Tout le sérieux de la vie lui vient de notre liberté. (...)
Que faudrait-il pour transformer tout cela en comédie ?
Il faudrait se figurer que la liberté apparente recouvre un jeu de ficelles, et que nous sommes ici-bas, comme dit le poète,
"... d'humbles marionnettes
Dont le fil est aux mains de la Nécessité"
Peut devenir comique toute difformité qu'une personne bien conformée arriverait à contre faire.
Entre nous et notre conscience, un voile s'interpose, voile épais pour le commun des hommes, voile léger, presque transparent, pour l'artiste et le poète.
NDL : Question : la conscience a t-elle un rapport avec "faire le bien" ? Car j'ai remarqué que les artistes ne font pas de mal autour d'eux... sauf certains rappeurs qui proclament la haine, ...mais peut-on, dans ce cas, parler "d'artistes" ?
[...] plus un art est contestable, plus ceux qui s'y livrent tendent à se croire investis d'un sacerdoce et à exiger qu'on s'incline devant ses mystères.
Il n'y a pas de comique en dehors de ce qui est proprement humain.
[...] le remède spécifique de la vanité est le rire, et que le défaut essentiellement risible est la vanité.
Le rire est une correction.
NDL : Bergson est difficile à citer, car il avance (très bien ) par petites touches.
Donc... Le rire est une correction de celui qui part dans une idée fixe, un mécanisme d'habitude, qui ne conviennent pas à la société. C'est une correction-humiliation.
voici le premier point sur lequel nous appellerons l'attention. Il n'y a pas de comique en dehors de ce qui est proprement humain. Un paysage pourra être beau, gracieux, sublime, insignifiant ou laid;il ne sera jamais risible. On rira d'un animal, mais parce qu'on aura surpris chez lui une attitude d'homme ou une expression humaine. On rira d'un chapeau, mais ce qu'on raille alors, ce n'est pas le morceau de feutre ou de paille, c'est la forme que des hommes lui ont donnée, c'est le caprice humain dont il a pris le moule.
Il n'y a pas de comique en dehors de ce qui est humain. Un paysage pourra être beau, gracieux, sublime, insignifiant ou laid ; il ne sera jamais risible. On rira d'un animal, mais parce qu'on aura surpris chez lui une attitude d'homme ou une expression humaine. On rira d'un chapeau ; mais ce qu'on raille alors, ce n'est pas le morceau de feutre ou de paille, c'est la forme que des hommes lui ont donnée, c'est le caprice humain dont il a pris le moule. Comment un fait aussi important, dans sa simplicité, n'a-t-il pas fixé d'avantage l'attention des philosophes ? Plusieurs ont défini l'homme "un animal qui sait rire". Ils auraient aussi bien pu le définir un animal qui fait rire, car si quelque animal y parvient, ou quelque objet inanimé, c'est par une ressemblance avec l'homme, par la marque que l'homme y imprime ou par l'usage que l'homme en fait.
Du pantin que l'enfant manœuvre avec une ficelle, à Géronte et à Argante manipulés par Scapin, l'intervalle est facile à franchir.