Été 85. Philippe passe ses vacances comme chaque année sur l'île de Ré, chez le meilleur ami de son père. Il y partage la chambre de François, qui a le même âge que lui. 18 ans. Il y a les embruns, la plage bondée, la liberté, le marché du village, les instants suspendus, la paresse bienvenue, le soleil qui pique la peau, les heures qui s'étirent, l'insouciance voire l'inconsistance heureuse, les parties de flipper, les boîtes de nuit, la naissance du désir et les potes. Six ados joyeux, cinq garçons et une fille, pour qui tout va basculer, un soir de juillet.
Il y a dans le titre toute la fulgurance de l'adolescence. Encore une fois, l'auteur parvient à traduire en mots l'instant vécu avec une justesse épatante. La banalité d'un été adolescent (avant le drame) transcende la page et nous projette avec nostalgie dans nos propres souvenirs. Une vraie machine à remonter le temps, poétique qui plus est.
Je n'ai volontairement pas lu le pitch afin d'accueillir le texte exempte de toute attente ou a priori. Grand bien m'a pris ! À la légèreté des premiers jours succède une tension palpable, qui va doucement monter jusqu'au drame.
Aucun pathos dans l'écriture,
Philippe Besson présente les faits, raconte, témoigne mais cette autofiction n'est pas nombriliste, elle ne s'écoute pas, elle est simple et généreuse. Elle montre que les cicatrices de l'adolescence continue à résonner en nous et malgré nous.
Encore une fois, l'auteur fait mouche.
Bilan :
Un roman intense et élégant, un texte émouvant et nostalgique qui m'a transporté. Coup de coeur pour cette bande d'ado dont chacune d'entre nous aurait pu faire partie. Bravo et merci cher
Philippe Besson !