Il faisait seulement 7°C ce matin, mais j'ai étalé la serviette sur le balcon, la crème solaire sur le bout du nez, et pour boucler la boucle, je me suis étalée sur la serviette.
Je vous entends d'ici dire Nan, c'est pas vrai ! Attention, vous n'avez pas bien lu, j'ai jamais dit non plus que j'étais en maillot de bain !
Ensuite j'ai tourné la tête, et à droite sur les autres serviettes il y avait Philippe et Christophe et à gauche, Marc, nicolas, Alice et François. Oui heureusement, j'ai un grand balcon !
Et puis comme Philippe, en réalité c'est
Philippe Besson, d'un coup de baguette magique, il a transporté tout ce petit monde sur une plage de l'île de Ré. En ce 18 juillet 1985, il faisait bon de paresser au soleil sur la plage avec les copains.
C'était sympa, on était bien. Bon, j'admets, c'était pas fou non plus, la glandouille habituelle des vacances estivales quand on a 18 ans, quoi.
Sauf que l'été 1985 va marquer la fin de l'insouciance, de l'adolescence, un événement venant précipiter brusquement la petite bande dans un après irréversible après la disparition de l'un d'entre eux. Je ne divulgâche rien puisque l'auteur annonce la couleur lui-même dès le premier chapitre.
Philippe Besson flatte de manière un peu facile les lecteurs de sa tranche d'âge, qui retrouvent avec délice des références à leurs propres années adolescentes dans les années 80, opinent du chef et sourient de toutes leurs dents à l'évocation des vieilles gloires musicales de l'époque comme Daho ou Modern Talking (la maison ne recule devant aucun sacrifice).
Cependant, ce récit intimiste ne m'a pas permis de renouveler le coup de coeur éprouvé l'an dernier pour «
Ceci n'est pas un fait divers », la sincérité de l'auteur est touchante, à fleur de peau.
Philippe Besson se livre avec ses doutes, ses égoïsmes de jeunesse, ses regrets et ses « et si ? » un peu à la manière de
Brigitte Giraud dans
Vivre vite (même si là ça ne concerne pas tout le livre). J'aurais cependant aimé que la psychologie des différents protagonistes soit un peu plus fouillée, je suis restée un peu trop à faire la planche, à la surface des sentiments. Et finalement, j'ai eu l'impression de lire la chronique du fait divers tant redouté et décrié par l'auteur dans son précédent roman car l'ensemble reste plat, sans surprise au niveau du style ni de l'histoire.
J'ai malgré tout retrouvé avec plaisir la plume simple et déliée de
Philippe Besson, dans ce roman qui m'a semblé comme un amour de vacances ; un moment agréable mais qui sera rapidement oublié comme du sable qui file trop vite entre les doigts.