C'est après avoir vu le film avec
Romain Duris et Marina Vacth, « la confession » que j'ai eu envie de lire ce livre. Déjà le film avec Belmondo et Emmanuelle Riva m'avait profondément marqué me disant que si j'avais rencontré un Morin, je serais peut-être encore chrétien. Non, faut tout de même pas exagérer ! « La confession » m'a donc moyennement plu. le film de Melville avec Belmondo était respectueux dans sa sobriété. le roman est très ancré dans la France de Vichy et
Barny, l'héroïne, n'y est pas spécialement communiste bien que dans la fameuse confession parodique -idée assez fine de la part de l'auteure-par quoi tout se déclenche,
Barny cite Marx : « la religion, c'est l'opium du peuple. » S'ensuit un dialogue déconcertant et inattendu avec le prêtre.
Le film « la confession omet cette référence à Marx et le dialogue est ainsi transformé en : « la religion ne sert qu'à tromper le peuple. » Est-ce le mot ‘opium', référence à la drogue ou la citation trop évidente de Marx qui a effrayé le dialoguiste dans cette époque d'édulcorants intenses ? Allez savoir…
L'idée d'un personnage non religieux et qui est rendu sensible au charisme d'un prêtre plutôt réfractaire aux « bondieuseries », lui-même en marge de son institution, est des plus intéressantes. Surtout qu'au départ,
Barny, prend bien soin de choisir son « confesseur » en consultant les noms sur les confessionnaux et en résumant ce que le nom même des prêtres lui évoque d'emblée.
Béatrix Beck montre aussi- à l'époque de la sortie du roman, on est à plus d'
une décennie de «
Vatican II »- que le véritable christianisme réside dans la foi qui se construit et peut atteindre tout un chacun, comme chez les protestants, quelle que soit sa vie et sa manière d'être, qu'il soit collabo ou résistant car les voies du seigneur restent mystérieuses, ce qui fait leur charme, selon
Barny s'opposant en cela à la prédestination augustinienne.