Heureux celui qui a appris à rire de lui-même : il n'a pas fini de s'amuser.
Il y a tout de même un truc pour repérer le Lambda. Parlez lui de l'individu Lambda, vous verrez. Il ignore absolument qu'il s'agit de lui. Il va vous parler des autres. (p. 107-108)
La promiscuité, c'est la proximité moins l'espace vital. Les gens n'ont pas la moindre notion de votre espace vital. De leur propre espace vital non plus, souvent. Ils viennent vous parler sous le nez et, plus vous reculez, plus ils avancent. Il y a quantité de places libres dans le train, mais ils choisissent de s'asseoir à côté de vous. A la plage, pour un peu, ils mettraient leur serviette sur la vôtre. (p. 68)
Passons rapidement sur la foule innombrable de ceux qui n'ont rien à vendre et qui se vendent très bien quand même - également répartis pratiquement dans toutes les professions. On en voit couramment à la télévision ou dans les meetings électoraux. (p. 53)
Selon certaines études, tout le monde est, a été ou sera, un jour ou l’autre, une espèce de con.
L'Enthousiaste est l'exemple même du type assommant. Carrément usant, toujours content. Son chien vous fouette les tibias de sa queue, s'essuie les pattes sur vos pantalons et vous lèche le fond de teint. (p. 101)
Il y a de la métaphysique dans le commerce. Dans le genre polémique sur la primauté de l'oeuf ou de la poule. Vend-on du vent parce qu'on en demande, ou en demande-t-on parce qu'on en vend ? (p. 54)
Le Parisien s'expose déraisonnablement au soleil. A son retour de migration, pendant quinze jours, le Parisien mâle passe pour un immigré de fraîche date. L'agent de police le tutoie et lui demande ses papiers. (p.30)
Depuis l'aube des temps, tous les malheurs de l'humanité, sans exception, débutent par une querelle de voisinage. Ne cherchez pas davantage le responsable, c'est le Voisin. Si ce n'est lui, c'est donc son chien. Le chien du Voisin. Ou alors le chat de la Voisine. (p. 67)
Le Touriste voyage en avion, en train, en paquebot, en car, en pousse-pousse. Le Voyageur se déplace en Land Rover. Le Voyageur déplie d'imposantes cartes d'état major sur le capot de son 4X4 et rédige un journal de voyage. Le Touriste recopie ses "meilleurs pensées des Tropiques" sur dix cartes postales, au comptoir de la réception de l'hôtel, et feuillette un guide touristique. On voit bien la différence.
Comme il lui arrive souvent de traverser des pays dont de nombreux habitants vivent en dessous du fameux "seuil de pauvreté" [...], il arrive que le Touriste attrape mauvaise conscience. L'année prochaine, il fera don d'une pioche pour creuser un puits au Burkina Faso.
(p. 17)