L'apprentissage de l'imperfection

Parfois, être patient, c'est donc souffrir.

L'acceptation, voilà la condition sine qua non d'une vie affective saine. Quand on accepte ses émotions, qu'on laisse s'exprimer tout ce qu'il y a d'humain en soi, on fait de la place pour ressentir les choses. Alors que si on referme hermétiquement la soupape émotionnelle pour contenir le flot des sentiments négatifs, par la même occasion, on freine inévitablement l'écoulement des émotions positives à venir. Car les deux empruntent le même circuit, et si on bloque les unes, on s'interdit plus ou moins de ressentir les autres.

Il est inscrit dans la nature humaine de s'attaquer à des sommets de plus en plus élevés censés conduire à la réussite personnelle et sociale. En nourrissant de grandes espérances, on peut, effectivement, décrocher de grandes récompenses. Toutefois, si je veux vivre une existence qui m'apporte aussi des satisfactions, je dois me donner des objectifs réalistes et être capable de savourer ce que j'ai accompli en éprouvant un sentiment de reconnaissance. Nous devons ancrer nos rêves dans la réalité et juger nos accomplissements à leur juste valeur.

D’une manière ou d’une autre le perfectionniste est toujours brouillé avec son humanité (…) Quand on cesse de résister face à ce qu’on est, ce qu’on ressent, on pose à terre le lourd fardeau de ce combat sans espoir et sans fin contre notre nature humaine

Il est dans notre nature à tous, [...] d'aspirer au plaisir en évitant le déplaisir, mais la culture a un rôle très important à jouer dans notre manière d'aborder ce dernier. L'Occident dans son ensemble refuse le malheur. Nous y voyons une perturbation de la poursuite du bonheur. Alors nous le combattons, nous le refoulons, nous le traitons avec des médicaments ou nous cherchons à la va-vite des solutions pour nous en débarrasser. Or, dans certaines civilisations, notamment en Orient, son rôle est reconnu, on sait à quel point il est important dans le cheminement sinueux vers la lumière.

les émotions sont l'expression lisible de l'âme.

Face à la gamme de nos maux psychologiques, l'optimaliste n'est certes pas la panacée, mais la qualité de vie dont jouit l'optimaliste dépasse de loin celle du perfectionniste. L'idée qu'on puisse connaître des succès illimités ou vivre sans souffrance psychique et sans subir aucun échec est peut-être stimulante, mais on ne saurait se fonder sur un tel principe pour bâtir son existence, car, à long terme, il conduit infailliblement à l'insatisfaction et au malheur.

Finalement, être attentif à soi c'est adopter la souplesse cognitive et comportementale de l'optimaliste, là où le perfectionniste sera prisonnier de ses conceptions rigides.

Quand la gratitude devient une habitude, on n'a plus besoin d'évènements particuliers pour se sentir heureux. On prend davantage conscience des bonnes choses qui nous arrivent pendant la journée parce qu'on pense déjà au moment où on en dressera la liste.

C'est en acceptant ses sentiments, ceux qui nous plaisent et les autres, qu'on se rend capable d'agir avec noblesse.