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3,92

sur 975 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Lors de ses deux romans précédents, Philippe Besson cueillait le lecteur dès l'entame du livre.
« Papa vient de tuer maman. » étaient les premiers mots de « Ceci n'est pas un fait divers », une phrase courte, percutante et lourde de sens, annonciatrice d'un horrible fait divers.
Dans « Paris-Briançon », l'auteur annonçait d'entrée de jeu que tous les voyageurs du train de nuit n°5789 n'arriveraient pas vivant à destination.

Ici, rien… juste un été de 1985 en compagnie de jeunes gens qui passent leurs journées à ne rien faire. Des vacances annuelles sur l'île de Ré faites de retrouvailles, de journées langoureuses mêlant insouciance et paresse… une véritable vacance qui prouve que l'auteur n'a pas besoin d'en faire des tonnes pour accrocher son lecteur, juste l'élégance de cette narration délicate qui nous plonge dans la nostalgie d'une époque révolue… allez hop, j'installe mon transat sur cette plage ensoleillée et je profite de cet instant de répit, loin de tout…

Dans cet ouvrage autobiographique, l'auteur de « Arrête avec tes mensonges » nous propulse en 1985, à une époque où il était encore possible de se retirer du monde, dans un endroit dont l'authenticité n'avait pas encore été effacée par la succession de vagues de touristes. Une époque sans portables, sans consoles de jeux, sans réseaux sociaux, où il fallait se bouger le cul pour savoir où quelqu'un se trouvait, où les mauvaises nouvelles du monde ne nous parvenaient pas à chaque instant, où l'on pouvait s'asseoir sur une terrasse et regarder autour de soi au lieu de regarder son écran de téléphone. Juste la farniente et le plaisir d'être ensemble… le pied !

Étant moi-même déjà retourné plus de cinquante fois au même endroit pour les vacances, sur une île pas encore totalement colonisée par les touristes, je n'ai eu aucun mal à emboîter les pas de l'auteur, qui nous fait revivre l'été de ses 18 ans lors de vacances annuelles sur l'île de Ré. le plaisir d'arriver en terrain connu, cet autre chez-soi, celui dépourvu d'obligations, juste retrouver ses amis et profiter de l'instant présent. le temps d'un roman, je suis de nouveau en vacances…

Ce soir d'été proposé par Philippe Besson ne réveille pas uniquement la nostalgie des années 80, mais également celle de mes 18 ans, cette période des premiers émois, faite d'insouciance, de sorties entre amis et de glandage professionnel. de sa plume experte, il capte ces moments débordants de simplicité, il saisit cet instant suspendu où l'ennui est synonyme de liberté, il plante ce décor regorgeant d'authenticité et m'enveloppe de mélancolie et de nostalgie. le bonheur est total !

Pourtant, et on le comprend finalement assez vite, cet été 1985 va laisser une cicatrice indélébile dans le coeur de l'auteur. Un drame se profile à l'horizon, qui va subitement balayer l'insouciance et l'innocence de cette joyeuse bande d'adolescents, les propulsant plus vite que prévu dans le monde des adultes. le genre d'événements qui créent un avant, celui dans lequel on se sentait si bien, et un après, que l'auteur ne fait que survoler rapidement, mentionnant ce que sont devenus les protagonistes de ce récit. La bonne nouvelle étant que l'un d'entre eux est devenu écrivain… et je m'en réjouis à chaque nouvelle parution…

Coup de coeur !
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Ils étaient cinq, en vacances, dans l'indolence de l'été et de leur jeunesse.
« A un moment, Christophe dit : « on est bien, là, non ? » « François répond en notre nom à tous : « oui, on est bien, là »
Quand j'y repense, ces mots, ces mots tout simples, étaient justes, profondément justes. On avait été bien »

Car cette douceur, cette insouciance vont cesser brutalement lorsque l'un d'eux disparait, sans explication.
Cette histoire, Philippe Besson l'a vécue à 18 ans, alors qu'il passe ses vacances sur l'île de Ré chez des amis. Il ne se passe pas grand-chose durant cette oisiveté estivale si ce n'est cette découverte du désir amoureux, des danses de séduction, et des corps qui se frôlent.
Les cinq amis, quatre garçons et une fille, Alice, qui cristallise les désirs, se retrouvent tous les jours, à la plage, au bistrot ou bien en boite de nuit. C'est de leur âge et les parents leur font confiance.
La disparition brutale de l'un d'entre eux sonne le glas des vacances et c'est un coup brutal qui les éloigne de l'insouciance de leur jeunesse. Mais que faire avec ce manque ?

« Je pensais à Nicolas. A un moment, j'ai même cru le reconnaitre au détour d'une rue. C'était sa silhouette, c'était son allure. Je lu ai couru après, et ce n'était pas lui, évidemment. Ce n'était qu'un mirage, un effet de mon imagination, de mon espérance. »

Ce roman, tout en nuances, glisse doucement dans la chaleur estivale et les amours adolescentes, jusqu'à ce soir d'été où le drame nous rattrape. La nostalgie teintée de mélancolie jalonne ce récit doux-amer où la culpabilité revient par moment hanter le narrateur.
Des personnages attachants, un roman séduisant quoique trop court.



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Un grand merci à Babelio et aux éditions Julliard...

En cet été de 1985, comme tant d'été avant, Philippe, accompagné de ses parents, prend le bateau pour l'île de Ré. À La Noue, ils seront hébergés par Christian, le meilleur ami de son père, et sa femme, Anne-Marie. Après les retrouvailles heureuses et les embrassades, le sac déposé dans la chambre, dorénavant partagée, de François, il s'empresse d'aller le rejoindre place des Tilleuls. Et c'est tout sourire, avec cette perspective des jours qui s'annoncent langoureux et ensoleillés, que celui-ci lui présente Nicolas, tout juste installé depuis l'hiver sur l'île, avec sa mère. Comme d'habitude, ils retrouveront Christophe, l'ami d'enfance de François, plus tard, celui-ci profitant de l'après-midi pour se reposer après une matinée passée en mer avec son père. Face à la plage bondée, chacun savoure ce moment suspendu, annonciateur déjà des magnifiques journées qui les attendent. François, lui, s'intéresse à une jeune fille, de leur âge sensiblement, très jolie. Ce n'est que plus tard que les garçons feront connaissance avec elle, Alice, et son frère, Marc, des parisiens...

Avec sensibilité, un brin de nostalgie, parfois de mélancolie, Philippe Besson nous fait revivre l'été de ses 18 ans. Les vacances à l'île de Ré (quand l'île était encore une île), les amis qu'il retrouve avec joie ou avec qui il fait connaissance, la paresse des jours heureux, la simplicité de l'instant, les sorties à la plage, au bar ou en boîte de nuit, les jeux de séduction, les baisers échangés, l'insouciance, l'inconsistance, la frivolité, le bonheur du quotidien, la promesse d'un avenir radieux... Sorte de moments suspendus, d'une parenthèse enchanteresse avant que ne se joue un drame, un soir d'été. Confrontés à l'impensable et l'incompréhension, abasourdis, ces amis vont, immanquablement, plonger dans le monde des adultes. Perdre leur innocence, leur insouciance adolescente, leur légèreté. Tous alors pétris d'une culpabilité dévorante. Tous ces personnages, l'auteur réussit à les rendre particulièrement attachants, tant leurs portraits regorgent de sincérité, d'authenticité et de tendresse. Et c'est tout en finesse qu'il nous invite à partager leurs émois, leurs balbutiements, leur maladresse parfois. Assurément, l'auteur sait nous émouvoir avec ce récit doux-amer, empreint de délicatesse et porté par une plume élégante et soignée.
Un roman intense...
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Il faisait seulement 7°C ce matin, mais j'ai étalé la serviette sur le balcon, la crème solaire sur le bout du nez, et pour boucler la boucle, je me suis étalée sur la serviette.
Je vous entends d'ici dire Nan, c'est pas vrai ! Attention, vous n'avez pas bien lu, j'ai jamais dit non plus que j'étais en maillot de bain !
Ensuite j'ai tourné la tête, et à droite sur les autres serviettes il y avait Philippe et Christophe et à gauche, Marc, nicolas, Alice et François. Oui heureusement, j'ai un grand balcon !
Et puis comme Philippe, en réalité c'est Philippe Besson, d'un coup de baguette magique, il a transporté tout ce petit monde sur une plage de l'île de Ré. En ce 18 juillet 1985, il faisait bon de paresser au soleil sur la plage avec les copains.
C'était sympa, on était bien. Bon, j'admets, c'était pas fou non plus, la glandouille habituelle des vacances estivales quand on a 18 ans, quoi.
Sauf que l'été 1985 va marquer la fin de l'insouciance, de l'adolescence, un événement venant précipiter brusquement la petite bande dans un après irréversible après la disparition de l'un d'entre eux. Je ne divulgâche rien puisque l'auteur annonce la couleur lui-même dès le premier chapitre.
Philippe Besson flatte de manière un peu facile les lecteurs de sa tranche d'âge, qui retrouvent avec délice des références à leurs propres années adolescentes dans les années 80, opinent du chef et sourient de toutes leurs dents à l'évocation des vieilles gloires musicales de l'époque comme Daho ou Modern Talking (la maison ne recule devant aucun sacrifice).
Cependant, ce récit intimiste ne m'a pas permis de renouveler le coup de coeur éprouvé l'an dernier pour « Ceci n'est pas un fait divers », la sincérité de l'auteur est touchante, à fleur de peau. Philippe Besson se livre avec ses doutes, ses égoïsmes de jeunesse, ses regrets et ses « et si ? » un peu à la manière de Brigitte Giraud dans Vivre vite (même si là ça ne concerne pas tout le livre). J'aurais cependant aimé que la psychologie des différents protagonistes soit un peu plus fouillée, je suis restée un peu trop à faire la planche, à la surface des sentiments. Et finalement, j'ai eu l'impression de lire la chronique du fait divers tant redouté et décrié par l'auteur dans son précédent roman car l'ensemble reste plat, sans surprise au niveau du style ni de l'histoire.
J'ai malgré tout retrouvé avec plaisir la plume simple et déliée de Philippe Besson, dans ce roman qui m'a semblé comme un amour de vacances ; un moment agréable mais qui sera rapidement oublié comme du sable qui file trop vite entre les doigts.

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Cela faisait un moment que je n'avais pas ouvert un livre de Philippe Besson. Mais, Babelio à travers une masse critique privilégiée, m'a proposé la lecture de son dernier "un soir d'été". Je me suis alors laissé tenter et j'y ai retrouvé son thème de prédilection , l'homosexualité mais aussi sa plume qui, de par sa sensibilité retient son lecteur.
Philippe Besson arrive à capter les moments les plus simples et à traduire les pensées, les sentiments, les tourments avec une étonnante justesse.
Un conseil, ne lisez pas la quatrième de couverture, faites comme moi entrez dans l'histoire par la première page et ne vous laissez pas spoiler par la 4e de couv', ce serait vraiment dommage.
Merci à Babelio et aux Editions Julliard pour l'envoi de ce roman . Mais une question me taraude, pourquoi ôter le plaisir aux lecteurs en racontant tout dans la 4 ème de couverture ?
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Été 1985, Philippe, 18 ans, retrouve ses amis à l'île de Ré. Ils sont comme tous les garçons et filles de leur âge, désoeuvrés mais ensemble. À cette époque il n'y a pas les portables, les consoles de jeux vidéo, alors la bande traîne son ennui à la plage, au café, en boîte de nuit. Et comme chaque année il y a la soirée d'anniversaire de l'un d'eux. Ils ne le savent pas encore mais ils se souviendront longtemps de cette soirée.

Philippe Besson, avec son écriture si particulière avec cette sensibilité qui affleure à chaque page, nous raconte un évènement tragique survenu pendant ses vacances d'été alors qu'il venait d'avoir 18 ans. Philippe Besson retrace avec délicatesse cette période de la fin de l'adolescence où l'on se sent libre, insouciant, où s'ennuyer est la principale activité. Entre amitiés et amours d'été un beau roman empreint de nostalgie et de mélancolie.

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Mélancolique résurgence
de la fin d'une adolescence
Dernier bel été nonchalant
sur l'île de Ré, lieu d'insouciance
Des vacances à jamais meurtries
par l'ombre d'un ami parti...


Ce n'est pas mon roman préféré de l'auteur , d'autres m'ont semblé plus intenses, mais comme toujours Philippe Besson sait provoquer l'émotion du lecteur, l'empathie pour les personnages, d'autant plus qu'il s'agit d'un souvenir personnel, certes romancé.

Il nous restitue avec justesse l'atmosphère estivale, les hésitations, les maladresses, les émois de jeunes hommes, des copains pas tout à fait adultes encore. Jusqu'à l'événement qui les bouleversera et les changera tous. Jusqu'à la fin de l'innocence et des plaisirs de vacances faciles.

J'ai aimé m'introduire dans ce groupe de copains, les observer, deviner leur part d'ombre, de lumière aussi, les accompagner dans leurs dernières balades de langueur et d'espièglerie, avant la déchirure.
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Eté 1985. Comme chaque année, Philippe prend le ferry avec ses parents pour l'île de Ré. Il retrouve ses copains, des nouveaux intègrent le groupe. le temps s'arrête pour quelques jours sous la chaleur du soleil. Trainer à la plage, boire des bières, passer des heures à discuter de tout et de rien avec les copains, draguer, aller au bal du 14 juillet. Mais cette année, un drame va changer à tout jamais la vie de chacun d'eux, laissant une plaie béante qui ne cicatrisera jamais.

Philippe Besson puise à nouveau dans les souvenirs autobiographiques pour nous parler de ce qui a été enfoui pendant quarante ans. Il nous dépeint ces moments où l'insouciance s'éloigne subitement. La vie n'a pas toujours le goût du sel sur les lèvres. Lors du voyage de retour, il est soudain devenu un adulte confronté aux doutes. Besson a su une nouvelle fois me bouleverser dans ce drame empli de nostalgie.



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Comme chaque été, Philippe vient passer ses vacances sur l'île de Ré, où il retrouve ses amis de toujours, François et Christophe. Cette année 1985, c'est celle de leurs 18 ans, l'année du bac et du permis mais aussi l'âge de transition, où l'on a encore un pied dans l'enfance mais déjà l'autre dans le monde adulte... Un âge où l'on a encore l'avenir devant soi et où tout semble possible… Cette année-là, un nouveau s'est joint au groupe. Nicolas s'est installé avec sa mère sur l'île l'hiver passé, fuyant un père violent et abusif. Artiste torturé, compagnon taiseux et flegmatique, sa nonchalance et son mystère séduisent immédiatement Philippe qui se lie très vite d'amitié avec le jeune homme. Par ailleurs, l'arrivée de Marc et de sa soeur, la jolie Alice, des estivants venus de Paris, promet un été inoubliable…

Premier texte de Philippe Besson que je lis et je dois dire que je suis très agréablement surprise! J'ai tendance à me méfier de l'autofiction que je trouve souvent trop nombriliste et finalement assez agaçante ou, pire, ennuyeuse… Mais là, point du tout! le ton est juste, emprunt d'une certaine mélancolie pour décrire cet âge charnière, au sortir de l'enfance, où ne rien faire est déjà une occupation en soi... Philippe Besson dépeint à merveille cette époque, pas si lointaine et pourtant d'un autre temps, où les portables n'avaient pas colonisé les relations aux autres, où l'on n'était pas sans cesse informé, stimulé, sollicité. Un temps propice à plus de simplicité et d'authenticité et où seul le plaisir d'être ensemble comptait vraiment…

J'ai pris beaucoup de plaisir à me mêler à ce groupe d'amis si différents et pourtant si unis. le ton est simple, accessible, sans fioritures, mais n'en demeure pas moins élégant, favorisant la proximité avec le lecteur. Par ailleurs, Philippe Besson parvient, sans efforts apparents, à tenir son lecteur en haleine, jouant avec sa curiosité, laissant longtemps planer le mystère autour d'un drame annoncé… C'est habile, efficace, et surtout terriblement addictif! Bref, cette première incursion dans l'univers de Philippe Besson m'a clairement donné envie de renouveler l'expérience!
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Roman de l'adolescence qui s'achève, du dernier été d'insouciance, des premières amours et des amitiés aussi fulgurantes que fugitives, ce livre a le goût des glaces du bord de mer, l'odeur salée du large. Il est empreint de cette nostalgie doucereuse et mélancolique qui donne envie de revivre ces vacances trop vite passées, celles où régnaient la joie et la sérénité (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2024/01/18/un-soir-dete-philippe-besson/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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