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sur 540 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Nous sommes à Cape Cod aux Etats-Unis. Septembre est là mais l'été ne semble pas vouloir s'en aller. Une certaine douceur plane sur cette ville. le bar, Chez Phillies, est encore ouvert malgré le peu d'habitués. Mais, il faut dire que la seule cliente, Louise, assise au bar, un Martini posé devant elle, est presque devenue une amie de Ben, le serveur. Un silence règne entre eux mais ces deux-là n'ont pas besoin de se parler pour se comprendre. Elle attend impatiemment Norman, son amant, qui ne devrait pas tarder.
La porte s'ouvre, mais ce n'est pas l'être désiré qui apparaît mais Stephen, un de ses anciens amants. Est-ce le hasard qui les fait se réunir à nouveau ? Ces deux êtres vont-ils réussir à se parler ? Louise va-t-elle accepter de prendre un verre avec lui, malgré leur séparation douloureuse d'il y a cinq ans ?

Initialement attirée par la couverture, représentant une toile de Hopper, « Les rôdeurs de la nuit » dont l'exposition m'a réellement convaincue quant au génie de ce peintre, je me suis tournée vers ce roman plus par intuition que par l'histoire en elle-même. Malgré cela, le plaisir de lecture fut bel et bien là. Partir d'un tableau et échafauder toute une histoire, raconter ou plutôt inventer le présent et le passé de ces trois personnages peut s'avérer un exercice délicat et pourtant, Besson l'a réussi avec brio. On se passionne pour cette histoire, pour ces héros qui deviennent, le temps de quelques heures, des personnes vivantes...Besson s'est inspiré de cette toile et a véritablement donné corps et vie à ce tableau. L'écriture, toute en finesse, en poésie et retenue, est séduisante et enivrante.

Une arrière saison chaleureuse et apaisante...
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Au départ de L'arrière-saison, ce roman de Philippe Besson, il y a la célèbre peinture d'Edgar Hopper, Nighthawks (noctambules) peinte en 1942 et dont on voit une partie en couverture. Ensuite, il y a l'imagination de l'auteur interpellé par les personnages de la toile, au point d'avoir eu envie de raconter leur histoire, une histoire… Sa verve littéraire en fera un huis clos dans un bar de Cape Cod. S'il respecte le lieu originel, il prend des libertés avec la chronologie, en déplaçant son portrait à une période plus contemporaine, que seuls quelques détails de sa narration matérialisent ; les destins qu'il mêle et démêle, les amours qui se sont perdus et se retrouvent fleurent la nostalgie romantique d'un siècle et de moeurs révolus. Un beau travail d'écrivain, j'ai passé un bon moment de lecture ; il m'a donné très envie d'entrer prendre un verre dans ce bar, à moins que ce ne soit la femme à la robe rouge...
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J'ai boudé les romans de P. Besson depuis son orientation politique rendue publique. Il m'a donc fallu faire abstraction de l'homme pour à nouveau apprécier le romancier. Si "l'arrière saison" n'est pas pour moi son meilleur roman, je lui reconnais ce petit quelque chose qui en fait toujours un écrit de qualité. Les sentiments, les méandres de l'âme humaine sont toujours décrits avec une grande finesse et une grande justesse. Tous les personnages sont finement analysés aussi bien dans leurs aspects positifs, attendrissants que dans leurs côtés négatifs, lâches, poltron, inconsistants. C'est toute la force des écrits de Philippe Besson, écrivain.
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(Relecture) Étrange coïncidence : à partir d'un tableau d'Edward Hopper ,qui se trouvait dans leur manuel, j'avais demandé à ma classe de 3ème d'imaginer un extrait de roman mettant en jeu les personnages représentés. Quelques jours après, je tombe en arrêt en librairie devant la première de couverture de ce roman...le même tableau! Et je lis, dans la présentation, que l'auteur a voulu faire vivre dans son livre les personnages du tableau!

Je découvrais alors Philippe Besson, dont j'ai lu ensuite de nombreux romans.Déjà, dans celui-là,un des premiers, même s'il n'est pas parmi mes préférés de lui car je le trouve moins intense, moins abouti, j'avais apprécié sa fine écriture et la nostalgie baignant les lieux et les gens, son univers tout en introspection, en attente d'autre chose...

L'histoire présente d'abord la femme en robe rouge du tableau: Louise, attablée au café " Chez Phillies", à Cape Cod,et quelques hommes vont ensuite graviter autour d'elle, notamment Stephen, son ancien amant revenu vers elle et Ben, le barman.

Les déchirements intérieurs, les hésitations des protagonistes subsisteront jusqu'à la fin. Pour avoir vu depuis une exposition d'Edward Hopper, je peux dire que ses tableaux semblent en effet nous raconter une histoire, secrète et mélancolique, que ce roman traduit parfaitement...
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Les tableaux du peintre américain Edward Hopper ont inspiré plusieurs romanciers, parmi lesquels Philippe Besson, avec son livre « L'arrière-saison ». Le choix du peintre Hopper n'est pas innocent, la simplification des formes, des architectures, les aplats et la luminosité des couleurs laissent libre champ à la liberté créatrice de l'écrivain. Philippe Besson indique que « L'arrière-saison » est issu de l' « envie impérieuse » que lui a donné « Nighthawks » de raconter l'histoire de cette femme et des hommes qui l'entourent dans un café de Cape Cod.

Le tableau « Nighthawks » présente un bar à l'angle d'une rue à New-York. L'automne commence à s'installer, il fait nuit, la rue est déserte, on voit un homme et une femme rousse vêtue d'une robe rouge qui nous rappelle la féminité mais aussi la violence, accoudés tous deux au comptoir. Un troisième consommateur, assis seul, est peint de dos. Le serveur est en tenue blanche, penché sur son bar, occupé par son travail, il est le seul personnage en mouvement. Les personnages ne se regardent pas et paraissent absorbés en eux-mêmes.

Les tableaux de Hopper nous touchent car ils sont d'une simplicité trompeuse et d'une naïveté remplie de symboles. Philippe Besson laisse son imagination prendre possession des personnages et donne vie à ce tableau. Il imagine ce que les personnages pensent et disent. Rapidement, ils s'animent et une histoire se construit entre eux. Une intrigue amoureuse s'esquisse à l'intérieur du restaurant-bar, décor unique du roman.

Hopper oppose à la frénésie de la société américaine, une attitude de réserve, de statisme, d'immobilité et de solitude ; pas de personnages agités ou de représentation de foule. Hopper essaie d'imposer l'image de personnages qui ont le temps de s'isoler et de s'adonner à la méditation. Dans un style très dépouillé, Besson transforme le café Phillies de New-York en restaurant à Cape Cod et l'histoire se déroule comme une pièce de théâtre avec les unités de lieu et de temps. Seuls les souvenirs nous emmènent quelques années plus tôt hors de cette salle. Nous sommes au théâtre et pourtant il y a peu de dialogues, cette rareté accentue les silences des protagonistes et nous maintient constamment dans l'atmosphère du tableau.

Le climat morose d'une Amérique « petit-bourgeois » est rendu dans l'arrière-saison où le bar se mue en café-théâtre. le temps d'une représentation, Louise et ses comparses endossent les secrets des personnages figés à travers lesquels Hopper a représenté « le reflet négatif du rêve américain ».

Louise, la femme en rouge, écrit des pièces à succès. Elle attend Norman, son amant, qui lui a promis de rompre avec sa femme puis de la rejoindre. Mais au lieu de Norman, c'est un autre homme qui arrive inopinément : Stephen Townsend, l'homme avec lequel Louise a vécu une histoire d'amour passionnée jusqu'au jour où il la laissé tomber pour une autre femme avec qui il est séparé depuis peu. On assiste aux retrouvailles de ces anciens amants, cinq ans après leur séparation. Norman, lui ne viendra pas, en dépit de sa promesse, n'ayant pu rompre avec sa femme.
L'intrigue n'est en fait pas nouvelle, la femme attend un homme qui ne viendra pas mais arrive un homme qu'elle n'attendait plus. Les mots sont justes, comme des touches de couleur dont l'assemblage forme un tableau. le texte, évocateur et précis, comme la peinture de Hopper, se lit avec plaisir et nous permet d'imaginer la scène.

Dans ce tableau à huis-clos, l'analyse des sentiments est très fine. Comment peut-on se reparler au bout de cinq années de séparation durant laquelle chacun a évolué de son côté, comment renouer le lien sans commettre d'impair ?

Hopper s'est souvent inspiré de la littérature et du cinéma pour peindre ses tableaux mais inversement, des écrivains ou cinéastes se sont inspirés de ses tableaux. Le grand talent de Besson est d'avoir réussi à donner vie à des personnages de tableaux et de mener par petites touches le lecteur dans la scène. Il sait remarquablement refléter l'atmosphère suggérée par le tableau de Hopper. Celui qui aime la peinture d'Edward Hopper devrait apprécier ce roman, c'est mon cas, et pendant toute ma lecture le tableau est resté présent dans mon esprit.
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Philippe Besson nous invite à passer une nuit au Phillies, plongé dans le tableau "Nighthawks/Les rôdeurs de la nuit" d'Edward Hopper.
La dame en rouge, c'est Louise. Trentenaire, elle attend son amant, dans un bar de la région de Cape Cod où elle a ses habitudes depuis des années. Elle s'enfile des martinis, toujours, parce qu'elle trouve les verres élégants.
Sous l'oeil discret de l'empathique barman, Ben, voilà que c'est en fait l'amant d'autrefois, Stephen qui fait son apparition dans l'établissement.
Une occasion pour tous les deux de se jauger, de s'interroger, de se souvenir...

Deuxième roman que je lis de cet auteur, deuxième fois que l'héroïne s'appelle Louise. Y aurait-il un certain fétichisme là-dessous?
Philippe Besson est économe en dialogue, très économe. Les phrases énoncées clairement ne pourraient pas remplir une page si on les mettait à la queue leu leu.
Et pourtant, ce n'est pas vraiment un roman d'introspection. le lecteur est plutôt ce quidam qui admire la peinture d'Hopper et Besson lui raconte ce qu'il voit, ce qu'il n'entend pas, ce qu'il ne soupçonne pas.
Le procédé est en soi intéressant. Qui n'a jamais imaginé toute une histoire autour d'un portrait ou d'une scène peinte? Ici, le cap est franchi même si l'auteur a pris quelques libertés en équipant les protagonistes de téléphones portables alors que la toile date de 1942 et en éliminant le café de l'équation, même si ce sont les seuls contenants que l'on peut voir sur le bar.

Quand on y réfléchit bien, il ne se passe pas grand chose de manière très concrète. Et pourtant, cette nuit fût intense pour Louise, Stephen et Ben. Elle a sans doute marqué un certain tournant dans la vie des anciens amants. Mais nous ne le saurons pas puisqu'une fois sortis de la toile, leur histoire nous échappe.

J'ai aimé le style parfois épuré, parfois martelant, parfois enrichi de phrases très longues. J'ai même eu l'impression que j'aurais gagné à lire ce roman à voix haute. Expérience que je tenterai peut-être avec un prochain roman de l'auteur que j'aimerais bien découvrir un peu plus.
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C'est à partir de l'oeuvre d'Edward Hopper, intitulée « Nighthawks » (parfois traduit en français sous le titre Noctambules ou Les Oiseaux de nuit), que Philippe Besson s'est inspiré pour écrire ce roman. Sur le tableau sont représentés deux hommes en costume et une femme en robe rouge, accoudés au comptoir du café Phillies, tenu par le barman Ben.

Idée intéressante de prime abord, tant il est vrai les personnages de Hopper interrogent... Personnages esseulés, paysages désertés, le temps semble arrêté et les personnages absorbés ou mélancoliques, dans l'attente d'un événement…

Comme j'adore Hopper, vu à l'occasion de l'exposition qui lui dédiée en ce moment au Grand Palais, je n'ai pu résister à l'envie de relire ce court roman de Besson qui avait suscité mon adhésion lors de sa première lecture.
Philippe Besson nous propose ici dans un huis clos, une interprétation personnelle du tableau. Il y évoque l'ATTENTE, - pour Louise d'un hypothétique amant, Norman, qui doit annoncer à sa femme qu'il la quitte pour vivre avec sa maîtresse, Louise; - et le retour improbable dans ce bar, de l'ex-petit ami de Louise, Stephen. Avec en toile de fond, le serveur, Ben, qui fait en quelque sorte, office de narrateur.

Rien que de plus classique que cette histoire… Mais Philippe Besson, tout comme E. Hopper, sait nous interpeler sur les ressentis, passés et présents de chacun des protagonistes. Il dissèque les courts dialogues, les non-dits, les silences pour mieux analyser la relation amoureuse passée et tumultueuse de Louise et Stephen. Chaque personnage raconte son histoire et dans ce bar typiquement américain de Cape Cod, une ambiance à la Hopper nait.

Une fois de plus, beaucoup de sensibilité et de délicatesse dans ce roman de P. Besson.
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Donc, au début, elle sourit...
J'avais lu le premier paragraphe de "L'arrière saison" dans un magazine au moment de sa sortie en 2004 et il m'avait tant frappée que sans avoir lu le reste du livre, je l'avais appris par coeur pour le garder avec moi... Il en va parfois comme ça des mots, sans trop qu'on sache pourquoi, ils sonnent juste et vous retiennent... Ce n'est que sept ans plus tard que j'ai eu le livre entier entre les mains, et je peux dire qu'il est à la hauteur de son premier paragraphe!

L'histoire n'est pas bien compliquée... Un lieu : un bar, un temps : celui d'un dimanche soir. Et dans ce cadre, un huis clos. Trois personnages, deux hommes et au centre, une femme en rouge. L'intrigue n'est pas nouvelle : la femme attend un homme qui ne viendra pas; arrive un homme qu'elle n'attendait plus...

Un narrateur extérieur, un peu à la manière d'une voix off ou d'un souffleur au théâtre, nous raconte la scène et pour nous en faire sentir tous les enjeux, il revient sur le passé de chacun. Il est aidé en cela par l'un des protagonistes, Ben, qui, tout comme le lecteur, observe la scène, observe d'histoire d'amour, et nous livre avec délicatesse ses interprétations.

C'est un vrai délice que de lire Besson! Son style fluide et très poétique donne une réelle saveur à l'histoire. En fait j'ai tant été séduite par son écriture que j'ai même lu une partie du livre à voix haute pour mieux entendre les phrases résonner ! Un grand coup de coeur donc! Il me tarde de découvrir les autres romans de cet auteur!
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Une femme vient d'être abandonnée par son amant, dans le même temps elle retrouve un homme qu'elle a aimé il y a 5ans qui l'a quitté pour une autre.
Voilà, encore un petit bijou de lecture de Besson.Il sait à merveille parler de l'intime, de ce que l'on est ou croit être..de ce que l'on nie, de ce que l'on ne sait pas dire.
« Les intimités les plus violentes demandent à être apprivoisées à nouveau dès lors qu'elles ont été quittées»

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Lu pour accompagner mon fils de 15 ans qui devait le lire pour son cours de français.

J'ai adoré le début, la première page:

"Donc, au début, elle sourit.
C'est un sourire discret, presque imperceptible, de ceux qui se forment sur le visage parfois, sans qu'on le décide, qui surgissent sans qu'on le commande, qui ne semblent reliés à rien en particulier, qu'on ne saurait pas forcément expliquer.
Voilà : c'est un sourire de presque rien, qui pourrait être le signal du bonheur."

Ensuite ... On devine très vite la fin du roman. C'est magnifique et très bien écrit mais j'avais l'impression de déjà connaître cette histoire, de la relire.

Ce roman est très original car finalement il raconte une histoire conteue dans un tableau. Pas déinition il ne s'y passe pas grand chose. Et pourtant tout y est .... C'est peut-être de là que vient cette impression de "déja-vu".

En y réfléchissant bien quand même, je dois reconnaître que Philippe Besson a créé pour ce roman une ambiance très particulière. Un mélange de regrets et d'espoir, d'un auto
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