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sur 1129 notes
Lu lycéenne. Un classique de la littérature française, qui reste dans le sillage des oeuvres sur l'exotisme et l'esclavage (Candide, Atala-René, Supplément au voyage de Bougainville...) des XVII et XVIIIème siècles.
J'avais trouvé le tout un peu trop prosaïque, pétri de bons sentiments, cousu de fil blanc. Mais il ne faut pas oublier l'esprit de l'époque. (niveau 2nde)
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Paul et Virginie
Jacques Henri Bernardin de Saint Pierre (1737-1814)
Académie française
L'histoire commence à l'Île de France (aujourd'hui île Maurice) en compagnie d'un jeune voyageur, narrateur qui a observé deux cabanes abandonnées aux abords du village. Il y rencontre un jour un vieil homme à qui il demande qui habitait dans ces cabanes. le vieillard alors raconte l'histoire des deux familles qui vécurent paisiblement dans ces lieux. Aujourd'hui, toutes ces personnes sont mortes, mais le souvenir de Paul et Virginie est toujours présent.
En 1726, un jeune homme, M. de la Tour, s'installe avec sa femme à l'Île de France. Hélas, il trouve la mort lors d'une mission à Madagascar et laisse une veuve enceinte secondée par une esclave noire appelée Marie. Elle a pour voisine Marguerite, une « fille séduite » originaire de Bretagne, une femme vive, bonne et sensible qui a un fils prénommé Paul. Son serviteur s'appelle Domingue. Les deux femmes organisent le mariage de Marie et de Domingue et lorsque Mme de la Tour accouche d'une charmante Virginie, elles décident qu'elles seront toutes deux mères des deux enfants.
« Leur amitié mutuelle redoublait à la vue de leurs enfants, fruits d'un amour également infortuné. Mme de la Tour disait que chacune des deux aura deux enfants et chacun de nos enfants aura deux mères. »
Paul et Virginie sont ainsi élevés comme frère et soeur et avec leurs mères et leurs serviteurs mènent une vie idyllique baignant dans la vertu, la simplicité et l'altruisme, vivant du travail de leur mains et de ce que prodigue la nature.
« Ils n'avaient point de jours destinés aux plaisirs et d'autres à la tristesse. Chaque jour était pour eux un jour de fête, et tout ce qui les environnait un temple divin… Qu'avaient besoin ces jeunes gens d'être riches et savants à notre manière ? leurs besoins et leur ignorance ajoutaient encore à leur félicité…Aucun souci n'avait ridé leur front, aucune intempérance n'avait corrompu leur sang, aucune passion malheureuse n'avait dépravé leur coeur…»
Devinant que leurs enfants devenus adolescents s'aiment sans s'en apercevoir encore, Madame de la Tour et Marguerite décident de les marier lorsqu'ils en auront l'âge. Mais M. de la Bourdonnais, le gouverneur de l'île, annonce à Mme de la Tour et Virginie que celle-ci doit se rendre en France auprès de sa tante qui veut lui donner une éducation mondaine et lui léguer sa fortune. Obéissant à sa mère, Virginie, passive et soumise, la mort dans l'âme, laisse Paul seul et part.
Deux ans d'absence qui laissent Paul mourir d'ennui et d'inquiétude. le retour de Virginie est annoncé par une lettre mais le destin est cruel et le naufrage du Saint Géran sur le récif brisera le rêve des deux enfants.

Écrivain et botaniste, Bernardin fut un grand voyageur et séjourna notamment longuement à l'Île de France aujourd'hui appelée depuis 1810 île Maurice. Il en garda des souvenirs inoubliables qui l'inspirèrent pour ses écrits. Ami de Jean Jacques Rousseau, il partagea avec lui son amour de la nature et l'horreur de la civilisation. Son roman Paul et Virginie, qui fut publié en 1788, constitue la quatrième partie de son recueil Études de la Nature et connut un immense succès dépassant les frontières.
Il faut bien reconnaître à un certain nombre de pages du livre une grâce désuète et très conventionnelle qui ont fait dire que Paul et Virginie n'était qu'une charmante pastorale exotique, avec une peinture gracieuse et poétique de l'adolescence, des âmes pures, de la tendresse qui s'éveille inconsciemment dans les jeunes coeurs, le tout dans un décor tropical dont l'écrivain a su retracer avec art la splendeur des paysages. La nuit tropicale de la dernière rencontre de Paul et Virginie avant son départ, est un des plus beaux moments du récit avec cette harmonie très rousseauiste des sentiments des deux adolescents avec la nature, communion de la créature et de la création qui fait de chaque jour un jour de fête.
le naufrage du Saint Géran a eut lieu réellement et l'auteur sait nous faire vivre intensément ce drame de la mer.
Paul et Virginie reste à ce jour une des livres les plus lus de la littérature française, malgré ses nombreuses imperfections notées par les exégètes et critiques de tous horizons. Cette histoire d'un amour impossible est précédée d'un préambule interminable de l'auteur faisant référence à ses difficultés d'édition et sa relation avec les souscripteurs, préambule que j'invite tous les lecteurs à sauter pour en venir directement au vif du sujet, le roman lui-même, un roman un peu démodé il faut bien le dire notamment de par son moralisme bourgeois et son évocation d'un âge d'or au coeur d'une rêverie poétique et idyllique. Cependant, on peut être sensible à ce doux parfum de désuétude d'une églogue qui en son temps était très à la mode. Et puis au coeur de cette pastorale, on retrouve l'opposition de la nature et de la société civilisée, opposition qui nourrit la réflexion critique du siècle. Il n'est pas douteux que par delà même cette condamnation morale s'esquisse une critique sociale pré-révolutionnaire, notamment dans le long dialogue du vieillard avec Paul à la fin du livre.
Extraits : « le meilleur des livres, qui ne prêche que l'égalité, l'amitié, l'humanité et la concorde, l'Évangile, a servi pendant des siècles de prétexte aux fureurs des Européens. Combien de tyrannies publiques et particulières s'exercent encore en son nom sur la Terre ! »
« Lisez donc, mon fils. Les sages qui ont écrit avant nous sont des voyageurs qui nous ont précédés dans les sentiers de l'infortune, qui nous tendent la main et nous invitent à nous joindre à leur compagnie lorsque tout nous abandonne. Un bon livre est un bon ami. »
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Paul et Virginie ont été élevés ensemble par leurs mères à l'île Maurice. Tous vivaient en harmonie parfaite avec la nature et les habitants de l'île, et les deux enfants étaient inséparables. Leur amitié et leur amour étaient pus et sincères. Leur histoire incarnait l'union des cultures créoles et françaises, ainsi que la beauté naturelle et l'harmonie de l'île Maurice.
Un jour, la famille de Virginie décide de l'envoyer en France pour faire ses études et son entrée dans la société. Paul vit très mal cette séparation et ne cache pas son immense chagrin. Pour apaiser le manque et la distance, il apprend à écrire, mais ses lettres n'arriveront jamais jusqu'à Virginie, subtilisées par sa tante. Se sentant totalement abandonnée, Virginie renonce à la réputation de son héritage, et décide de rentrer sur l'Île de son enfance. Heureux, Paul s'apprête à l'accueillir. Mais le Saint Géran qui la ramène est pris dans une tempête, aux abords de la côte.

J'ai pris beaucoup de plaisir à relire cette courte histoire, bien connue des mauriciens puisqu'elle trouve refuge sur notre petite île. Les descriptions des paysages et de la nature luxuriante m'ont complètement emporté et je rêvassais moi aussi à cueillir les fruits de ce jardin d'Eden...
Quant à la tragique histoire d'amour entre Paul et Virginie, je la trouve très touchante. Elle symbolise selon moi le métissage de l'île, le mélange des cultures et de l'amour qui transcende les lois sociales humaines.
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Classique lu pour la littérature au lycée.. Il passait relativement bien jusqu'au passage du naufrage.. J'ai trouvé la réaction de Virginie tellement inepte que ça m'a gâché tout le reste. Les personnages de livre peuvent me mettre en colère.. Ça a été le cas... Attention pour ceux qui ne l'ont pas encore lu : ne pas lire plus loin.. Mais préférer mourir que de montrer ses mollets.. Les limites entre vertu et bêtises me semblent floues..
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"Paul et Virginie" est un roman sentimental publié en 1788. L'histoire se déroule sur l'île de France (l'actuelle île Maurice) et raconte l'amitié pure et sincère entre deux enfants, Paul et Virginie, élevés ensemble dans la nature, loin du monde civilisé. le récit met en avant les valeurs de l'innocence, de la simplicité et de la bonté. L'île est décrite comme un paradis terrestre, mais le destin tragique des deux personnages principaux donne à l'histoire une dimension émouvante. le récit est marqué par les thèmes de l'amour fou, de la passion et de la tragédie. Il y a eu une série télé il y a longtemps, avec Véronique Jeannot pas encore célébrée pour son rôle dans Pause Café.
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Très beau livre qui laisse croire à une histoire d'amour qui se prolongerait, et irait se complexifier dans les sentiments romantiques, mais absolument pas ! Plus l'oeuvre avance, plus on découvre des réflexions intéressantes sur la nature, une position qui n'est pas sans rappelée celle de Rousseau, sur les vertus, le bon, de l'homme de la nature en confrontation avec celui des villes, de la civilisation. On comprends vite que Paul et Virginie sont les Adams et Eves parfaits, et qui n'ont pas péchés, au sein d'un jardin d'Eden tropical où les descriptions appuient sur les merveilles, les sons, les parfums, de ce cadre paradisiaque où ces derniers vivent le bonheur, le vrai, celui que Dieu réservait aux hommes.

D'ailleurs, la mort prématurée des protagonistes, autant Virginie à commencer, puis Paul et le reste de la famille, et ce rêve prémonitoire annonçant la mort de Paul, et de sa mère, est autant un drame qu'une bénédiction religieuse, lorsqu'on considère que la mort mène au paradis, à la sourçe du bonheur, et que cette fameuse réflexion du conteur apprends à Paul qu'en réalité elle leur ôterait des maux à venirs.
Paul et Virginie est surprenant par cette birfurquation inattendue, alors qu'on s'attends à un roman à l'eau de rose, l'histoire n'est qu'un prétexte à la réflexion sur Dieu, sur la solitude, sur le bonheur, sur l'argent, sur la vertu, la lecture, l'art, la souffrance. Une véritable leçon sur la vie, j'avais parfois l'impression d'être ce Paul à qui le conteur s'adressait, qu'en réalité les vertus pédagogiques de ce bouquin ne servaient pas tant l'histoire qu'un enseignement moral destiné à celui derrière les lignes ! Néanmoins, qu'on soit religieux, ou qu'on ne le soit pas, ces trésors de réflexions brillerons pour quiconque s'y plongera, on en ressort différent, un des rares livres qui donnent à réfléchir sur soi, sur le monde, sur l'essentiel, sur les illusions !

D'où la fin parfaite qui clôture l'oeuvre de la meilleure manière qu'il soit, lorsque cette vieille tante ayant vécue longtemps et dans l'opulence, finie méprisée par cette même aristocratie qu'elle représentait dans ses jugements, dans ses actes, dans sa malveillance, et dans son coeur, celle-ci cherchant prétexte à sa folie pour s'emparer de son argent. La tante sera assaillie de travers moraux, et ni son argent, ni la religion, ne lui seront d'aucune aide ! Car ses longues années de méchancetés s'y reflèteront, dans le ciel, comme impures.

La souffrance et l'égoïsme sont dans les villes, le bonheur et l'amour dans le milieu sauvage. Voici quelque part, à mon sens, la morale de l'histoire. La famille passe par l'amour, et la tante n'en avait pas. Cette tante qui, pourtant, avait du sang en commun avec Virginie. Cette tante aussi qui préféra la distinction, les règles et moeurs de l'aristocratie à l'amour, la vertu, envers sa propre nièce, et avant cela, sa propre famille.
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Histoire d'amour pure mélangeant l'exotisme de l'île Maurice et le fatalité du destin.

Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre décrit la beauté de la nature et de l'amour ainsi que la simplicité d'une vie en marge, qu'il oppose à la société européenne rigide et ses obligations que cela soit à travers l'esclavagiste ou encore la famille de Virginie.
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Comme pour chaque livre, la seule question qui subsite une fois la lecture achevée est de savoir s'il m'a suffisamment plu, interpellé, questionné ou émerveillé pour que je souhaite me replonger un jour dedans et parcourir une nouvelle fois ses pages. La réponse est oui, cette histoire est d'une poésie rarement égalée et il n'y aurait pas assez de qualificatifs pour décrire ce roman. A lire absolument
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Enfin je lis ce chef d'oeuvre, je m'attendais à une histoire à la Tristan et Iseult, ça l'est, mais beaucoup plus que cela, c'est aussi une réflexion philosophique sur la vie, la société, ce que c'est d'être bon, ce qu'est le bonheur, écrit à la fin du 18ème siècle, ce roman aurait pu être celui d'un Laurent Gounelle. Une belle leçon de vie, cela me fait réfléchir à ce dont j'ai besoin dans la vie, l'essentiel.. la nature, la famille
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Un classique qui a ete ecrit par un disciple de Rousseau au dix huitième siecle et qui fait son age désormais. Les rapports homme femme qu'il decrit et les meandres de leur histoires d'amour m'ont paru longs voir ennuyeux.Heureusement le livre est court et se lit vite mais vous l'avez compris il ne m'a pas laisse un souvenir extraordinaire.A vous de juger maintenant !
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