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sur 486 notes
Fun Home, sous-titré une tragicomédie familiale, est un roman graphique. Il a été publié aux États Unis en juin 2006. Il sera publié en France dés octobre 2006.

Alison Bechdel raconte son enfance au sein de sa famille : Bruce, son père, professeur d'anglais et exploitant d'un salon funéraire , sa mère Helen Augusta, actrice et enseignante. Elle a deux jeunes frères.
La narration n'est pas linéaire.Elle aborde de nombreux sujets dont la vie familiale, ses conflits , sa relation avec son père, le suicide,la littérature, l'orientation sexuelle. Elle découvrira que son père a des tendances homosexuelles et qu'il aurait eu des relations avec des étudiants, des amis et avec Roy, leur baby-sitter.
Ses relations avec son père prennent une part importante dans son histoire.
Deux semaines après que sa femme ait demandé le divorce, Bruce est renversé par un camion. Il décède, accident ou suicide? Pour Alison aucun doute son père s'est suicidé. Elle est persuadée que la lettre qu'elle a adressée à ses parents pour les informer de son homosexualité " je suis lesbienne" serait la cause du suicide.

Les dessins sont en noir et blanc. N'ayant pas de compétence pour les juger je précise seulement que je je les trouve assez "sympas".

Roman-graphique choisi par l' une des membres du Club de Lecture. Lecture intéressante.
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Fun Home est un beau roman graphique où l'auteure entend ici rendre un hommage à son père, et parler de leur homosexualité à tous deux. Il nous montre les relations entre un père et une fille, qui se ressemblaient. de nombreuses références littéraires sont reprises en fil rouge de cet album. Celles-ci sont soigneusement choisies, suite à la façon dont le père est décédé, c'est-à-dire, en se donnant la mort. Un acte qui reste difficile à expliquer. Cet homme aux tourments cachés qui adorait la décoration, et travaillait dans la maison funéraire familiale, est mort au cours d'un accident de la route. Sa fille Alison qui trouve sa mort ridicule ne peut se résoudre à pleurer sa mort. Elle nous fait un portrait troublant de ce père aux multiples visages et par la même occasion, elle se met elle aussi à nu comme homosexuelle. C'est touchant, sensible, et ce portrait commun nous montre le regret de ce père disparu et la complicité entre le père et la fille qui se ressemblaient, par leur orientation sexuelle. Il n'y a pas beaucoup d'effusion sentimentale, cela reste pudique et touchant. On y voit aussi l'action éducative. Sur le scénario, j'ai aimé la construction, très agréable et les flash-backs bien réalisés. Un récit engagé, littéraire, féministe. A lire.
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"Une BD autobiographique, un peu tragique mais pleine d'émotions"

[...] Fun Home est une BD autobiographique, retraçant plus précisément sa relation avec son père, un gay refoulé, décédé subitement en 1980, écrasé par un camion.
Alison venait juste d'avouer quelques temps auparavant sa propre homosexualité à ses parents et de découvrir celle de son père dans la foulée.
Pas banale la situation !


Le sous-titre en anglais, a family tragicomic, est traduit dans la version française par "une tragicomédie familiale" mais personnellement, j'ai plus pris le "comic" dans le sens de "bande-dessinée" que dans celui de la comédie.

En effet, même si le récit n'est pas dénué de drôlerie, le constat que dresse Alison Bechdel de ses relations avec son père, et sa mère dans une moindre mesure, prête plutôt à réfléchir qu'à s'esclaffer.
C'est tragique puisqu'il y a cette mort brutale, inattendue du père, à un moment où les langues commençaient à se délier.
C'est tragique aussi dans le sens où on ressort de cette lecture avec l'impression que les parents d'Alison ont eu ensemble une vie de résignation.
L'un n'ayant jamais osé faire son "coming-out", à une époque où l'homosexualité était encore bien culpabilisante et, qui plus est, vivant et travaillant dans une petite de province.
L'autre, entièrement dévouée aux apparences de sa vie de famille parfaite.
Pour oublier leurs rêves d'antan, l'un s'est jeté à corps perdu dans la restauration d'anciennes maisons et le jardinage, l'autre dans le théâtre.

C'est un très beau récit familial que nous offre là Alison Bechdel.
Oui, on peut parler de récit car tout autant que les dessins, le texte est très présent et tient une place très importante dans cette longue confession.
C'est une véritable enquête dans la mémoire de la vie de famille qu'elle a entrepris.
Un formidable travail. Wahou !
L'auteur s'appuie sur ses propres souvenirs, des photos de famille mais aussi son journal intime qu'elle a commencé à tenir à l'âge de 10 ans. Une mine d'or qui lui a permis de dater précisément certains évènements et de les replacer ainsi judicieusement dans la chronologie familiale.
[...]

critique complète sur mon blog, merci
Lien : http://linecesurinternet.blo..
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Sous un titre qui exclut une traduction littérale, Fun Home décrit une famille dysfonctionnelle et pourtant stable jusqu'à la demande de divorce par la mère, suivie de la mort ou du suicide du père. C'est une autobiographie où Alison se construit face à un père secret, esthète, colérique, bisexuel. Père et fille se devinent et s'affrontent en silence : dans le miroir de la couverture du livre, c'est l'image du père qu'examine Alison enfant. Les thèmes sont multiples : le passé et la littérature du début du XXe siècle, l'actualité en fond d'image, la famille et l'homosexualité, le suicide et le corps mort (le père est à la fois thanatopracteur et professeur de lettres), la faillite de la communication, la dissimulation, le trouble obsessionnel compulsif. Tout cela illustré d'un dessin au trait sobre et précis, d'une qualité aussi sèche qu'impeccable. Ce grand livre ne se résume pas, il faut le lire en texte et en image.
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Une famille, un deuil et la découverte de soi et de l'autre.

Pennsylvanie, Alison vit dans une maison Néo-Gothique avec ses parents et ces frères.
Ces deux parents son professeur d'anglais. Son père est passionné, obsédé d'art décoratif et passe son temps libre à décorer leur maison. Un père présent mais pas très affectif voir même tyran.
Alison passe une enfance sans geste et parole d'affection parentale. Elle grandit et va à la fac et à cette époque-là survient ‘la catastrophe', son père meure écrasé par un camion.
Dans Fun Home, Alison Béchdel, peint son environnement quotidien. Une autobiographie originale à travers une histoire sous forme de BD.
Le deuil, la culpabilité et la découverte de son homosexualité et les secrets de son père sont les piliers de son histoire.
Avec de nombreuse pointe d'humours l'auteur traite de sujets sérieux, telle que la sexualité, la découverte de soi et des autre dans un contexte d'époque inhospitalier dans ces domaines.
Petite autobiographie qui fera passer à son lecteur un moment très agréable.
Un livre à mettre dans sa pile de classique.
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BD sur l'homosexualité. Celle d'un père, de sa fille, et des écrivains entrant dans cette catégorie. Autobiographie de l'auteur qui revient sur son enfance et son adolescence. Alison et ses deux petits frères vivent dans une grande maison où chacun est artiste à sa manière. C'est la littérature qu'elle partage avec son tyrannique de père, prof et thanatopracteur. On sent bien que l'auteur n'a rien voulu omettre, trop à mon avis, donnant l'impression au lecteur d'assister à un règlement de compte familial et qu'elle justifie son homosexualité. Faut bien un coupable ? Pourquoi pas le père ? le manque de chronologie fait qu'il est parfois difficile de se repérer. Un étalage d'intellect dénué d'humour qui n'est pas fait pour se détendre, alors que c'est ce que je recherche avec les BD.

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De ce roman graphique émane une sorte d'urgence de dire, de comprendre, de faire le point. C'est le premier récit explicitement personnel d'Alison Bechdel et le plus brûlant. Les deux suivants seront plus apaisés, ils ont pris de la distance vis à vis de leur sujet : sa mère et leurs relations, dans C'est toi ma maman ? ; et un survol de sa propre vie, de la jeunesse à l'âge adulte, à travers son addiction au sport, dans le secret de la force surhumaine.

Ce beau récit d'apprentissage mêle autobiographie de son enfance, portrait de son père et étude de leurs relations, dans une structure répétitive , où les mêmes scènes sont revisitées et réinterprétées à plusieurs reprises.
Dans cette famille de la middle-class américaine, la primauté est donnée aux apparences et à la réalisation personnelle de chacun des parents ; la froideur et la solitude individuelle règnent à la maison. La mère joue du piano ou répète des rôles de pièces de théâtre amateur dans lesquelles elle joue ; le père est directeur de la maison funéraire familiale et restitue autant que possible l'apparence du vivant chez les morts qui lui sont confiés, tandis qu'il restaure dans le style victorien, avec une extrême minutie, une attention aux détails monomaniaque et tyrannique, la maison d'époque qu'il a achetée. Il cache aussi soigneusement ses relations homosexuelles à ses enfants, Alison et ses deux frères cadets, et à la petite ville de Pennsylvanie qu'il habite.
«Il est tentant de suggérer, après coup, que notre famille était une imposture. Que notre maison n'était pas du tout un vrai foyer mais juste un simulacre, un musée» (p.21) «Ton père, dire la vérité ? Tu veux rire.» (p.63)

Les lectures de ce roman graphique foisonnant, sincère et plein d'auto-dérision sont multiples. Récit de filiation, identité et orientation sexuelle, place de l'art dans une vie, rapport à la mort et suicide, etc.
Les deux premiers thèmes sont intimement mêlés, comme le résume Alison Bechdel à propos de ses relations conflictuelles avec ses parents. Avec les deux : «C'est peut-être là que j'ai signé un contrat tacite avec eux, stipulant que je ne me marierais jamais, que je vivrais la vie d'artiste que l'un et l'autre avaient abdiquée» (p.77) ; avec son père : « Nous étions des invertis, mais également des inversions l'un de l'autre. Alors que j'essayais de compenser son manque de virilité, il tentait d'exprimer sa part féminine à travers moi. » (p.102) ou «Dans la complexe narration inversée qui gouverne nos histoires entrelacées...» (p.236). de fait, le père, qui lui ne se conforme pas aux codes de la virilité, oblige sa fille à se conformer à ceux de la féminité pendant toute son enfance. La sexualité est abordée avec beaucoup de réalisme, mais sans ostentation, avec une sorte de neutralité, tout comme la mort, deux sujets particulièrement délicats à traiter avec justesse.

L'art est un autre fil rouge du roman. Cinéma, musique (la mère joue Chopin au piano), architecture, arts visuels -peinture et dessin et, surtout, littérature au sens large -romans, théâtre, poésie, philosophie et mythologie. Les deux parents sont d'ailleurs professeurs de littérature anglaise (le père a en effet deux métiers). le récit lui-même est structuré sur cet axe : la plupart des chapitres ont pour titre une oeuvre littéraire éponyme ou un fragment de citation («vieux père, vieil artisan», La mort heureuse, «cette antique catastrophe», A l'ombre des jeunes filles en fleurs, Un mari idéal) ; et l'oeuvre commence et se termine sur un commentaire du mythe de Dédale et Icare, méditatif et analogique, père et fille étant à tour de rôle chacun des protagonistes du mythe et le père pouvant représenter en sus le Minotaure, lors de ses explosions de rage (et la maison victorienne le labyrinthe !). Sont ainsi abondamment citées les oeuvres de Camus, Oscar Wilde, Proust, Fitzerald, Colette, Henry James, James Joyce, Anaïs Nin, Kate Millett, etc. Sans compter les nombreuses cases dans lesquelles le père lit un livre dont on voit le titre. Et n'est-ce pas Alison Bechdel elle-même qui compare ses parents à des héros de romans ? «Si mon père était un personnage fitzeraldien, ma mère sortait tout droit d'Henry James.» (p.70).

Le thème de la mort et du suicide parcourt tout le récit. La mort, tout d'abord, que la famille côtoie dans son caractère banal et familier, en raison du métier du père et de ses aïeux. le funérarium est la demeure de la grand-mère paternelle, le père y travaille et les enfants y accomplissent des «corvées» et y jouent avec détachement (seule interdiction formelle : monter dans les cercueils). le suicide, car c'est autour du mystère de la mort accidentelle du père que s'articule l'ouvrage, dans lequel Alison Bechdel mène une sorte d'enquête introspective : s'est-il suicidé ou est-ce un simple accident de la route ? Et, si oui, quelles en sont les causes ; le «coming out» d'Alison, quelques mois auparavant et la découverte par la fille de l'homosexualité totalement tabou de son père et, par celui-ci, de la sexualité lesbienne assumée de sa fille ; la demande de divorce effectuée par la mère juste deux semaines avant l'accident ?

Le travail est effectué avec une minutie remarquable, tant au niveau de l'analyse des souvenirs de l'auteure, que dans le dessin hachuré en noir et blanc, qui reproduit une masse monumentale de documents dans leur état original, photos, cartes, postales, plans, lettres manuscrites, articles de journaux, extraits de livres...Ce père complexe, tyrannique et hyperactif, aux colères imprévisibles, distant et pourtant si proche de sa fille par les goûts littéraires, la personnalité obsessionnelle et l'homosexualité, est décrit avec infiniment d'humour -grinçant parfois-, de tendresse et de lucidité.
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Fun Home, une drôle de maison, une drôle de famille. Mais drôle dans le sens bizarre, pas conventionnel, décalé, queer. Habile jeu de mot pour ce titre. D'une part parce que Fun, ça vient de Funeral. La Funeral Home est l'entreprise familiale de pompes funèbres depuis des générations, gérée par le père de famille en plus de son métier d'enseignant en littérature. Et d'autre part parce que le rire, dans cette famille, c'est pas trop ça. Ni les démonstrations d'amour. le père est un restaurateur passionné et intransigeant de leur grande maison néogothique, amateur de fleurs, de velours, de dorures. C'est évidemment un littéraire. C'est aussi un homme introverti qui cache un secret. La mère, également enseignante de littérature, assure la logistique de la vie familiale tout en tentant de rédiger une thèse et de jouer dans quelques pièces de théâtre. Une ambiance globalement froide, sévère, avec très peu de manifestations de tendresse de façon générale.
En convoquant des souvenirs de ses 20 premières années, jusqu'à la mort de son père, Alison Bechdel part « A la recherche du père perdu », et mal connu. C'est un livre-hommage au père disparu et à leurs points communs, un livre-questions sur l'identité réelle de ce père, sur la teneur de leurs liens, un livre-thérapie sur l'identité féminine et masculine, sur le refoulement, sur la culpabilité, sur la sexualité, sur un secret de famille. Une tentative de donner du sens aux événements passés, et de restaurer un lien ténu, grâce notamment à la littérature, avec beaucoup d'objectivité, de sincérité et d'amour.
L'auteure dédie ce livre à sa mère et à ses deux frères en leur disant « on s'est bien amusés malgré tout ». C'est terriblement touchant.
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Oeuvre autobiographique d'une intelligence colossale, "Fun home" aborde les nuances de l'être avec une honnêteté désarmante. Homosexualité(s), narcissisme, littérature, ambitions, troubles psychiatriques sont tout autant de thèmes centraux et passionnants dans cette bande-dessinée qui dépasse sans complexes les limites d'une pensée étroite et muselée. Autrice de grand talent, Alison Bechdel parvient à émouvoir sans pathos, à convaincre sans crier, à toucher sans heurter. Un classique moderne.
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Contrairement à ce que le titre pourrait laisser penser, il ne s'agit pas d'une maison où l'on s'amuse, mais de l'abréviation de "funeral home". Ce récit autobiographique retrace avec quelques flash-backs l'enfance de l'auteure, sa relation avec son père, le mal-être entre ses parents, les aspirations refoulées, son coming-out en tant que lesbienne, les secrets de famille...
C'est un récit personnel très attachant, parfois drôle, bourré de références littéraires (son père était professeur), une vraie découverte en ce qui me concerne.
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