Mr Montferrand, le directeur de la banque de Belgique et de Catalogne, un des plus gros financiers de Paris, est mort, une balle dans la tête, entre 16 heures et 16heures 15.
Le vol est évidemment le mobile du crime.
Le portefeuille de la victime a disparu et une somme de 300.000 francs en billets de banque, qui lui avait été versée, le matin même, en présence de son comptable, a disparu.
On ne sait pas encore qui est l'assassin !
C'est normal.
On découvre, généralement, le corps plus vite que l'assassin.
Mr Brun, inspecteur de la sûreté, commence par interroger toutes les personnes qui, de près ou de loin, ont approché la victime le jour du meurtre.
Madeleine Verdier, jeune femme de lettres désargentée et inconnue, est la dernière à avoir vu Montferrand vivant.
Il lui avait donné rendez-vous, 15 boulevard d'Argenson, à Neuilly....
"Mon crime !..." est une pièce écrite à quatre mains.
Elle est l'un des résultats de la fructueuse collaboration de
Georges Berr et de
Louis Verneuil.
Cette comédie, en deux actes et sept tableaux, a été représenté pour la première fois, à Paris, le 12 mars 1934, sur la scène du théâtre des Variétés.
"Mon crime !..." est un morceau romanesque, teinté de policier.
Un meurtre a été commis.
On soupçonne une jeune femme qui est innocente.
Mais, qui saisissant cette opportunité de se faire de la publicité, s'accuse.
La jeune femme, acquittée aux assises, voit son existence transformée.
L'argent, la renommée surviennent avec la célébrité.
Mais, oubliant qu'une affaire jugée ne peut être réouverte, le véritable coupable, exaspéré que l'on profite ainsi de son crime, vient se dénoncer....
Cette pièce est légère, rapide et moderne.
Les dialogues sont enlevés et vifs. le ton est ironique.
C'est une bonne pièce du genre de celui qui faisait autrefois le succès du "Boulevard".
Avec pour point de départ : un sujet drôle puisé au hasard des travers de l'époque.
Et pour ingrédients : un développement logique poussé à son extrême.
Le tout saupoudré, bien sûr, d'intrigue, de gaité et de talent !
Voilà la recette...
Robert de Beauplan écrit dans ce numéro de "
La Petite Illustration" qu'un des attraits de cette soirée de répétition générale était de voir
Edwige Feuillère, transfuge de la
Comédie-Française, faire ses débuts au boulevard.
On le croit sans peine !...