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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un vendredi soir. Laure se retrouve bloqué dans les éternels bouchons de la capitale. Demain, c'est le grand jour, elle emménage avec François. Mais la vie réserve parfois des surprises, alors qu'elle se rend chez des amis pour cette dernière soirée seule, elle prend un autostoppeur, naufragé de l'asphalte comme elle.
Deux inconnus vont laisser libre court à leurs fantasmes. Deux corps qui s'harmonisent dans l'amour, c'est l'instinct animal, bestial, organique qui tient lieu de leurs ébats. Chacun reprendra sa place laisser lors de cette parenthèse charnelle. Emmanuèle Bernheim installe d'emblée dans ce court roman une ambiance à la fois anxiogène (en dehors du véhicule) et protecteur (dans l'habitacle).
Des phrases courtes, pour montrer l'urgence, le désir, l'acte sans contrainte ni remords. C'est plutôt réussi car ici pas une once de vulgarité. Et pour son héroïne des questions en suspens, est-ce un signe du destin ? Sa future vie avec François est-elle voué à l'échec ? Un joli roman sur le désir de la chair.
A noter l'adaptation ciné réalisée par Claire Denis avec Valérie Lemercier et Vincent Lindon.
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Il arrive, elle le voit, elle le veut
Et ses yeux font le reste
Elle s'arrange pour mettre du feu
Dans chacun de ses gestes
Après c'est une histoire classique
Quelque soit la fumée
Quelque soit la musique
Elle relève ses cheveux, elle espère qu'il devine
Dans ses yeux de figurine.

Francis Cabrel – Samedi soir sur la terre.

Oui, bon, désolé mais vendredi soir sur la terre, j'ai pas trouvé.

Une époque où l'on écoutait des cassettes dans les autoradios et où, pour téléphoner, on devait s'arrêter dans une cabine à pièces.
Laure déménage, les quelques cartons sont déjà dans la voiture ce vendredi soir, elle va aménager demain avec François. Mais entre temps, elle est invitée à dîner chez un couple d'amis sans François. Ce vendredi soir, c'est la grève, pas de métro, des embouteillages monstres, elle n'arrivera jamais chez ses amis. Elle va prendre un auto-stoppeur pas très causant mais tellement séduisant.
Alors avec l'odeur de son blouson de cuir, de son tabac et de son eau de toilette, elle va être sous le charme de cet inconnu dont elle ne connaît que le prénom. Une nuit d'hôtel, un espace de liberté sans lendemain avant de se ranger. le coup d'un soir.

Dans un style direct, très efficace, Emmanuèle Bernheim nous raconte une nuit pleine de sensualité.

Pas la peine d'être plus précis
Cette histoire est déjà finie
On en ferait autant
Si c'était à refaire
On est tout simplement, simplement
Un vendredi soir sur la terre

Challenge Multi-Défis 2023.
Challenge Riquiqui 2023.

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Un soir entre deux lieux, entre deux vies - Laure est à la veille de quitter l'appartement dans lequel elle vie seule pour emménager chez son compagnon, un soir de grève des transports qui modifie les habitudes de la ville, une rencontre magnétique, sensuelle, vient bousculer la nuit. Fuite, fantasme, désir et découverte, Laure hésite, s'abandonne, prend peur, choisit, invente... et puis ?
Quelques pages sur un entre-deux comme un tango.
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"- Est-ce que vous voulez dîner avec moi ?
- Oui.
Il avait répondu tout de suite presque avant qu'elle n'ait fini sa phrase. Il s'était à peine tourné vers elle. Son corps n'avait pas bougé. Seule, sa nuque avait pivoté contre l'appui-tête, un mouvement rapide. "Oui." C'est tout.
Il n'avait même pas semblé surpris.
Peut-être s'attendait-il à cette question.
Ou alors, quoiqu'elle eût proposé, il aurait accepté."



C'est le dernier soir de Laure, avant son emménagement chez François, le premier homme avec lequel elle va vivre. Elle jette un dernier regard sur ce minuscule appartement qui contient les huit dernières années de sa vie.
Elle est épuisée, elle se serait bien passé de ce dîner chez Marie et Bernard, mais la ligne de téléphone a été coupé. Tant pis. ELle met le contact, la soufflerie du chauffage poru se sécher les cheveux, et démarre. Mais c'était sans compter la grève des transports. Des kilomètres de bouchon. En plein hiver. A une centaine de mètres, un homme seul, près d'un platane. Il semble attendre quelqu'un. En fait non. C'est droit sur sa voiture qu'il vient. Il lui demande de le déposer, quelque part, n'importe où, ça sera bien. Elle accepte, elle a déjà refusé un piéton.

Il fait nuit, le trafic saturé, l'espace réduit de l'habitacle aussi, saturé de son odeur à lui, de ses odeurs : tabac, parfum, cuir. Elle aurait bien envie d'une cigarette, ça fait si longtemps. Peu de paroles sont échangées. Pas besoin. Pas la place. Les corps parlent, les vêtements, la cigarette qui se consume, le cuir qui craque.. Elle imagine qu'il est attendu par une femme. Elle pense à François. Lui s'appelle Frédéric.

Elle a faim. Il accepte de dîner avec elle. Elle l'observe, presque jalouse, de ces autres qui lui parlent, à lui, qui gâchent ces instants, qui ne devaient être qu'à eux. Dans quelques heures, elle déménage.

Écrit simplement, une centaine de pages, aérien, comme cette nuit, survol d'une vie, résumé d'une passion fugace, d'une fuite dans l'instant, comme une transition, une étape nécessaire. Un hasard ? Pas si sûr. Calculé ? Certainement pas. Laure s'imprègne de toutes ces sensations, sa conscience de François semblant évoluer dans une autre dimension, hors de cette nuit, loin de Frédéric. Pas d'hésitation, enfin presque pas.

Étrange sensation. Car au final, ce livre ne parle que de sensations.
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J'ai bien aimé le style d'écriture : phrases courtes, directes, dynamiques, incisives. J'ai moins été interpellée par l'histoire : le fantasme commun de la rencontre avec un inconnu. Il m'a manqué de la délicatesse, de la surprise, du suspense... Un livre sympa, vite lu, mais sans plus.
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Une belle découverte...
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