Jacques A. Bertrand est un orfèvre, un ciseleur de bijoux littéraires. A partir de la pierre brute que sont les mots, les mots banals qui désignent les objets du quotidien, un parapluie, une chaise, ou une invention plus conceptuelle comme les jours dédiés (à la mère, aux grands-pères, à la musique ou ou à l’abstention de la cigarette),.il effectue une manipulation et crée une ambiance particulière, comme la lumière qui accroche les faces d’un diamant taillé pour en magnifier les reliefs.
Ainsi le parapluie, qui ouvre ce catalogue : « Rien ne raconte mieux l’Homme et le progrès que le parapluie ». Et qui sait qu’Einstein oubliait ses parapluies comme tout le monde, et que Kundera en possédait deux, l’un chez lui et l’autre à l’université », mais sortait sans de crainte de se retrouver avec deux parapluies dans le même endroit? Le parapluie change de main, s’emprunte et comme les livres ne se rend pas Mais « A tout prendre, il vaut mieux sortir avec un livre qu’avec un parapluie ».
C’est aussi poétique que drôle. L’humour jaillit d’un malentendu, d’une vision détournée et inhabituelle, qui crée la surprise.
Ces courts chapitres ont été repris dans l’émission de France-Culture « Des papous dans la tête » tout à fait dans le ton de ces jeux avec la langue.
C’est un vrai bonheur, un régal pour qui aime le maniement du langage, avec pour effet secondaire de pointer les travers de nos comportements sociaux.
A essayer sans hésiter.
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