Cette année, je bosse beaucoup (si, si, ça arrive). Et comme je bosse beaucoup, ben je lis moins (et moins vite). Et comme je lis moins et moins vite, ben j'essaie de rattraper mon retard de lecteurs en rognant sur d'autres activités. Et comme je rogne sur d'autres activités, ben forcément, j'écris moins de retours de lecture. Bref, c'est nul.
Surtout que, à relire mes derniers retours, je vois bien que je les écris beaucoup plus en « pilotage automatique », et c'est d'une platitude… C'est simple, on dirait une Renault !
Alors ça m'empêche pas de lire de la qualitay, hein, mais bon… S'agirait peut-être de donner un peu plus d'enthousiasme ! de disrupter les structures ! de titiller l'intellect de mon fidèle lectorat (au moins moi-même… et je sens qu'à ce train-là, je vais plus me lire bien longtemps). Rien ne va plus, donc !
J'vous jure ! A un tel point que j'en aurais presque envie de me taper la tête contre les murs. Pam Pam… Pam Pam…
Faut que j'me reprends, merde !,
Pam Pam…
Faut faire rêver le chaland !
Pam Pam…
L'emmener au pays du rêve bleu…
Pam Pam…
Au royaume des bonbons acidulés…
Pam Pam…
Au pays des merveilles…
(ouais, tu t'es tapé toute mon intro – de merde – pour ça…)
(même pas désolé)
Revenons donc à nos lapins !
Pam Pam, trop fatigué pour faire le lapin (comprenne qui pourra… et qui a l'âge, aussi), décide de faire une sieste sous un arbre. Parce qu'il fait chaud. Et que c'est à l'ombre. Logique implacable.
Quand soudain à coup, une petite fille à l'allure petite-filiale (blonde, des couettes, une robe bleue sortie d'un dessin animé d'on ne sait quel studio mainstream apôtre du Grand Capital) sort d'un arbre (me demandez pas comment, j'ai arrêté les substances illicites y a 42 ans… à part les Figolu, mais ça compte pas), voit notre pauvre rongeur aux grandes oreilles, l'insulte à coups de grands gestes obscènes que la décence nous interdit de reproduire ici, et fait demi-tour.
Ne pouvant souffrir une telle atteinte à son honneur, notre ami amateur de carottes (d'ailleurs, le sachiez-vous ? en réalité, le lapin – de manière générale, hein, pas celui-là en particulier, surtout que c'est un lapin fictif de bouquin, faut suivre, un peu – n'est pas particulièrement friand de carottes. En effet, l'herbivore qu'il est aura tendance à préférer – et à mieux digérer – du foin et autres herbes fraîches, même si le bâtonnet de carotène peut constituer pour lui une friandise tout à fait acceptable), décide de mettre le four tant qu'il est encore chaud, et de se lancer à la poursuite de l'impolie afin d'obtenir les excuses nécessaires et, le cas échéant, de la sanctionner de manière tout à fait proportionnée. Commence dès lors une course-poursuite effrénée dans un pays des merveilles aussi barré qu'un catamaran sur la Route du Rhum (qui démarrera fin octobre, faut-il le rappeler ?)
Je pourrais bien évidemment vous parler du livre en tant qu'objet (il est beauuuuuuuuu), des illustrations de Zariel (elles sont diiiiiiiingues) ou des délires linguistiques de
Berrouka (ils sont drôôôôôles), mais aujourd'hui, j'ai pas envie.
Ben ouais, quoi ! Pourquoi s'emmerder à redire ce que tout le monde sait déjà ? Non, pas de ça chez nous, on ne cèdera pas à la facilité ! En plus, je trouve assez savoureuse l'idée que vous allez suivre jusqu'au bout ce retour de lecture qui ne parle pas du bouquin suscité. Les promesses n'engagent que ceux qui y croient…
D'ailleurs, en parlant de promesses, avec un titre pareil, je m'attendais à un délire sans nom. Faut avouer que la perspective de suivre un lapin courser la peste Alice pour lui foutre une raclée (vous l'avez jamais trouvée insupportable, cette fichue gamine, à poser 60 questions à la minute et à remettre en cause le pays des merveilles au motif qu'il y aurait des règles et une logique à respecter ? Hein ? Nan ?) est à peu près aussi excitante qu'un paquet de cacahuètes… à supposer qu'on soit un éléphant (d'ailleurs, le sachiez-vous ? ça les branche pas tant que ça… donc mon exemple est mauvais, vu que j'avais VRAIMENT envie de suivre Pam Pam foutre une branlée à cette insupportable gamine).
Et la promesse est tenue ! Enfin… Si vous espérez voir une déculottée en bonnet difforme, passez votre chemin. Ici, point de violence physique, mais de la gymnastique verbale, entre critiques des zéros sociaux, piques aux vieux, et hommages hommageux à ceusses qui écrivaillent des vrayes livres de la gransse littérature. En bref, un délire sans fin, sans queue ni tête. Un civet quoi. Alors ouais, c'est un grand n'importe quoi, mais loin de moi l'idée de vouloir jeter l'eau propre sur Zariel et
Berrouka. Des génies, qu'on vous dit !
Quoi ? Un livre ? Quel livre ?
Pam Pam au pays des merveilles est fait pour toi si… toi aussi tu veux voir la véritable histoire derrière ce complot de discrédit éhonté de la population lapine au profit des petites blondinettes en robe, parce que nous sachons.
J'ai aimé :
- Un délire assumé de A à Z
- La fin hilarante
- Un superbe objet, entre le texte déjanté et les illustrations folles furieuses
J'ai moins aimé :
- Les Figolu… en vrai, c'est dégueulasse !