu'il peut picoler ! Je crois qu'il n'y a pas deux pages d'affilée sans qu'il s'envoie une bonne rasade d'alcool dans le gosier.

L'immersion est donc totale, d'autant plus que l'auteur a fait preuve d'un travail remarquable afin d'utiliser le vocabulaire adéquat. Il use d'un français d'époque et d'expressions d'antan mais sans toutefois nous rendre le récit incompréhensible. Néanmoins, pour certains mots appartenant au champ lexical de la navigation et à celui de l'ivrognerie du XVIIème siècle, j'ai dû ressortir mon petit Larousse, mais qu'il est bon de se cultiver un peu !

Bref, je ne vais pas m'étendre et je pense qu'il y a suffisamment d'autres critiques pour aider le futur lecteur ou l'indécis à se faire une idée précise de ce qui l'attend.

Excellent roman que je vous conseille fortement !
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Il y a des livres qui font passer le temps. D'autres qui vident la tête du lecteur, font penser à autre chose. Et il y a des livres qui font battre très fort le coeur. "Le déchronologue" est assurément de ceux-là. En le lisant, on passe par mille émotions. On sourit, on pleure, on tremble, on vibre...

Beauverger propose une formidable histoire de pirates agrémentée d'ingrédients SF. L'intrigue est passionnante et très bien équilibrée dans ses 2 aspects. L'aventure maritime est exaltante et habitée d'un souffle époustouflant. Epique, romantique, exotique, poétique, la magie des histoires de flibuste est bien là. Cette intrigue classique est brillamment bousculée par un côté SF qui n'est pas un ingrédient secondaire mais qui fait vivre le récit différemment, lui donnant encore plus d'ampleur. le récit fourmille d'idées et de trouvailles géniales. J'ai été bluffée par l'imagination de l'auteur.

La construction narrative déstructurée est parfaitement en adéquation avec le thème des perturbations temporelles. A l'image du passé, du présent et du futur qui se télescopent, se rencontrent, s'affrontent sous les yeux des personnages l'histoire n'est pas racontée de façon chronologique. le lecteur est entraîné dans un tourbillon déroutant et surprenant mais dans lequel il n'est jamais totalement perdu.

Il faut dire que le lecteur peut se raccrocher à Villon, le héros du "Déchronologue. Quel personnage superbe ! Charismatique, attachant, haut en couleurs tout en étant crédible, il est très vite entré dans mon panthéon personnel de mes héros favoris. le suivre était un vrai plaisir. Les personnages secondaires sont plus en retrait mais sont tout aussi réussis. Bien campés, ils participent au sentiment d'immersion du lecteur et au torrent émotionnel qu'il ressent.

Une bonne histoire bien construite, des beaux personnages, tout ça serait bien mais pas suffisant pour faire un chef d'oeuvre. Mais ce qui hisse le roman de Beauverger à un niveau d'excellence, c'est l'écriture. Que ça fait du bien de lire un roman si bien écrit ! Chaque phrase est pensée, travaillée mais ce soin n'est jamais au détriment de la fluidité. Aucune prétention dans le style de Beauverger, juste de l'élégance. Jamais l'écriture ne semble artificielle. Les mots coulent tout seuls formant une langue qui chante divinement à l'oreille. Les dialogues sont très vivants et c'est sans peine qu'on imagine les personnages les prononcer.

"Le Déchronologue" m'a enchantée. J'ai passé un moment de lecture magique. le genre de roman qui donne envie d'arrêter le temps, de ralentir son rythme de lecture pour mieux savourer chaque phrase, chaque péripétie... Il va falloir que je me penche sur les autres livres de Beauverger. S'ils sont juste moitié aussi bons ce sera déjà formidable.
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Quelle étrange lecture que celle-ci, quelle belle étrangeté.
Il fallait oser mélanger histoire de corsaire et roman de science-fiction temporel. Il fallait encore plus oser proposer une lecture déconstruite, où les chapitres ne suivent pas la chronologie de l'action.
Le procédé aurait pu être casse-gueule et, à n'en pas douter, il décontenancera plus d'un lecteur. Cette oeuvre, ce joyau, n'est pas le genre de récit à lire allongé sur le sable fin d'un coin de vacances, ou juste avant de s'endormir.
Il faut une réelle volonté pour se plonger dans cet univers faussement décousu, écrit à la première personne dans un langage qui fleure bon la flibusterie.
Le roman, très documenté sans jamais tomber dans une quelconque leçon d'histoire, est rédigé dans le jargon de l'époque ; un phrasé fleuri, fouillé, imagé et faussement désuet.
L'ambiance générale est totalement dépaysante et immersive, l'histoire d'une ambition folle, sans jamais perdre de vue le coté divertissant.
"Mort de moi" (comme le dit régulièrement le personnage principal), que voilà une lecture savoureuse, qui vous donne le vertige, vous bringuebale à tribord et à bâbord. Un plaisir inégalé pour qui arrivera à accrocher à cet univers.
Chef-d'oeuvre.
Lien : http://gruznamur.wordpress.com
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Voilà un livre qui traînait depuis longtemps dans mon pense-bête (découvert grâce à la critique de fnitter il me semble) avant de tomber dans ma pàl grâce à la LC imaginaire de l'été des Trolls.

Un vrai coup de coeur, un nouveau personnage à ajouter à mon panthéon. le capitaine Henri Villon est attachant, vrai et a un réel sens de l'humour (et/ou de l'auto-dérision?). C'est une bonne chose vu que l'histoire est racontée à la première personne. Dans ce cas, c'est toujours mieux d'être en bonne compagnie ^_^

Ensuite, il y a cette écriture parfaite. Je pense avoir aimé chaque ligne de ce livre passionnant. Des métaphores à la pelle et des réflexions sur le sens de la vie et des choses, bref tout ce que j'aime.

Le capitaine Henri Villon est un homme du 17ème siècle, un flibustier français qui trafique dans les mers des Caraïbes. Mais... même sur l'île de la Tortue, vous n'y croiserez pas le capitaine Jack Sparrow (il est né en 1693, donc ans après la fin de cette histoire qui se déroule entre 1640 et 1655). Par contre, on y fera la rencontre d'un grand nombre de personnages secondaires bien campés.

La particularité du livre est le mélange des chapitres, qui donne une impression vraiment déroutante et donne parfois le vertige. J'ai beaucoup aimé même si parfois, je l'avoue, j'ai un peu triché en relisant une ou deux lignes du chapitre « précédant » pour me resituer. Que cela ne vous empêche pas de plonger dans cette histoire de conflits temporels… rien n'interdit de lire les chapitres dans l'ordre chronologique. Mais les lire en l'état, cela donne une autre perspective et aussi un autre sens au mot « suspense ».

Un livre qui va directement rejoindre ma pile « à relire avant la fin du monde » avec la bande son qui va avec…




Challenge défis de l'imaginaire (SFFF) (90)
Challenge multi défis 2018 (38)
Challenge pavés 2018
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Le capitaine Villon est un flibustier rusé, mais aussi un gentilhomme des mers, à l'âme mélancolique, noyant son désespoir dans l'alcool et les bagarres. Il a de quoi être affolé devant les étranges phénomènes qui défilent devant ses yeux ; devant ce cosmos qui chancèle, ce soleil qui n'arrête pas de faire des bonds, ces voiles du temps qui se déchirent, laissant apparaître derrière elles des merveilles d'un temps futur.

Pourtant, le capitaine Villon est toujours debout, il vacille droit, il fait face à cet escroc ; le temps. Il n'est parfois qu'un « brouillon de capitaine, chiffonné et abandonné » mais, il lutte, sans vraiment savoir si tout cela a encore un sens.

D'autres, venus d'un futur lointain, ont voulu dompter le temps, pour tisser un nouveau futur ou seulement pour se jouer de lui. Mais ce jeu est lourd de conséquences. Malheur à ceux qui se trouvent piégés dans les filets ; « englués dans des mélasses temporelles comme des mouches sur un miel empoisonné ».

Henri Villon est choisi par les Targuis, bien malgré lui, pour repriser l'accroc fait dans le canevas du temps. Les Targuis ne sont que des observateurs venus mesurer l'ampleur des dégâts. Son navire, d'abord baptisé « Chronos », pêchant les maravillas, puis « Toujours debout », comme son capitaine, devient finalement « le Déchronologue » , armé de canons tirant des salves de minutes et de secondes, des salves de soleil, pour piéger l'ennemi.

Comme le capitaine, le lecteur est ballotté par les flux du temps, les chapitres de l'histoire se jouant de la chronologie. Le début et la fin se mêlent, la seule façon de ne pas se noyer, est de repérer la date en début de chapitre, c'est un peu la bouée de sauvetage du lecteur.

Malgré cette petite difficulté, bien vite contrôlée, on est happé par cette lecture, comme pris dans les filets, ne pouvant que suivre le sillage du « Déchronologue » pour voir où nous mène ce voyage.

C'est une belle aventure « déchronologique », pleine de péripéties, dans ce monde des flibustiers du XVIIè siècle, à la rencontre de ces hommes de tous les temps, de despotes, cupides et avides de pouvoir, humiliant les plus faibles, s'acharnant à imposer leur vérité.

Une histoire originale et passionnante, écrite pour le plus grand plaisir des amateurs de romans d'aventures, débordant d'imaginaire, avec une touche de piraterie et d'espièglerie. On s'attache à ce capitaine au grand coeur, malgré son côté sauvage, ses jurons et son ivrognerie.

Un roman de fiction, mais qui sait, un jour des hommes arrogants, auront peut-être la bêtise de défier le temps ? On peut aussi penser qu'effectivement nous ne sommes que « des ombres glissant sur l'écume du temps. », au gré des vents, des carrefours et des aiguillages, avec nul capitaine à bord. Si le capitaine Villon voulait bien prendre les commandes de ce navire, j'en serais ravie.

J'ai été charmée par l'écriture poétique et sensible de Stéphane Beauverger. Une très belle découverte.
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"Mort de moi" v'là un coup de coeur !!!
Cette épopée commence en juin 1640, XVIIe siècle, et elle va se finir 15 ans après.
Une très belle histoire de pirates et de Flibustiers des Caraïbes. le capitaine Henri Villon, origine de la Rochelle en France, se confronte assez vite à des choses étranges en pleine mer, des choses qui apparaissent au nez et à la barbe des navires, comme des dispositifs flottants tant leurs formes et leurs propulsions est étrange. Nul mat, aucune rame, seulement des coques toriques et multicolores. Ils ont plutôt l'air d'insectes géants courants sur l'eau qu'une flotte de guerre.
Le lecteur se rend bien compte, à se moment là, que l'auteur Stéphane Beauverger, nous inclus dans son récit, des navires qui viennent d'un autre temps et surtout d'un temps qui n'est pas encore passé... d'un impensable futur...

De ce futur sont aussi arrivés les Targuis, ils étaient en premier temps, des spectateurs venus d'un au-delà de l'éther pour mesurer un cataclysme imité par d'autres qu'eux... avec ces voyageurs du futur va arriver toute sorte d'objets qui vont vite devenir sources de commerce comme la radio ou les lectures de disques, avec leurs musiques d'un autre temps... Toutes ces choses qui fonctionnent à l'électricité... vont apporter une autre sources de trafiques : les batteries et autre piles...
En encore, venu avec les objets, les livres du temps futur, comme les livres d'histoire retracent les grandes dates et les grands noms de la flibusterie...

Je n'en dis pas plus, juste que l'auteur Stéphane Beauverger, nous propose dès le premier chapitre de tout mélanger, il n'y a pas un seul chapitre dans l'ordre chronologique. Ce style ne m'a pas dérangé, j'ai trouvé l'histoire, même totalement dans le désordre vraiment agréable à lire, mais elle peut en déstabiliser plus d'un j'en suis consciente. J'ai déjà eu l'occasion de lire un livre avec les chapitres mélangés. J'ai trouvé que Stéphane Beauverger, avait écrit ce livre avec délicatesse de telle manière qu'à chaque début de chapitre le lecteur se replace dans l'époque qui correspond et ne se mélange pas ou presque, je l'avoue, au début je me suis prise plusieurs fois à revenir sur la première page du chapitre pour voir l'année.
Malgré qu'au fil de la lecture on apprend certaines choses puis qu'on en connaît la cause ou la raison peut dérouter, l'histoire se suit parfaitement.

J'ai adoré retrouver cette ambiance de pirates, les magnifiques bateaux de cette époque sont ici, très bien décrits, Stéphane Beauverger a réalisé ici un véritable travail de recherche et de documentation, une très belle leçon d'histoire (avec le langage qui va avec ce temps et les personnages), toute une épopée d'un autre temps qui ne se laisse pas envahir comme ça.. La fin est magnifique, je n'en attendais pas moins, j'ai adoré ce livre !!!

Même si la science fiction n'est pas votre tasse de thé, même si la lecture avec les chapitres mélangés vous rebutent, asseyez tout de même ce livre, il va vous emporter loin dans les mers chaudes des Caraïbes dans un temps lointain dans lequel les bateaux étaient en bois...

Lien : http://tousleslivres.canalbl..
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Mais que voilà une belle lecture commune du forum des Trolls !

Dans une belle langue, travaillée, S. Beauverger nous livre une uchronie science-fictionnesque de toute beauté. (Je n'ai pas cité tous les passages que j'ai relevés. Il y en a beaucoup trop, parce qu'en plus d'être un bon écrivain, l'auteur est un joli philosophe, plutôt averti de la "nature humaine").

Son héros, le Capitaine Villon, flibustier "commerçant" fasciné par les "maravillas", ces choses venues d'autres temps, au point de les pister partout dans les Caraïbes, ayant ses fournisseurs attitrés, fussent-ils "Spaniards" abhorrés, est un personnage haut en couleurs, tout en ambiguïtés et finesse, qui subit sa destinée plus qu'il ne la dirige. (J'ajoute que les personnages secondaires ne sont pas moins beaux ni moins hauts en couleur... Ils sont juste moins présents, et pourtant, qu'on s'y attache !)

Balloté au gré des vagues diverses et variées de son environnement, soûlard invétéré, traîné de ci par un capitaine spaniard des plus retors vers les prisons de Carthagène, entraîné de là par un compagnon maya vers une ville aux apparences dorées, manipulé sur son "Déchronologue" par de soit-disant "observateurs" , soumis aux explosions formidables des paradoxes temporels, nous suivons notre héros de la même façon, dans un texte très soigneusement "déconstruit", dans des allers-retours dans le temps en fil des chapitres. Ce qui, au final, nous entraîne, nous lecteurs, à sa suite, dans le tourbillon des événements de sa vie, pour nous laisser, après un final énorme, échoués sur la plage après les tempêtes, balbutiants et nous demandant bien ce qu'on vient de vivre là...

Si lire fait voyager, ce bouquin là, pour peu que l'on s'y consacre entièrement et que l'on s'y plonge sans retour, vous laisse totalement éparpillé, sous le choc, étourdi et saoulé de feu, de sang, de poudre, de secousses titanesques temporelles... et de tafia, cela va sans dire !

J'ai lu je ne sais plus où que ce n'était pas un chef-d'oeuvre (Edit c'est chez Fnitter, lol !)... Bah je pense que si, sauf qu'il faut s'y laisser immerger, voire noyer...
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Quelle belle découverte ! C'est difficile de parler de ce livre tant il est riche et complexe à résumer. le récit se passe au XVII éme siècle dans les caraïbes, on suit le capitaine Villon qui recherche des marvillas, des objets dont on en comprend vraiment la véritable signification qu'après. le récit commence alors que le capitaine se pense proche de la mort et rédige son testament. Il nous livre alors un récit de ses aventures mais difficile à suivre au début car son récit n'est pas chronologique. Il faut donc bien suivre les dates de début de chapitres. Mais ensuite, on se régale vraiment. Il y a une véritable ambiance dans ce roman, ça sent le sel, la sueur et le soleil certes, mais à ça vient se mêler un peu d'éléments futuristes. C'est donc un drôle de mélange mais parfaitement réussit et raconté. J'ai trouvé Villon tellement attachant avec une force de caractère impressionnante. Et puis, à la fin lorsque toutes les pièces s'imbriquent enfin, on se dit whaou, quel roman ! Merci à JamiK de l'avoir enfin sorti de ma PAL.
Challenge Mauvais genres 2021
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XVIIe siècle. La mer des Caraïbes est le théâtre d'affrontements féroces entre les flottes pirates françaises, anglaises et néerlandaises contre la couronne d'Espagne, pour la conquête des richesses des îles et du continent américain. Depuis quelques temps, cette guerre est perturbée par d'étranges phénomènes : tempêtes aux effets surnaturels, apparitions de "burbujas" et de "maravillas", sans oublier ce mystérieux vaisseau fantôme qui détruit tous les navires qui ont le malheur de croiser sa route...

« Je suis le capitaine Henri Villon et je mourrais bientôt. » Ainsi commence le Déchronologue. À mi-chemin entre le journal de bord et le testament, le roman raconte les dernières années du capitaine Villon, flibustier huguenot obnubilé par la découverte des maravillas, artefact merveilleux à la provenance inconnue.

Est-ce parce que la pensée de Villon est confuse dans ses derniers instants, ou parce que les feuillets de son journal ont été retrouvé éparpillés – ou les deux –, les chapitres du roman sont présentés dans le désordre. de prime abord déconcerté, j'ai fini par comprendre que ce chaos apparent n'était pas une fantaisie gratuite de l'auteur. Stéphane Beauverger a sciemment choisi l'ordre de ses chapitres pour que son récit alterne entre mise en bouche de scènes à venir et révélations de questions laissées en suspens. le journal de Villon est une tapisserie que l'on découvre en suivant de nombreux fils simultanément, pour ne révéler son motif global qu'au tout dernier chapitre.

Henri Villon croisera la route de nombreux personnages hauts en couleurs dont les noms sont à eux seuls une invitation au voyage : Féfé de Dieppe le boucanier, l'énigmatique Sévère, les artilleurs Baptiste et Ventcalme, Gobe-la-mouche, l'indien Arcadio, le Cierge, les frères Mayenne, le capitaine Mendoza, le Vasseur, Brieuc, Pakal, le marchand Molina, le gros Brodin de Margicoul... Chronologie désorganisée oblige, on connaitra parfois le destin tragique de certains d'entre eux bien avant qu'ils rencontrent le capitaine Villon, tandis que pour d'autres, il faudra attendre longtemps avant de comprendre tout l'ampleur de leur rôle dans le récit.

Véritable roman de piraterie, le Déchronologue contient tous les ingrédients attendus du genre : batailles navales, prises de fort, cités indiennes perdues la jungle... le récit est richement documenté au point que seuls les connaisseurs seront capables de discerner ce qui est historique de ce qui relève de la fiction. du moins, en ce qui concerne le contexte, car certains éléments de fantastique ne laissent aucun doute. le texte est sublimé par la plume de Stéphane Beauverger, riche et poétique, sans pour autant sembler forcée, qui rehausse encore le sentiment d'authenticité de l'ensemble.

Ce roman a été un véritable coup de coeur. Dans la description de mon profil, vous pouvez lire que j'aime la littérature de l'imaginaire, les romans d'aventure et historiques. le Déchronologue est tout cela à la fois et excelle dans tous les domaines.
Lien : http://lenainloki2.canalblog..
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Afin de mieux exprimer la déchronologie de son récit et ainsi de favoriser l’immersion du lecteur, à quel procédé Stéphane Beauverger fait-il appel ?

Il décompte les pages à l’envers
Il raconte son histoire à l’envers
Il écrit chaque page dans un sens différent
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