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sur 165 notes
L'insomnie peut conduire à la folie. C'est bien tout le problème de ce scénariste marocain qui ne rêve plus car il ne dort plus. Son antitode ? Tuer ! Plus la personne est importante et plus il gagnera des PCS (points crédits sommeil). Il commencera par tuer sa mère : un an de PCS.

Sous forme de fable burlesque, on marche comme un funambule sur le fil du sommeil. L'auteur brasse avec humour un portrait sympathique du prix de la vie. Que valons-nous au final ? Jusqu'où irions-nous pour trouver quelques heures de sommeil que notre métabolisme nous refuse ?

Même si ce roman ne casse pas la baraque, que l'auteur aurait pu pousser le burlesque et le portrait de l'insomniaque un peu plus loin, l'écriture est plaisante, l'humour agréable, et les subtilités interpellantes.
Je n'en garderai pas un grand souvenir mais cet insomniaque aura donné un peu de piment à mes heures de sommeil moi qui dors comme un bébé.
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Serial killer pour cause d'insomnie (et non l'inverse), voilà l'étrange situation dans laquelle se trouve plongé le narrateur du dernier roman de Tahar Ben Jelloun : un scénariste marocain qui découvre un beau jour, en abrégeant la vie de sa mère, que le meurtre est pour lui un somnifère suffisamment puissant pour lui permettre de dormir enfin comme un bébé, lui l'insomniaque chronique.

Hélas, comme pour tous les somnifères, les effets s'estompent, il lui faut tuer à nouveau, tuer toujours plus, de plus en plus souvent, et toujours des personnes en fin de vie – c'est plus facile et beaucoup moins suspect. du coup, les meurtres s'accumulent, petits coups de pouce donnés à la mort qui parfois tarde à venir, morts « naturelles » dont personne ne soupçonne la nature et qui à chaque fois créditent de nouvelles heures de sommeil au compteur de notre scénariste pour qui – dit-il - « ne pas dormir c'est être privé de rêve. Or j'ai besoin de rêve pour alimenter mon imaginaire. »

Chez un auteur de polar, de science-fiction, ou chez Stephen King, la mise en situation de ces crimes en série comme remède à l'insomnie aurait pu donner lieu à un récit terrifiant, étrange et plein de suspense. Rien de tel avec Tahar Ben Jelloun qui s'est visiblement beaucoup amusé en écrivant ce roman et nous offre ici une aimable fantaisie, burlesque et un peu déjantée. Bien écrit et vite lu, « L'insomnie » est un agréable moment de divertissement qui pose par endroits un regard ironique sur la société marocaine, un petit roman distrayant, léger et sans beaucoup d'ambition qui ne m'a pas déplu mais que j'oublierai probablement très vite.

[Challenge MULTI-DÉFIS 2019]
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‘L'insomnie' m'a surprise la nuit dernière et ne m'a pas laissée fermer l'oeil avant que tout soit fini. Et puis le sommeil est arrivé facilement comme d'habitude…
Contrairement à moi, le narrateur de cette histoire souffre sérieusement d'insomnie.
Pour pouvoir gagner des points crédits sommeil et dormir en paix, il a trouvé une solution : tuer des gens…
Dérangeant, dites-vous ?
Il faut lire l'histoire pour le savoir. Quant à moi, j'ai aimé cette fable qui aborde avec humour des sujets délicats : l'euthanasie, la corruption et d'autres problèmes de la société marocaine.
Un livre amusant qui nous permet de passer des moments agréables de lecture. Les réflexions justes sur la vie ne peuvent pas passer inaperçues. Les citations parlent d'elles-mêmes.

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Un bon humour noir. A prendre tel quel, avec cet homme, qui, pour avoir un bon sommeil se doit d'avancer la mort de ses contemporains. Nul scrupule, puisqu'il s'agit de gens qui souffrent, qui ont fait du mal, ou tout simplement parce qu'ils sont riches. Et là le crédit sommeil est augmenté. Un constat quand même sur les absurdités de la maladie et de la mort.
Un peu inquiète quand même par ce grand écrivain qui m'a donné du bonheur avec ses romans, et qui parle tant de la mort !!!
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Souffrant souvent moi-même d'insomnies, j'avais très envie de découvrir ce roman dont la quatrième de couverture promettait une dose d'humour noir. Et bien, je n'ai pas été déçue.

Ce bouquin se lit comme un polar : tellement bien construit qu'on se demande si ce scénariste marocain insomniaque pour qui les nuits sont devenues cauchemardesques depuis que le sommeil l'a quitté n'est pas réel. Un jour, cet auteur se rend compte qu'en facilitant la mort d'une personne, il peut enfin se rendormir. Se fera-t-il prendre à son propre jeu? Il nous conte à la première personne ses aventures, parfois rocambolesques, loin d'être de tout repos.

Malgré un ton qui se voudrait léger, l'auteur, Tahar Ben Jelloun, n'hésite pas à poser un regard critique sur la société marocaine. Quelques chapitres (inutiles selon moi) mais un brin de cynisme et un personnage attachant, font de ce roman de la rentrée littéraire de l'hiver passé un conte burlesque et ironique.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Quand un scénariste marocain découvre qu'il lui faut tuer pour enfin pouvoir dormir, tout est possible ! Sa propre mère sera d'ailleurs sa première victime !
Inspiré par Hitchcock et consorts, il va manigancer avec toute la ruse dont il est capable pour éliminer des personnes qu'il connaît de près ou de loin, cumulant les PCS, Points Crédits Sommeil au fur et à mesure de ses assassinats. Rien de sordide. le style de l'auteur est bien trop facétieux pour cela. Chaque chapitre se clôt sur une petite pointe railleuse qui prête volontiers à sourire. Ne nous leurrons pas, cette fable satirique des temps modernes nous jette à la figure les nombreuses inepties du monde contemporain. Peu importe que l'on soit riche ou pauvre, nous laissons un corps nu en dépouille à ceux qui voudront bien nous enterrer ici-bas.
Un roman bien agréable à lire !
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Un insomniaque découvre qu'il passe de meilleures nuits lorsqu'il a aidé quelqu'un à mourir. Un récit léger qui, l'air de rien, sonne comme une tentative d'exorciser ce mal affligeant et, aussi, la peur de la mort. Tahar Ben Jelloun y joint quelques critiques de la société marocaine. Intéressant, même si ce n'est pas le genre dans lequel l'auteur excelle.

J'ai eu envie de me replonger dans un texte de Tahar Ben Jelloun, ça faisait longtemps. J'aime bien le ton de conteur qu'adoptent souvent les auteurs nord africains. Mais ce texte-ci n'est pas le meilleur, de ce point de vue-là.

Tahar Ben Jelloun a voulu s'essayer au suspense. Il a qualifié son livre de « thriller tragi-comique », mais personnellement, je trouve que « suspense » est déjà un mot dont la connotation est trop forte. L'auteur, me semble-t-il, réussit mieux dans la douceur et ce texte-ci ne s'harmonise pas à sa personnalité.
En refermant le livre, je me voyais écrire un commentaire assez peu enthousiaste. Mais ça vaut toujours la peine de laisser décanter ses impressions: j'ai remarqué que le récit m'est resté à l'esprit plus longtemps que je l'aurais pensé.

En effet, l'intrigue et le ton sont légers. On s'amuse de la situation burlesque du héros qui remarque combien il dort mieux après avoir tué sa mère et qui ensuite essaye d'accumuler des PCS (points crédit sommeil) en tuant d'autres personnes. C'est un gentil tueur, en fait, car ses victimes sont déjà proches de la mort; il les aide à mourir, leur apportant souvent un soulagement. de plus, ce tueur est a une âme de justicier: la mort d'un grand escroc lui rapportera plus de PCS que celle d'un SDF.

Ma première impression était donc celle d'une histoire légère, pas très prenante, que j'allais vite oublier. Mais l'insomnie est un thème sérieux (elle prive du rêve). Paradoxalement, la voir ici traitée sur un ton léger m'a laissé une seconde impression beaucoup plus touchante. Comment dire… J'avais le sentiment d'entendre un homme fort affligé se forcer à rire de son mal, comme si le désespoir ne laissait plus d'autre issue. « Mieux vaut en rire », comme on dit. le livre évoque également la question de la dignité de la fin de vie et la peur de la mort, avec une certaine sensibilité. Enfin, l'auteur de se prive pas de lancer quelques piques bien acérées contre certains aspects de la société marocain, par exemple ses hôpitaux.

Bref, un ouvrage plus riche que je l'avais pensé à chaud, en sortant de ma lecture. Je vous laisse juger, en vous conseillant d'aller écouter sur la Toile les interviews que Tahar Ben Jelloun a données à propos de ce livre.
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Il y a eu « Morts aux cons » de Carl Adehold.
Il y a eu « Ma vie entre les mains de la mort » de Didier Larepe
Et voici « L'insomnie » de Tahar Ben Jelloun.
Trois romans où, pour des raisons différentes, un homme ordinaire se met à tuer sans fin.
Deux de trop !
Ordinairement j'aime bien Tahar Ben Jelloun, mais là ; franchement, ça m'a lassée.
J'ai failli abandonner ^plusieurs fois mais suis allée quand même au bout, sans aucune conviction, et avec peu de plaisir.
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Dormir.
Il n'en demande pas plus, dormir c'est tout ce qu'il veut.
Et puis une nuit, il commet le geste fatal, il étouffe sa mère avec son oreiller, elle qui dormait si paisiblement alors que lui n'arrivait pas à trouver le sommeil
Et ce geste, lui donnera une année complète de nuits apaisées.
Cette mort qui a paru naturelle à tous était si simple à donner, qu'il va récidiver encore et encore, accumulant ainsi les PCS (points crédit sommeil) sans que personne ne doute jamais qu'il est un véritable tueur en série.
Un livre qui au premier abord parait amusant, de l'humour noir certes, mais il faut aussi gratter un peu, sous couvert de ce qui peut être vu comme un thriller loufoque se cache aussi une critique d'une certaine élite de la société marocaine.
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Pour faire court, c'est l'histoire d'un homme à Tanger qui, pour retrouver le sommeil, se met à tuer, au début par opportunité puis par meurtre calculé pour gagner des points de sommeil. le sujet me plaît, étant moi-même sujet à de grosses insomnies, je n'irai pas à une telle extrémité et heureusement, mais le roman a su rapidement me captiver. Ce petit livre à chapitres courts et phrases qui le sont toutes autant se lit très facilement. J'ai aimé cette lecture inattendue, un brin humoristique, en tout cas fantaisiste, qui décrit au passage la société marocaine. Je me suis beaucoup amusé en lisant ce roman, et je le recommande même aux non insomniaques. Je n'ai pas été déçu de ma lecture, sans être non plus un coup de coeur, je ne lui trouve pas vraiment de défaut, l'écriture est bonne et originale tout comme la façon d'aborder ce thème. le meurtre devient un jeu, avec le gain de point de sommeil, et le meurtre devient aussi une nécessité pour continuer de rêver, de faire fonctionner l'imaginaire autant dans le jour que dans la nuit. Très bon livre.
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