Citations sur Celle qui n'avait pas peur de Cthulhu (32)
L'heure a sonné... Allons-y, finissons-en. Il est temps de montrer aux dieux prétentieux que l'humanité a passé les derniers millénaires à parfaire l'art de la ruse, de la fourberie et de la manipulation.
Cthulhu est peut-être une menace. Cthulhu est peut-être une nécessité. Cthulhu est peut-être un cadeau pour l'humanité. Il n'y a qu'une certitude : Cthulhu existe. Vous comprendrez rapidement. Vous avez fait des rêves étranges ces derniers jours ?
Les fois naissent parce que les hommes brûlent du désir inconscient de s’inventer des croyances puis de s’y soumettre, parce que rien d’autre ne peut justifier les lois contraignantes et absurdes qu’ils veulent imposer et qu’ils veulent s’imposer. Mais nous ne savons rien, nous ne comprenons rien. Nous interprétons tout.
Le monde n’est pas régi par des basculements intempestifs. Le monde est patient, il respecte la logique des tensions, une sorte de loi universelle qui veut que l’élastique de la réalité ait une résistance accrue, et qu’avant qu’il ne pète, il faut qu’il enregistre une puissante tension. Ainsi va le monde, comme les hommes. Ils endurent, ils subissent. Puis, un jour, c’est le chaos.
— Si on avait le Nécronomicon, on pourrait faire revivre Freud, il est bon en interprétations des rêves.
Haussement d’épaules de Thurston, qui n’est pas très sensible à son humour.
— Freud était un charlatan. Et le Nécronomicon ne servirait à rien. Lovecraft s’est laissé emporter par son imagination fertile.
— Il n’existe pas ?
— Bien sûr qu’il existe. Mais il ne nous servirait à rien. C’était un livre de cuisine.
— Un livre de cuisine !?
— Oui. L’art de cuisiner les morts.
— Cuisiner les morts… Vous voulez dire les faire parler ?
— Non, non, les cuisiner, au sens propre.
— C’est dégueulasse.
— Son auteur était un vicieux salopard.
— Je pensais qu’il était seulement fou.
— Aussi.
— Il n’a pas l’air bien.
— Il était mort pendant quatre mille cinq cents ans.
— On peut faire quoi pour l’aider ?
— Je ne sais pas trop. Attendre. Il va reprendre peu à peu ses esprits.
Ou rester indéfiniment prostré, se dit Ingrid. Plus de quatre mille ans de mort, ça doit un peu rouiller les articulations et les connexions synaptiques.
- Débauche & luxure, amour, concupiscence & love, ô Cosmic love, puissance impie des générations dégénérées !
- Vous êtes défoncée ?
- Non, c’est la puissance de l’amour !
Tant d’insouciance, si peu de discipline ! Que font ici ces gens qui n’ont rien compris à la marche en avant de la financiarisation globale ? Non, la puissance de l’amour, c’était dans les années soixante-dix. Ils sont descendus du train en marche et, aujourd’hui, ces derniers reliquats de cette horrible époque où être était plus important que paraître viennent embouteiller un trottoir qui ne connaît que mesure et obéissance.
Le monde est patient, il respecte la logique des tensions, une sorte de loi universelle qui veut que l’élastique de la réalité ait une résistance accrue, et qu’avant qu’il ne pète, il faut qu’il enregistre une puissante tension. Ainsi va le monde, comme les hommes. Ils endurent, ils subissent. Puis, un jour, c’est le chaos.
La fiction des fanatiques est leur vérité la plus pure.