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Citations sur Les sirènes du Transsibérien : De Brest à Vladivostok (18)

Depuis 1896, les Russes avaient déjà construit le Transmandchourien, d'Irkoutsk à Vladivostok, pour raccourcir la ligne de presque mille kilomètres. Les Japonais redoutaient cette intrusion russe qui depuis l'écrasement de la révolte chinoise des Boxers exerçait un protectorat de fait sur la Mandchourie. Mais à la surprise générale, la guerre fut gagnée par les Japonais, voilà pourquoi le Transsibérien passait depuis le long de la rive gauche du fleuve Amour, le mal nommé car en réalité, Amour est un mot bouriate qui signifie « sale ou boueux ». Pour les Chinois, il s'agit du Dragon noir.
L'Amour est le premier fleuve qui se jette dans le Pacifique. Nous venions de franchir la ligne de partage du monde.
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La neige était tassée, le sable était lui-même gelé et, me croirez-vous ou non, une sirène enfoncée dans le sol jusqu'à la taille m'offrait sans façon ses deux beaux seins mûrs. Je me suis approché doucement. Ses lèvres dessinaient un sourire qui ne voulait pas dire son nom. Je lui ai demandé comment elle s'appelait. Elle a répondu Yulia, ou Tanya, ou encore Ludmilla, je ne sais plus trop. Tout au long de ce voyage, je n'avais rencontré que des sirènes, alors une de plus ou de moins...
Exceptées des silhouettes trop lointaines pour être menaçantes, j'étais seul sur cette plage. Personne ne pouvait m'empêcher de m'agenouiller au pied de cette sirène pour y boire à ses tétons la sève chaude qui coulait de la pierre. Personne ne pouvait m'empêcher de creuser le corset de neige qui lui enserrait la taille. Le froid ne m'effrayait plus et je n'avais nul besoin de gants.
(...) Puis j'abandonnais la sirène sur la plage de Vladivostok et, de plus en plus confiant et léger, j'avançais à grands pas sur l'océan de glace.
(...) Le chant des sirène se mêlait désormais à celui des baleines qui filaient sous la banquise.
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Le train semble maintenant glisser plus qu'il ne roule. On n'entend plus le tchak, tchak familier des roues qui rencontrent les interstices des rails ni même le moindre choc d'aiguillage. Seule une rumeur sourde résonne comme une mélopée lointaine ne faisant qu'amplifier la torpeur générale du convoi. Le transsibérien est un traineau tiré au petit trot par un couple de rennes qui traversent les steppes de l'Ichim sur des chaussons de velours pour ne pas éveiller le moindre soupçon. Un train passe, non ce n'est qu'un rêve, un mirage.
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Il n'y eut pas de d'adieux, encore moins de larmes et d'effusions. Le train n'était pas encore entré en gare que les derniers passagers se pressaient déjà près de la sortie comme s'ils avaient une correspondance urgente à prendre ou comme si c'était une question de vie ou de mort de quitter ce train au plus vite. Le colonel Dourakine avait troqué son pyjama de flanelle contre un uniforme qui semblait neuf et, rasé cette fois-ci de prêt, il relevait doctement le menton en attendant l'ouverture des portes. Une demi-douzaine de médailles étaient plantées contre sa poitrine. Le couple de petits vieux se serrait l'un contre l'autre de peur de ne pas se perdre et quelques grosses touffes de manteaux de fourrure me cachaient la vue. Le couloir était encombré le cabas et de valises en tout genre. Ça sentait l'exode. A peine les portes furent-elles ouvertes que tous s'égayèrent telles une nuée d'étourneaux et je me retrouver ce matin-là aussi seul qu'au cœur de la grande taïga. J'ai pensé : peut-être était-ce là la parabole de l'âme russe, la fameuse âme russe, aussi énigmatique que décourageante ?
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C'était Vladivostok, dernière station avant pétaouchnok, terminus de la géographie.
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Le Transsibérien est comme une immense bande dessinée qui raconte sur plus de 9000 km l'histoire de tous les peuples de Russie et de Sibérie. Le Transsibérien, c'est la frise du Parthénon sur rail, c'est toute la Torah déroulée d'un bout à l'autre sur un ballast de cailloux rosâtres devenu par le temps aussi rêche qu'un parchemin.
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Désespérant à dire mais il semble que ce soit là la vocation de la région comme si la Sibérie était à elle seule une punition, un châtiment. J'apprends récemment par un article de presse qu'une institution allemande a décidé d'exporter de jeunes délinquants dans un camp de Sedelnikowo, au sud d'Omsk, pour les confronter à des conditions extrêmes de vie : pas d'eau courante, pas de toilettes et pour se chauffer du bois à couper. Certains de ces gamins ont treize ans.
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Ça sert à ça, les trains, partir et revenir, rentrer ou s'enfuir.
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A cet endroit, on arrive assez vite à la plage de Ruscumunoc, une superbe crique que les naturistes utilisent dès les beaux jours et par conséquent le sentier côtier est sillonné par tout un bataillon de voyeurs armés de jumelles qui font mine d'observer les macareux moines et les fous de bassan.
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Quoi qu'il arrive, où qu'on aille, on se fracasse toujours le nez au fond d'une impasse, n'est ce pas ?
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