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3,24

sur 60 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Reçu dans le cadre de l'opération Masse critique, je remercie vivement Babelio et les éditions le Tripode pour cette très belle découverte.
La couverture et le format du livre m'ont beaucoup plu.
Par contre, ayant reçu un jeu d'épreuves, j'ai constaté un grand nombre de fautes non corrigées et je reconnais que cela m'a agacé : entre les verbes mal conjugués, les mots au pluriel sans « s » à la fin et les mots manquants en plein milieu d'une phrase…
L'écriture par contre est toute douce, à l'image de Rachel, elle coule, délicate et impétueuse à la fois et j'ai dévoré le roman.

Rachel Waring est une femme approchant la cinquantaine. Elle a une vie terriblement tranquille, elle travaille à Londres et partage un appartement en colocation avec une amie, rien n'est trépidant et cela semble lui convenir, jusqu'à ce qu'elle hérite soudain de la maison d'une tante.

Dès lors, son quotidien va basculer. Elle réalise alors que sa vie ne correspond pas du tout à ce qu'elle en attendait. Pour la première fois, elle semble se réveiller, elle va agir et prendre des décisions, elle va enfin devenir maîtresse de son existence.
Elle va faire des choix et s'épanouir, elle va rencontrer des tas de gens nouveaux et décider de mener une vie pleine de joie et de loisirs. De vieille fille coincée, elle va se transformer en femme accomplie, volontaire et sensuelle.

Mais où est exactement la frontière entre bousculer les convenances et aller trop loin ?
Ce roman nous montre comment Rachel va peu à peu apprivoiser sa liberté jusqu'à peut-être dépasser les bornes de la normalité.
Cette lente mais inexorable chute vers la folie m'a touché et je me suis sentie bien seule au moment de laisser Rachel lors des dernières pages.


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La vie de Rachel Waring, vieille fille quadragénaire, prend un cours nouveau lorsqu'elle reçoit l'héritage inattendu d'une grand-tante oubliée ; après la visite de la maison de cette tante à Bristol, dont elle s'éprend instantanément, elle démissionne de son travail d'employée à Londres pour y emménager.
Quittant une vie londonienne grise, partagée avec une colocataire acariâtre et cynique, elle se lance dans une existence légère, où elle se voit évoluer, guillerette et optimiste, laissant libre cours à sa créativité pour aménager sa maison, lier connaissance et prodiguer ses conseils à tous ceux qu'elle croise, se racontant des histoires et se représentant elle-même en héroïne, émaillant ses actes et paroles de chansons, extraits d'opérette et poèmes populaires britanniques qui célèbrent l'amour.

«La vie rêvée de Rachel Waring» de Stephen Benatar publié en Angleterre en 1982 (traduction française de Christel Paris aux Éditions le Tripode, 2014) est un roman d'une habileté surprenante, car l'auteur – masculin - réussit à brosser un portrait parfaitement convaincant et à nous faire percevoir, de l'intérieur des pensées de Rachel Waring, combien cette femme, en réalité pathétiquement solitaire et glissant vers la folie, a des pensées non fiables et un comportement totalement incongru. John Carey souligne dans sa préface que Rachel est «la reine de l'erreur d'interprétation», et de fait elle se trompe sans doute sur la signification de toutes les interactions avec les autres, et en particulier si l'autre est un homme, pays inexploré et abîme de fantasmes, et attache une valeur affective démesurée à toutes ses relations.

Toujours vu de l'intérieur, le roman progresse comme une faille qui peu à peu se creuse entre le monde intérieur de Rachel Waring et l'extérieur, chronique remarquablement subtile d'une folie et d'une catastrophe annoncées.
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Rachel Waring, célibataire la cinquantaine, probablement vierge, est une femme frustrée par la vie terne qui est la sienne. Depuis toute petite, elle vit dans un autre monde, se raconte des histoires, comme ces 7 images épinglées sur le mur de sa chambre d'enfant qui lui servaient de base à son envol vers un monde imaginaire et rêvé.
Un jour, par la grâce d'un héritage, elle se retrouve propriétaire d'une maison à Bristol. Maison délabrée pour laquelle elle quitte boulot, vie monotone, pour combler un manque. Or, plaquant tout, elle n'a plus ni contraintes sociales, ni horaires, ni, surtout, de barrières à son imagination. C'est le début d'une nouvelle existence où elle va se réinventer une vie. Auprès des autres, elle passera d'épatante et adorable, à originale, puis excentrique, puis fofolle, puis un brin dérangée pour arriver à la folie pure.
La force de ce livre ? Suivre le cheminement des pensées de Rachel « intra-muros », en direct du cerveau de Rachel Waring. N'ayant que son cheminement de pensée, aucun autre point de vue, j'ai suivi la montée en puissance de sa folie. La barrière est définitivement franchie lorsqu'elle tombe amoureuse d'Horatio, premier propriétaire de la maison, mort il y a des lustres.
Dans sa vie, qu'elle est la part de véracité, qu'elle est la part d'imaginaire ? Il n'y a plus la barrière de la bienséance, elle dit tout haut ce qu'elle pense tout bas. J'ai lu ce livre du fond de ma grippe où la fièvre m'embarquait sur son nuage. Tout se mélangeait, alors je n'ai plus tenté de démêler le vrai du faux, j'ai accompagné Rachel jusqu'au bout en l'écoutant fredonner les chansons qui ont bercé sa vie.
Suivre Rachel dans son cheminement vers la folie n'est pas plombant, tant elle a décidé d'être optimiste, drôle, avec beaucoup de ponctuations musicales de son époque. J'ai trouvé ce livre plutôt cocasse, teinté d'humour noir, de douceur, d'ironie. Aucune fausse note, Stephen Benatar et la bonne traduction de Christel Paris nous donnent à lire une Rachel vivante, aimante et touchante. Pourtant, oui ce livre est dérangeant, tant il est perturbant de suivre la montée de la folie de Rachel, même si cela se fait dans la joie et la bonne humeur.

Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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A 47 ans, Rachel Waring mène une existence bien terne à Londres. Un travail routinier, un appartement partagé avec une colocataire avec qui elle se s'entend guère. Jusqu'au jour où elle apprend qu'elle est l'unique bénéficiaire d'une grande-tante qu'elle croyait décédée. Pas d'argent sonnant et trébuchant mais elle hérite d'une maison à Bristol.

Elle décide de tout quitter pour s'y installer .Un nouveau départ qui sonne comme une nouvelle vie. Débordante d'enthousiasme et d'un optimisme à toute épreuve, la rénovation de sa maison l'occupe mais ses pensées sont très vites monopolisées par un certain Horatio Gavin. Elle veut tout connaitre de la vie de ce philanthrope qui a vécu dans sa maison. Chantonnant des airs de comédies musicales ou déclamant des poèmes d'amour, elle se lie avec quelques habitants de la petite ville. Excentrique, dotée d'un imaginaire débordant, elle aimerait que tout le monde soit aussi heureux qu'elle. Et elle n'hésite pas à glisser quelques mensonges sur elle. Elle pousse son comportement à l'extrême pour bien montrer son mécontentement ou sa gaieté. C'est-à-dire qu'elle ose franchir les barrières de la bienséance et ne mâche pas ses mots jusqu'à être cynique.

la suite sur : http://claraetlesmots.blogspot.fr/2014/10/stephen-benatar-la-vie-revee-de-rachel.html
Lien : http://claraetlesmots.blogsp..
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L'épanchement du rêve dans la vie réelle
Entrez dans la tête de Rachel, les histoires qu'elle se raconte tout en vivant sa vie, comme tout le monde. Comme tout le monde, oui, mais jusqu'à quel point ? Une lecture de plus en plus troublante pour une héroïne pathétique et grandiose, un grand portrait de femme.
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Ce roman de Stephen Benatar a été publié pour la première fois en Grande-Bretagne en 1982, il a été en lice pour le Booker Prize mais a fait peur aux membres du jury (John Carey explique pourquoi en postface). Réédité en 2007, il a été traduit en français pour paraître à la Rentrée littéraire de 2014. Et c'est tant mieux pour les lecteurs francophones !

Les 340 pages se dévorent, animées par la voix de la narratrice, Rachel Waring, qui vient donc d'hériter d'une belle maison à Bristol, une maison qui va devenir un personnage à part entière car c'est là que Rachel aime à se sentir, à se réfugier face aux difficultés de la vie et des relations avec les autres. (D'ailleurs le titre anglais est très parlant : Wish her safe at home.) Très vite, on comprend que Rachel a été une enfant et une jeune femme timide, pour le moins inadaptée et qu'elle se réfugie dans son imagination, dans les vieilles chansons et comédies musicales qui lui mettent le sourire aux lèvres et du baume au coeur. A partir du moment où elle décide de garder la maison léguée par une grand-tante qui a fini sénile, Rachel elle-même bascule peu à peu dans la folie. D'abord une folie douce, charmante même, qui en réalité la sécurise face à ce monde extérieur si angoissant, si peu réceptif à son penchant naturel pour la bonté ! Mais les choses vont évoluer sous les yeux médusés du lecteur car les rêves et l'imaginaire de miss Waring ne reculent devant aucune limite.

Le coup de génie de ce roman, c'est que c'est Rachel elle-même qui raconte son histoire et que l'on devine plus ou moins ce qui se passe, comment elle réagit, ce qu'elle a vécu enfant et jeune adulte, comment elle se réfugie dans son monde. Et bien sûr, le lecteur ne peut que se poser des questions et interpréter les événements, les rencontres vécus par Rachel : sa mère était-elle réellement si sévère ? Tony a-t-il profité de sa naïveté ou était-il vraiment naturel ? Et qu'en est-il de l'honnêteté du jardinier et de son épouse ? Quelques interrogations parmi d'autres diaboliquement semées par l'auteur qui nous tend, à travers le personnage de son héroïne, un miroir dans lequel nous pouvons reconnaître nos propres petits arrangements avec la réalité et qui pourront mettre certains lecteurs mal à l'aise.

Pour ma part, j'ai dévoré le tout, tantôt faisant totalement confiance à Rachel, tantôt réfléchissant à la véracité d'un autre point de vue que le sien et me laissant absorber par son évolution pimentée de traits grinçants. J'ai donc passé un très bon moment de lecture et j'espère que d'autres romans de Stephen Benatar seront traduits en français !
Lien : http://desmotsetdesnotes.wor..
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Elle est légèrement fêlée au départ notre Rachel puis totalement délirante, un vrai cas pour Freud ! Seule depuis des années, après la mort de sa mère et son départ de Londres où elle cohabitait avec une Sonia bien différente d'elle (elle est si sensible, si délicate ! Comment supporter sa poissonnière de coloc' ?), elle reçoit en héritage une grande et belle maison bourgeoise à Bristol où, finalement, elle décide de vivre.

Passablement en manque de sexe, elle se trouve des accointances avec tout ce qui porte culotte dans le coin, jardinier, notaire, pharmacien, peu importe, elle se trouble, rêve de biscottos et de mains frôleuses. En fait par moments, on ne sait plus trop si elle a juste fantasmé ou s'il s'est vraiment passé quelque chose. Érotomane sur les bords, elle met les hommes mal à l'aise, se croit irrésistible et provoque des réactions de malaise chez tout le monde. C'est un « cas » intéressant, nourri de chansonnettes sentimentales et de cinéma ou de théâtre dont les héros font irruption dans sa vie et dans sa conversation au grand dam de ses interlocuteurs. le sommet est atteint quand elle se voit filer le parfait amour avec Horatio, habitant de la maison quelque deux siècles plus tôt. Finalement, pourquoi pas ? C'est un bon moyen de ne pas être contredite ni déçue !

Ce roman drolatique, qui ferait un bon pitch de film, fait passer un bon moment même s'il est émaillé de références auxquelles on a du mal à s'associer (très « british » ou passablement rétro). L'ayant lu à partir d'épreuves non corrigées, j'ai tout de même été un peu gênée par le nombre important de coquilles, fautes de concordance des temps ou d'orthographe ! J'espère que la version finale était plus soignée. Un bon point pourtant pour la qualité de l'édition, papier, couverture cartonnée au joli graphisme, typo agréable.
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Voilà un roman écrit en 1982 et remis sous les feux de l'actualité dans une traduction française par les éditions le Tripode en 2014.

1982 dites-vous ?

Le roman pourrait tout aussi bien avoir été écrit plus tôt , car il a toutes les apparences d'une histoire romantique et désuète racontée par une romancière anglaise buvant tasse de thé sur tasse de thé.

Illusion confortée par l'iconographie de la couverture choisie par le Tripode : une robe en dentelle sur fond fleuri un peu kaléidoscopique qui devrait nous engager à ne pas nous fier aux apparences.

Nous lisons donc, ou plutôt nous plongeons dans le monologue intérieur de Rachel Waring, une femme plus très jeune héritant d'une belle maison à Bristol et qui voit sa vie médiocre être complètement transformée : capelines, beaux meubles, jardinier musclé, la petite cour des notables, pharmacien, notaire, robes en soie et ombrelle.

Peu à peu la belle image se fissure à la manière de ces tableaux classiques qui révèlent des motifs cachés selon l'angle de vue, comme dans les « Ambassadeurs » de Holbein  où un crâne qui rappelle notre finitude apparaît dans une scène un peu solennelle.

Cette Rachel qui chantonne sans cesse de vieux airs de comédies musicales (voir la playlist sur le site du Tripode), cette Rachel qui se persuade de son bonheur est en fait si seule qu'elle rêve sa vie au lieu de la vivre. Elle n'a jamais connu d'homme, elle aimerait tant, alors elle tombe amoureuse du pharmacien, du notaire, du jardinier, et finalement du portrait de l'ancien propriétaire de la maison avec lequel elle s'imagine mariée.

Elle sombre dans la folie, mais comme c'est elle qui raconte, elle entraîne le lecteur avec elle. On s'inquiète pour elle, pour son argent qu'elle dépense sans compter, on aimerait l'empêcher de se ridiculiser, on aimerait la réveiller, mais en même temps comme elle a raison, Rachel, de faire de sa vie un chef d'oeuvre.

Un très beau roman, perturbant, énervant, mais inoubliable.


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C'est pour moi le deuxième livre que je lis de Benatar et j'ai retrouver le même sentiment d'anachronisme que dans Miss Daisy. On a du mal à situer l'époque car les héroïnes de ces romans sont particulièrement en dehors de leur temps.

À 47 ans Rachel Waring mène une existence assez simple de secrétaire à Londres lorsqu'elle reçoit une maison en héritage. La sage Rachel n'hésite pas très longtemps et décide de tout lâcher pour aller vivre dans cette maison à Brighton. Cette maison et la liberté qu'elle s'octroie vont être le déclencheur de sa véritable personnalité. Elle chante toute la journée et vit dans un monde de comédies musicales vieillottes.
On se met à frémir de ses folies et à craindre le pire alors qu'elle s'épanouie comme une fleur dans un vase.

L'écriture de ce livre est d'une grande maitrise, car celui qui nous raconte l'histoire n'est autre que Rachel, et en avançant avec elle au fil des pages, l'inquiétude du lecteur envers Rachel se fait de plus en plus grande.
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C'est un livre que je conseille aux lecteurs prompts à l'empathie, comme je le suis.
Pour eux, le charme trouble et le vertige de l'empathie agira délicieusement avec juste le piment de quelques cruautés.

Le cadre britannique désuet et fleuri, sur fond de chansons populaires américaines ou anglaises du début du siècle dernier (comédies musicales et films de la cinémathèque) nous porte en douceur vers l'univers de Rachel.

Rachel, terne employée de bureau mal acceptée de ses collègues, âgée de 47 ans, mène a Londres, une vie étriquée et casanière avec une colocataire revêche.
Quand... une tante lui lègue une grande maison vieillotte à Bristol.
Rachel entre alors dans sa vie rêvée.
Et nous, à sa suite.

Les événements extérieurs de la nouvelle vie de Rachel nous parviennent après être passés par la perception de Rachel... avec quel degré de vérité? Des souvenirs que Rachel évoque, nous piègent ; et, dans un cas ou dans l'autre, nous prenons fait et cause pour elle, pour peu que la blessure nous en rappelle une autre... ( ou : une, nôtre...!)
Je me surprends à m'écrier, alors, un très britannique "Seigneur!" qui réveille mon chat.
Il faut bien y mettre un peu du sien avec les livres...

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