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EAN : 9782370550798
394 pages
Le Tripode (18/02/2016)
3.85/5   10 notes
Résumé :
Il ne fait pas bon vieillir, ni avoir l'esprit de famille. Daisy en sait quelque chose. Pour avoir eu le malheur d'épouser en 1930 un jeune homme tuberculeux, elle se retrouve rapidement veuve et liée à une famille lamentable, furieusement névrotique : les Stormont. Quarante années plus tard, elle a la mauvaise idée d'accepter l'offre de son beau-frère Dan et de sa belle-soeur Mascha, qui lui proposent de s'installer dans leur maison de Hendon, à Londres. Daisy est ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
S'engager dans un nouveau livre quand on est très enrhumée n'est peut-être pas la meilleure des idées.
Surtout quand le roman en question a une histoire qui n'est pas chronologique du tout. Mais j'ai quand même pris beaucoup de plaisir à lire cette histoire, malgré quelques passages obscurs, certainement engendrés par le rhume, même si la construction du roman m'a semblé un peu embrouillée elle aussi.
Daisy est un des trois personnages principaux que l'on va suivre durant 40 ans. Cette femme qui n'a pas la langue dans sa poche n'a jamais entretenu de bonnes relations avec la famille de son défunt mari, mort très jeune de tuberculose. Il semble donc assez étrange qu'elle accepte de venir vivre à la fin de sa vie chez Dan et Mascha, le frère et la soeur de son mari décédé, qu'elle n'appréciait pas beaucoup jusqu'à alors.
Comment couler des jours paisibles quand quarante années d'aigreur risquent à tout instant de faire exploser le fragile équilibre de cette maisonnée ?
On sait dès le début que tout finira mal car le roman s'ouvre sur un fait divers, mais comment a t'on pu en arriver là ?
L'auteur nous raconte des épisodes de la vie de ces trois personnes aux personnalités très différentes, des bribes pleines de rancoeur, de jalousie, de mesquinerie et de méchanceté pure.
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Bien moins extravagante que Rachel Waring, l'héroïne du précédent roman de Stephen Benatar, Daisy n'en est pas moins tout aussi dérangée. De cette femme pas tout à fait "comme il faut" mais plutôt franchement odieuse, l'auteur en dessine le portrait au vitriol. Par petites touches, à travers de nombreux sauts désordonnés dans le temps, se démêle l'écheveau de ses relations avec les membres de sa belle-famille qui font les frais de sa méchanceté verbale et tout particulièrement Dan et Marsha, le frère et la soeur de son défunt mari.
Le récit navigue entre la période où le Daisy, Dan et Marsha terminent leurs vieux jours, réunis dans la même maison londonienne pendant les années 70 et les souvenirs individuels ou communs de leur passé remontant jusqu'aux années 30. Cette méthode astucieuse empêche d'avancer trop rapidement vers la découverte de ce qui a provoqué le drame effroyable annoncé dans le prologue. Tout au long du récit, il ne se passe pas grand chose d'extraordinaire si ce n'est que les caractères se dévoilent petit à petit pour réserver quelques surprises et jouer avec nos perceptions et nos jugements. C'est un peu longuet par moment mais on reste captif de cette histoire, dans l'attente de recevoir les explications du drame.
Daisy m'a réservé un moment de lecture plaisant, dans une ambiance qui m'a rappelé celle des romans de Barbara Pym dont je me suis délectée dans ma jeunesse, avec une bonne dose de mordant en supplément !
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Que s'est–il passé dans la maison d'Hendon à Londres où vivaient Dan Stermont, veuf, âgé de 83 ans, sa soeur Marsha divorcée et leur belle-soeur Daisy presque nonagénaire ? Depuis plus d'un an, ils vivaient reclus et Marsha toujours très exigeante sur la propreté avait laissé la crasse tout envahir jusqu'aux fenêtres. La police forcée d'ouvrir le domicile n'a pu que constater le décès des deux femmes et la mort beaucoup plus antérieure de Daisy. Incapable de s'exprimer, Dan semblait avoir perdu la tête.

Sans suivre une chronologie linéaire, nous découvrons une cohabitation difficile quand Dan et Marsha ont accepté que Daisy vienne vivre avec eux mais aussi leurs relations sur plus de quarante ans. Dans l'Angleterre des années 30, Daisy jeune infirmière au caractère bien trempé épouse un jeune homme un peu plus jeune qu'elle. Hélas ce dernier souffre de tuberculose et elle se retrouve très vite veuve sans se laisser abattre. Chez les Stormont, sa belle-famille, elle ne fait guère l'unanimité. Sa belle-mère et elle se détestent, tandis que son beau-frère Dan et sa belle-soeur Marsha la supportent difficilement. Car Daisy n'a pas son pareil pour lancer des piques ou s'imposer. Jeune mariée, Marsha tente de se montrer gentille envers Daisy même si mon mari Andrew autoritaire et sec ne veut pas entendre parler d'elle. Pourtant tous deux se trouvent des points communs comme les échecs et il admire chez elle sa vivacité d'esprit, élément qui manque à la jolie Marsha. Egoïste, Daisy provoque dans sa belle-famille des petits cataclysmes en leur ouvrant les yeux ou en les méprisant. Ses réflexions, ses paroles même en apparence doucereuses sont très souvent à double sens. Cultivée, elle aime les références littéraires, cinématographiques, musicales ou historiques ( et c'est un régal).

Stephen Benatar ne se contente pas de donner un point de vue, des ressentis, et des pensées à travers un seul de ses personnages. Non, il place le lecteur aux côté de Daisy ou de Marsha ou d'Andrew et nous offre ainsi la possibilité d'avoir tous les avis sur une même situation.
Cette satire sans concession est très bien menée avec une analyse très fine de la psychologie des personnages qui sont attachants malgré leurs défauts. Les rancoeurs et les amertumes accumulées sur des décennies, ajoutées à la vieillesse (au lieu d'appeler à la sagesse) vont enclencher envie de vengeance et amour de la famille. Mais je n'en dis pas plus.
Du vitriol, de l'humour noir mais aussi de la tendresse pour ce roman vif, pétillant, grinçant (et à noter un très bon travail de traduction) !
Lien : http://claraetlesmots.blogsp..
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Les Anglais sont souvent considérés comme les maîtres de l'humour, noir ou non, des auteurs subtils, dotés d'un je-ne-sais-quoi qu'on leur envie. Cliché que tout cela, dites-vous. Eh bien, lisez ce Daisy, Daisy et l'on en reparlera.

De Stephen Benatar, j'avais adoré l'exquis La Vie rêvée de Rachel Waring, si drôle et poignant à la fois (mais sans mièvrerie ; il s'agissait plutôt d'une mélancolie prenante qui ne vous lâchait plus, même une fois le livre refermé). Cette année, c'est un autre roman né de sa plume que nous offre le Tripode, dans l'impeccable traduction de Christel Paris. Les points communs avec le précédent opus ne manquent pas : un style enlevé et qui cache sa subtilité sous un air de facilité trompeur ; des références multiples à la culture anglo-saxonne, avec, en particulier, une place importante laissée au cinéma et à la musique ; des personnages plus vrais que nature, fouillés, complexes ; de l'humour noir, parfaitement dosé ; et puis, cette incroyable habileté pour montrer le monde à travers les yeux des personnages, pour laisser le lecteur juge de ce qui est vraiment et de ce qui est pensé, perçu. Quel talent en la matière, j'en reste une fois de plus comme deux ronds de flan. Et tout cela sans que la technique paraisse : vous cherchez comment le miracle se produit, mais le maître Benatar est un prestidigitateur qui cache ses trucs. Ne reste que l'effet produit : on est dans la tête des personnages, on observe le monde et les autres par leurs yeux, sans jamais pouvoir saisir une quelconque objectivité du monde, des situations.

Suite et fin de la critique sur mon blog !
Lien : https://litteraemeae.wordpre..
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Voilà un roman très anglais, et très caustique ! L'atmosphère est pesante, les paroles dérangent mais le tout forme un récit marquant !
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
- Pourquoi ? Qu'est-ce qu'on connaît de la vie à vingt et un ans? Cent vingt-et-un, là, peut-être, je comprendrais. À cet âge là, vous pouvez éventuellement commencer à être intéressant. Ça se discute, cependant, ajouta-t-elle en regardant le plafond.
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Video de Stephen Benatar (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Stephen Benatar
Bande-annonce de la vie rêvée de Rachel Waring (Wish her safe at home) ? un roman de Stephen Benatar ?, traduit de l'anglais par Christel Paris, publié aux éditions le Tripode.
Musique : Keep young and Beautiful, interprétée par Abel Lyman, en 1933.
http://le-tripode.net/livre/stephen-benatar/la-vie-revee-de-rachel-waring
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