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Plongée en eaux sombres.


A cause d'une crampe au mollet, le narrateur est en train de se noyer dans un lac artificiel près de Dijon. Pendant ce temps, sa femme et son fils sont sur le rivage, absorbés par leurs activités.

Lucide et résigné, il retrace sa vie sur le mode de l'autodérision. Il montre comment ses choix lors des épisodes déterminants de celle-ci l'ont conduit à l'échec et à cette fin tout aussi consternante.

Une méditation à la fois amère et pleine d'humour sur le monde dans lequel nous vivons et le (non-)sens de la vie.

Un premier roman réussi pour Bertrand Belin connu jusqu'à maintenant pour ses talents d'auteur-compositeur-interprète.
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Un livre ouvert par curiosité et sympathie pour un auteur dont j'admire l'oeuvre musicale. Refermé "Sur le cul" (pour reprendre un de ses titres) de par la qualité et la maturité de cette histoire qui se boit d'une tasse, ponctuée d'une drôlerie parfois irrésistible. Des saillies mémorables («Vexée comme huître sous une douche de citron » / « N'ayant qu'occasionnellement fréquenté l'école, il parlait une langue saugrenue pour laquelle le français tenait lieu n'ont pas de socle, mais d'horizon. » ou encore « L'espoir est un lubrifiant qui protège de l'usure que produit le frottement de la conscience sur le temps ». Un régal.
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. C'est juste avant la fin qu'apparaît ce qui donne le titre...un requin fantastique.
Sinon, c'est un homme qui se noie (et comme avait dit un affreux à propos d'une petite fille...il en met du temps à mourir! 180 pages) Il est en train de se noyer dans un lac artificiel: le contre réservoir de Grosbois, créé en 1830 pour alimenter en eau le canal de Bourgogne; les allemands y ont ajouté une digue fortifiée.
Sur la plage, sa femme Peggy et son fils Alan ne se doutent pas du drame du à une crame à la jambe.

Il y a un humour discret, beaucoup de métaphysique mais non pesante, une réflexion originale sur la mort
"Rien ne soulage mieux de la crainte de mourir que de mourir en acte"
Il va être débarrassé du difficile métier de vivre. Son esprit accepte la mort, de toute façon inéluctable pour tout être humain ,mais son corps se bat encore....
Des souvenirs et des regrets font surface
"Maintenant que je sais quel sort m'aura été réservé, je voudrais recommencer depuis le début; n'était cet épisode sordide des dents dans le port et de mon sang coulant entre les dalles; et de l'îlot de lait sur le lino gris. Je me demande s'il n'aurait pas mieux valu que je périsse durant cet hiver 1986 dans le port de Dieppe où j'ai pêché du lait, plutôt que de venir jusqu'au contre-réservoir de Grobois me garnir les poumons d'eau douce"
Il fait allusion à un épisode tragi-comique qui lui est arrivé dans l'enfance: il a récupéré au péril de sa vie 11 packs de lait qui flottaient dans le port; il y a laissé deux dents! et ce lait a servi à sauver son père...11 litres de lait s'étalant sur le lino...
"Petite pépite romanesque grave, humoristique et métaphysique qui fat découvrir une écriture juste, expressive, singulière.
Vous aurez compris que j'ai beaucoup aimé
Bertrand Belin est auteur-compositeur. C'est son premier roman

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Précédemment publié aux éditions P.O.L, le roman de Bertrand Belin a aujourd'hui droit à une distribution en format de poche. L'occasion de redécouvrir un livre d'une belle densité qui retrace les souvenirs du narrateur, en train de se noyer dans les eaux du réservoir de Grosbois en Bourgogne, non loin de Dijon. La vie vaut-elle de mourir ainsi ? C'est depuis le milieu de ce lac artificiel, durant le temps que prend sa noyade et avec le souffle que lui laisse la dure entreprise de se maintenir en vie, que le protagoniste élève, au prix d'efforts de plus en plus pénibles à produire, son chant d'adieu. le ton se veut ici tour à tour élégiaque, épique et drôle, fragmenté comme un puzzle qui résume l'essentiel du passage de chacun de nous sur terre. Les chapitres brefs et la plume aisée de l'écrivain en font un livre qui se lit aisément et qui ne génère jamais l'ennui.
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Un homme se noie.

Pas n'importe où.

Dans le « contre-réservoir de Grosbois », près de Dijon, et « non dans un lac, comme le commun des mortels. »

Une malencontreuse crampe à « l'arrière de la cuisse » lui laisse le temps de convoquer souvenirs, désarrois, échecs et joies.

« Aujourd'hui, je me noie. »

Étrange petit livre que ce « Requin ». Étrange, métaphysique, drôle, désemparé, désabusé, comme le « clafoutis de la vie. »

Bertrand Belin m'était connu comme chanteur, auteur, interprète, portant de sa voix grave des textes originaux et poétiques.

Il écrit là son premier roman et c'est une vraie réussite.

Le narrateur voit ressurgir différents épisodes de sa vie « tout ce dans quoi l'homme est plongé corps et âme » et qui constitue « le difficile métier de vivre. »

Son métier, topographe au service d'archéologues, sa passion pour la préhistoire, sa femme, son fils, une pêche aux briques de lait UHT, des dents cassées, un cygne égorgé, un vol de squelettes mérovingiens, tout ce « dédale » qui mène à la mort dont on devine « qu'elle ne promet pas quelque chose d'incontestablement folichon. »

J'ai trouvé ce petit roman plus efficace que bien des traités de philosophie s'agissant de cerner le « passage de vie à trépas » qui est « la catastrophe de l'homme », « sa plus grande catastrophe », surtout quand on périt « si bêtement, serré dans un slip de bain Go sport. »

L'humour noir est probablement le meilleur stimulant et on ressort de ce livre bien décidé à profiter du feu et de la neige, de la lumière et à ne plus se contenter de « petits arrangements avec la vie. »

« Je veux courir en tout sens, me répandre en logorrhées par les vallons et dans les villes, je veux tenir salon derrière des monuments, je veux boire et manger éperdument […], mettre ma tête dans la gueule d'un fauve, me rouler dans le raison avec des Chinoises… »






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Sur la plage d'un lac artificiel une mère et son fils devisent tranquillement ignorants du drame qui se noue à quelques brasses. le père est en train de se noyer. Cette noyade va durer le temps nécessaire au personnage pour faire un retour précis et détaillé sur sa vie. Ce roman n'a rien de macabre, bien au contraire. L'auteur nous convie à la méditation, mélange d'humour, de lucidité et de détachement que cet homme entame sur sa vie. Cette lecture a été un vrai régal.
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Je connaissais Bertrand Belin chanteur que j'apprécie grandement, il me semble également qu'il peut parfois apparaître à l'écran… je le savais vaguement écrivain … et lors de ma dernière visite chez Emmaus j'ai trouvé ce livre . C'est avec envie et curiosité que je l'ai abordé mais également avec la crainte que ce ne soit pas très bon.. néanmoins, les deux maisons qui ont fait le choix de l'éditer abritent des auteurs que j'apprécie pour une grande part.. et je suis impressionnée par l'originalité de l'histoire aussi également du style, une musicalité des phrases avec un brin de cynisme et d'humour distancié. Un propos très intelligent et légèrement décalé. Une réussite qui démontre que Bertrand Belin est un triste accompli.
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je n'ai pas vraiment accroché à Requin le premier roman de Bertrand Belin.
Le contre-réservoir de grosbois était pourtant une bonne idée pour repasser sa vie en se noyant. Pas grave, j'en essaierai un autre car l'auteur mérite d'être suivi.
Lien : https://www.lesmotsjustes.org
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Une vie défile-t-elle vraiment au moment de la mort par noyade – ou cristallise-t-elle alors une construction théorique et fictive ?

Sur mon blog : https://charybde2.wordpress.com/2017/08/27/note-de-lecture-requin-bertrand-belin/
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