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Citations sur Psychanalyse des contes de fées (52)

Les figures maternelles de la mère elle-même et de la sorcière, si importantes dans « Jeannot et Margot », deviennent insignifiantes dans « Le Petit Chaperon Rouge » où la mère et la grand-mère ne font rien : elles ne protègent pas, ne menacent pas. L’homme, au contraire, tient une place capitale sous ses deux aspects opposés : le dangereux séducteur qui se fait le meurtrier de la bonne mère-grand et de la petite fille, et le chasseur, qui représente la figure paternelle forte, responsable, et qui sauve l’enfant.
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Le conte de fées folklorique, même si on le prend à ce niveau apparent, exprime une vérité importante et désagréable : que la pauvreté et les privations n’améliorent pas les caractère de l’homme, mais qu’elles le rendent plus égoïstes, moins sensible aux souffrances des autres et enclin, par conséquent, à se lancer dans de mauvaises actions.
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"Ce sont les parents les plus narcissiques qui se sentent les plus menacés par la croissance de leur enfant. Celui-ci leur montre, en prenant de l’âge, qu’ils vieillissent. Tant que l’enfant est totalement dépendant, il continue, pour ainsi dire, de faire partie du père et surtout de la mère. Mais quand, mûrissant, il tend vers son indépendance, il est ressenti comme une menace, et c’est ce qui arrive à la reine dans « Blanche-neige »."
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Les contes de fées, à la différence de toute autre forme de littérature, dirigent l’enfant vers la découverte de son identité et de sa vocation et lui montrent aussi par quelles expériences il doit passer pour développer plus avant son caractère. Les contes de fées nous disent que, malgré l’adversité, une bonne vie, pleine de consolations, est à notre portée, à condition que nous n’esquivions pas les combats pleins de risques sans lesquels nous ne trouverions jamais notre véritable identité. Ces histoires promettent à l’enfant que s’il ose s’engager dans cette quête redoutable et éprouvante, des puissances bienveillantes viendront l’aider à réussir. Elles mettent également en garde les timorés et les bornés qui, faute de prendre les risques qui leur permettraient de se trouver, se condamnent à une existence de bons à rien, ou à un sort encore moins enviable.
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Contrairement à ce qui se passe dans la plupart des histoires modernes pour enfants, le mal, dans les contes de fées, est aussi répandu que la vertu. Dans pratiquement tous les contes de fées, le bien et le mal sont matérialisés par des personnages et par leurs actions, de même que le bien et le mal sont omniprésents dans la vie et que chaque homme a des penchants pour les deux. C’est ce dualisme qui pose un problème moral ; l’homme doit lutter pour le résoudre.
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Tel est exactement le message que les contes de fée, de mille manières différentes, délivrent à l’enfant : que la lutte contre les graves difficultés de la vie est inévitable et fait partie intégrante de l’existence humaine, mais que si, au lieu de se dérober, on affronte fermement les épreuves inattendues et souvent injustes, on vient à bout de tous les obstacles et on finit par remporter la victoire.
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Les pulsions horribles de l'enfant, p. 191
Les parents qui ne veulent pas croire que leur enfant a des désirs de meurtre et a envie de mettre en morceaux choses et gens croient que leur petit doit être mis à l’abri de telles pensées (comme si c’était possible !). En interdisant à l’enfant de connaître des histoires qui lui diraient implicitement que d’autres enfants que lui ont les mêmes fantasmes, on lui laisse croire qu’il est le seul être au monde à imaginer de telles choses. Il en résulte que ses fantasmes prennent pour lui un aspect effrayant. […]
On peut relever une étrange contradiction : au moment même où des parents d’un bon niveau d’instruction interdisaient les contes de fées à leurs enfants, les progrès de la psychanalyse leur apprenaient que loin d’être innocent, l’esprit de leurs jeunes enfants était plein de chimères angoissées, coléreuses et destructives. […] Il est également remarquable que les mêmes parents […] oubliaient les innombrables messages rassurants des contes de fées.
On peut expliquer cette contradiction par le fait que la psychanalyse a également révélé les sentiments ambivalents qu’éprouve l’enfant à l’égard de ses parents. Ceux-ci sont gênés d’apprendre que l’esprit de l’enfant n’est pas seulement plein d’un amour profond, mais aussi d’une haine solide à leur égard. Étant avant tout désireux d’être aimés de leurs enfants, les parents appréhendaient de leur faire connaître des histoires qui pourraient les encourager à les repousser ou à les considérer comme méchants.
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De l'utilité transitionnelle des symboles, p. 81-82
La vie sur une petite planète entourée d’un espace limité paraît à l’enfant affreusement froide et solitaire, à l’opposé, il le sait, de ce que devrait être la vie. C’est pour cela que nos ancêtres éprouvaient le besoin de se sentir abrités et réchauffés par une figure maternelle enveloppante.
Déprécier cette imagerie tutélaire en la réduisant à des projections puériles issues d’un esprit immature, c’est dérober à l’enfant l’un des aspects de la sécurité et du réconfort durables dont il a besoin.
[…] C’est cette sécurité – en partie imaginaire – qui, lorsqu’il l’a expérimentée pendant un temps suffisant, permet à l’enfant de développer ce sentiment de confiance en lui ; cette confiance est indispensable pour qu’il apprenne à résoudre les problèmes que lui posera la vie grâce au développement de ses propres capacités rationnelles. Finalement, l’enfant reconnaît que ce qu’il tenait littéralement pour vérité – la terre mère – n’est qu’un symbole.
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Le comportement du loup commence à prendre un sens dans la version des frères Grimm si nous présumons que pour disposer du Petit Chaperon Rouge le loup doit d’abord se débarrasser de la grand-mère. Tant que la (grand-)mère est dans les parages, la petite fille ne sera pas à lui. Mais une fois que la (grand-)mère a disparu, il est libre d’agir selon ses désirs qui, en attendant, doivent être refoulés. L’histoire, sur ce plan, s’occupe du désir inconscient de l’enfant d’être séduite par son père (le loup).
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L’histoire de « Jeannot et Margot » donne corps aux angoisses et à l’apprentissage nécessaire de l’enfant qui doit surmonter et sublimer ses désirs primitifs qui l’enferment en lui-même et sont donc de nature destructive. L’enfant doit savoir que, s’il ne s’en libère pas, ses parents ou la société l’obligeront à le faire contre sa volonté, comme le fit précédemment sa mère en le sevrant quand elle estima le moment venu. Le conte exprime symboliquement ces expériences internes reliées directement à la mère. Le père, tout au long de l’histoire, peut donc rester un personnage falot, inefficace, ce qu’il est en réalité pour l’enfant pendant les premiers temps de sa vie, quand sa mère et seule importante, qu’elle lui apparaisse bonne ou menaçante.
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