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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C'est une histoire banale. Celle d'une jeune fille abandonnée par un bel indifférent après qu'il soit arrivé à ses fins.
Ensuite tout est allé très vite, trop vite pour Rayhana. Pour fuir la honte d'un enfant hors mariage, sa mère lui enlève le bébé à sa naissance. La jeune femme fuit son village en emportant le tambour sacré de la tribu, comme pour une ultime vengeance ou pour se protéger des maléfices.
Elle part en espérant retrouver cet enfant qu'elle a à peine eu le temps de tenir dans ses bras.
Tout au long de son chemin, Rayhana nous conte son histoire et sa vie dans le désert Mauritanien.
Les chapitres entrecroisent le présent et le passé pour reconstruire la chronologie du récit en délivrant beaucoup d'informations sur la vie nomade, sur les rites et les traditions.
J'ai suivi Rayhana, j'ai eu peur pour elle, chaud avec elle, espéré avec elle, tant l'écriture de Beyrouk est précise dans ses descriptions, belle et poétique.
Il nous propose le magnifique portrait d'une femme courageuse et volontaire.
La presse a peu parlé de ce livre magnifique, alors, écoutez-moi, lisez le !



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Il n'y avait ni lune ni étoiles ce soir- la. La luminosite s'était éteinte et le ciel ne parlait pas. Il n'y avait plus de couleurs ni de formes. Les dunes et les arbres avaient fondu dans le noir sidéral. Je tournais les yeux partout pour traverser les ombres. C'est la 1 er fois que je lis un livre de cet auteur. Je psalmodiais des sourates pour me protéger. J'étais heureux de ce mutisme des choses. Je savais qu'ils ne me retrouveraient pas facilement. Que le noir les aveuglerait. Tous les bergers l'avaient dit. Sans oublier, sans faiblir, il faut éviter de tomber. Et moi, Rayhana si fragile et menue, je n'avais peur de rien. J'étais prete a tout. Combien de temps j'avais marché ? Je ne savais pas. J'entendais bruire mon estomac. Il aurait peur de voir une femme dépenaillée et souffrante, un djinn. le chef hurlera blesse dans son stupide orgueil.
Le rezzam,le fanion sacré qui jamais ne devait être touche par des mains impures. le tobol sacré a été souillée. Il a chuté. Je ne ressentais aucun remords meme j'exultais.
Je ne demandais rien au berger que j'avais rencontré. le drapeau qu'avaient porté
nos pères, était salis. Ce tambour ne va plus gronder pour vous. Une minuscule portion de douleur sera incomparable au gouffre qu'ils avaient creusé en moi. J'avais effacé les sourires satisfaits. La faim se réveilla en moi. Je n'avais plus rien à voir avec eux parce qu'ils m 'avaient interdit d'aimer. J'avais effacé leurs sourires satisfaits.Je n'étais plus de nulle part , je devais seulement m'éloigner. Je poussais devant moi, en ahanant fort, le tambour sacre. Mesmes pied s'enfonçaient dans le sable, et je m'affalais parfois sur le ventre. Maintenant je suis sur le reg ou les pierres sont tranchantes. J'ai faillis hurler tant je souffrais. J'avais trouvé le pays des cailloux qui écorchent les pieds mais ne retiennent pas les traces. Les regs ne savent pas pardonner à ceux qui s'arrêtent de marcher. J'avais peur, peur. J'avais peur de ma mère. le ciel me refusaient cet honneur et de se taire en plus.
Il m'ecrasait sous sa voute. Les gouttes de pluie me giflerent le visage. La pluie est un merveilleux don du ciel. Je dodelinais de la tête. Je sentais comme un intrus. L'argent chez nous ne servait à rien de bien utile. C'est ça me dit'elle. Tu peux te passer d'argent. Lui dit elle ? Quand je passais devant les tentes, je sentais les regards me suivre. J'entends déjà les septs youyous. Cela n'avait pas de sens.
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Ce titre est une révélation. Une magnifique histoire touchante et prenante. Une fin qui vous coupe le souffle. Je pensais que j'avais fait le tour de la littérature africaine mais il n'en est rien. Je souligne aussi le travail de l'éditeur qui propose un bel ouvrage soigné et sans coquille. Beyrouk a bien mérité son prix…Un grand coup de coeur qui me relance sur le continent africain.
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Dans le désert mauritanien, une jeune fille fuit son campement emportant avec elle le tambour sacré, symbole de la fierté de sa tribu . Elle sait qu'en volant ce rezzam, elle commet le pire des actes et met ainsi sa vie en danger. Les hommes de la tribu la traqueront , la tueront s'il le faut pour le récupérer mais peu importe, elle veut se venger en les dépossédant comme elle l'a été . Pour qu'ils goûtent eux aussi à l'amertume et à la honte.
En s'échappant Rayhana part à la recherche de ce qu'on lui a volé pour éviter le déshonneur de sa famille, son bien le plus précieux...
Tel un griot passeur d'histoire qui peut chanter les louanges d'un lignage ou en révéler les secrets honteux , l'auteur à travers du récit de la fuite de Rayhana nous fait découvrir un monde inconnu où se télescopent la modernité et les traditions séculaires, celles d'une organisation féodale où l'esclavage est encore cours.
Mbarek Beyrouk est un journaliste et écrivain mauritanien d'expression française qui maîtrise le verbe à la perfection. Dans ce roman, il nous conte la magie du Sahara et de son peuple mystérieux capable du meilleur comme du pire.
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Quel livre magnifique et bouleversant ! Et quelle superbe plume ! C'est donc un sans faute de mon point de vue.
Nous suivons le cheminement et les recherches d'une jeune femme issue d'une tribu nomade du Sahara qui a fui son clan. Grâce à elle, nous apprenons de nombreuses coutumes, et nous voyons aussi surtout les différences extrêmes entre ces nomades et les citadins. L'héroïne a un coeur pur, ses réflexions sont belles et elle porte un regard juste et très mature sur le monde par rapport à son âge. Vérité également marquante qui apparaît dans ce roman : les hommes peuvent faire preuve d'une grande cruauté quand il s'agit de leur fierté ou de leurs idoles.
Je recommande donc chaudement ce livre et de mon côté je vais me pencher sur les autres livres de Beyrouk.
J'aime énormément la maison d'éditions Elyzad qui nous offre toujours de petites pépites tant au niveau du contenu que de la présentation physique !
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Elyzad, une maison d'éditions que je ne connaissais pas, BEYROUK, un auteur que je ne connaissais pas non plus et un roman – le tambour des larmes – trois rencontres magnifiques.
Histoire banale, sans doute, que celle de la jeune Ryanna, séduite et abandonnée par Yahya, bel ingénieur chercheur d'or. Enceinte, elle doit accoucher loin de sa tribu tenue dans l'ignorance, et se séparer de son enfant peu après sa naissance. Ce serait, en effet, une histoire banale si elle ne se passait dans le Sahara mauritanien, si Ryanna n'était une Oulad Mahmoud, si, en s'enfuyant, elle n'avait volé le tambour sacré.
Mais rien n'est ordinaire dans ce récit. Ni l'histoire qui mêle le présent au passé, la ville au désert, les tribus engluées dans leurs coutumes aux citadins indifférents, ni l'écriture qui sublime le texte. Cette écriture poétique, imagée, olfactive, presque, nous entraîne à la suite de l'héroïne, nous fait trembler en même temps qu'elle, nous apeure, nous enchante. Nous découvrons le superbe désert mauritanien, les rites et coutumes de ses habitants, la force de la religion, la dignité de chacun, l'amour et l'amitié.
Le tambour des larmes est, de mon point de vue, un superbe roman et je remercie Isabelle de me l'avoir fait découvrir.
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Ce magnifique livre nous plonge au coeur des aventures et des pensées d'une jeune Bédouine, RAYHANA en quête d'une partie d'elle-même, un morceau de sa chair qui lui aura été enlevé par sa tribu, sa famille, ses traditions. Cette épopée personnelle, racontée en parallèle de cette vie d'avant ou jamais elle n'aura eu le droit d'exister par elle-même, la conduira de son campement familiale à de multiples rencontres pleines d'humanité qui la porteront chacun avec leur coeur jusqu'à la délivrance.
Avec des personnages entiers comme la mère de RAYHANA, ardente et hargneuse, grande cerbère des croyances ancestrales de la tribu des Chella, dont l'honneur et la fierté coupent toute velléité de son coeur de mère à s'ouvrir au bonheur de sa fille.
L'écriture est limpide et riche, presque cristalline dans sa facilité à faire naître en nous un paysage, une atmosphère, un personnage auquel on s'attache et que l'on ne veut plus quitter.
Suivez cette héroïne dont la vie qu'ils lui avaient promise était écrite d'avance, simple et docile, et qui vous fera pourtant vibrer de sa richesse intérieure qui la mènera à l'essence de notre condition d'homme, l'amour et la liberté, envers et contre tout.
Belle lecture garantie.
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Tout d'abord merci aux éditions Elyzad de publier ce genre de textes, encore plus dans la magnifique édition poche, qui rend le roman accessible au plus grand nombre.
Le tambour des larmes est un roman mauritanien, sur la condition des femmes, la vie dans le désert du Sahara en tribus, les traditions imposées et subies autant par les femmes que les hommes, le développement urbain en Afrique, etc.
On a une alternance de chapitres au présent et au passé, qui donne plus de profondeur à l'histoire, puisque les éléments sont distillés petit à petit.
J'ai été très émue par l'histoire du personnage principal, qui se lance dans une quête irrépressible : retrouver l'enfant qu'on lui a arraché
Je vous recommande vraiment de vous procurer ce roman !
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Ce roman fait partie de ceux qui dès les premières pages, nous font vibrer. J'ai tout de suite su que ce livre allait être un coup de coeur.

Le tambour des larmes, ça parle de quoi ?

C'est l'histoire de Rayhana, une jeune femme issue d'une grande tribu du Sahara mauritanien qui alors qu'elle menait une vie paisible voit sa vie chamboulée suite à une mauvaise rencontre. Elle décide de fuire son campement, emportant avec elle le totem sacré de sa tribu, un tambour. Ce récit nous raconte son épopée à travers le désert et la ville, ses rencontres et ses douleurs...

Ce roman est sublime. Il nous transporte au coeur de la Mauritanie, où l'on découvre les traditions ancestrales des tribus bédouines, la vie et les moeurs des grandes villes. L'auteur de sa plume fluide, fine et poétique nous dépeint le portrait d'un pays mais surtout d'une jeune femme pleine de courage, prête à tout pour à nouveau se sentir vivante.
Beyrouk parvient à nous faire ressentir les souffrances du corps, et les maux de l'esprit de Rayhana, causés par certaines traditions qui oppriment les femmes.

A LIRE D'URGENCE ❤
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J'ai acheté ce roman pour me préparer à mon voyage randonnée en Mauritanie de décembre prochain. Je l'ai commencé, et le lendemain, le voyagiste m'annonçait l'annulation (non surprenante) de ce même voyage.

Mais je suis tout de même partie en Mauritanie avec Rayhana, et ai vécu ce pays de façon sans doute plus réelle, sans filtre, qu'en y mettant mes pieds de touriste, même si marcheuse. Certes, je n'ai pas eu chaud, je n'ai pas peiné dans le sable... Mais j'étais dans le coeur, dans le sang, dans les larmes, dans la révolte, dans la détresse de cette jeune bédouine en fuite. J'ai aperçu ce qu'était être une femme bédouine, issue d'une fameuse tribu, encore à notre époque.

Ce roman est très fort, puissant, dur. Localisé et en même temps, assez international (excepté sans doute les pays très industrialisés, et encore, le fond du sujet touche tout le monde, à différents degrés : la place de la femme et ses droits / non droits ici dans une société). Dans le tambour des larmes, il s'agit d'une société tribale, patriarcale.

Rahyana est une jeune fille lorsqu'elle "faute" avec un "étranger" de passage près de son campement. Les conséquences pour cette ingénue seront terribles et point de départ du roman. C'est Rahyana qui raconte son histoire, en alternant les chapitres sur sa fuite et ses rencontres, et les chapitres sur les longues et terribles épreuves qui l'ont conduite à fuir, en emmenant le tambour sacré de sa tribu, pour que tous ceux qui l'ont abimée en plein coeur souffrent dans ce qu'ils ont de plus hiératique et dans leur fierté.

Volontairement, je dévoile très peu cette bouleversante histoire. L'écriture est très agréable, teinté de poésie, de lyrisme ou d'onirisme qui s'accordent à merveille avec les lieux, les croyances de ces terres désertiques et brûlantes. J'ai été prise aux tripes par la détresse de cette jeune fille, et surtout, par son impuissance, malgré sa rébellion. J'ai tant espéré que sa quête ne soit pas veine. Mais le monde est cruel, ici, là-bas, partout.

Le tambour des larmes est très intéressant au-delà de son histoire humaine. Il permet d'apprendre beaucoup sur la vie tribale, les rites ancestraux, tantôt dignes, tantôt très éculés. Beyrouk confronte dans ces pages deux mondes opposés et pourtant si proches géographiquement : celui des tribus bédouines et celui des moyennes et grandes villes déjà dans l'hyper mondialisation et l'individualisme.

Je pouvais m'y attendre mais j'ai été choquée par l'hypocrisie et l'ambiguïté des coutumes tribales... La "sagesse" légendaire et la tradition de l'hospitalité sont tellement prégnantes... Et en même temps, une nouvelle vie est refusée. de même, j'ai peut-être naïvement découvert que la pratique de l'esclavage est encore monnaie courante en Mauritanie, malgré la loi qui l'interdit. le mythe de la tribu nous fait parfois rêver, nous petits européens avides de grands espaces. Et pourtant, le poids de la vie communautaire y est aussi lourd que chez nous voire plus, et la vie bien plus âpre encore.

Un magnifique et envoutant roman et un pays méconnu à découvrir. Entre louange et magie du Sahara et dénonciation de secrets honteux. Une voix de l'Afrique, à travers celles des femmes.
Lien : http://lescoupsdecoeurdegera..
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