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Un dernier coup d'oeil à la ruelle éclairée par une lune pâle. le plafond est bas, les nuages imposent leur chaleur ouatée. Je lève les yeux au ciel, espérant y retrouver malgré tout le bleuté de la lune. Mythique. La lune et une étoile qui brille dans le ciel, dans le coeur, au plus profond de mon âme. Sauvage. Un cri dans la nuit. Bestial. La bête rôde, un loup ? Non. Juste un chien qui clame sa solitude la nuit, comme un loup le ferait pour retrouver sa meute. Sam. Sauf que Sam n'a pas de meute, un chien solitaire, un chien SDF, un chien de SDF.

Des ivrognes gerbent sur le trottoir. Pourtant la soirée est encore jeune. de la musique stellaire braille sa mélancolie à l'intérieur des vieux juke-box d'un bar où les habitués s'endorment sur le comptoir quand ce n'est pas dans le caniveau. Un être perdu, une âme en peine. Il crie lui-aussi. Sa peine, sa solitude. Sa peur surtout. Il a perdu son compagnon, son être cher, son chien Sam. Il vit dans la rue. Sam le maintient en vie. Une grosse boule de poil pour se lover contre. Que va-t-il devenir, câlisse, sans son chien. Sans Sam.

Il erre dans les rues, entre les ruelles toujours plus sombres. Des bouts de chemin obscur comme sa vie, aussi ténébreux qu'une musique de Leonard Cohen. Il parle tout seul. Je comprends sa douleur, je la ressens. Sam est tout ce qui lui reste dans sa vie. Un chien, comme une bouée de sauvetage pour le tenir à flot dans cette putain de vie. Sam, t'es où, câlisse ?

Il s'affole, il panique, il est surtout perdu. Il n'arrive plus à réfléchir. Sa pensée comporte ce voile noir qui masque toute perspective. Il respire, un coup, deux coups. La tension s'abaisse. le rythme cardiaque se calme. Il a entendu une musique. Pas un appel, juste un souvenir. Une longue chanson comme le hurlement d'un chien sauvage sous acide psychotrope. Il se dirige vers cette mélopée mystique. Il espère que Sam a eu le même réflexe. Après tout, ils écoutaient ensemble les mêmes titres, les mêmes musiques d'âme. Et pendant ce temps-là, il raconte sa vie, sa déchéance. Putain de vie. Il n'a pas été épargné par le sort ou le diable. Tabarnak.

Sous la lune, quelques gouttes tombent entre les craques du bitume. de quoi faire pousser la mauvaise herbe, ces gouttes d'eau salée qui ne tombent pas du ciel mais de son âme. Et de la mienne, par l'occasion de cette rencontre. Fucking triste mais humaine. Profondément.
Lien : https://memoiresdebison.blog..
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La quête éperdue d'un héros brisé
*
Pioche dans ma PAL de juin, choisi par @neneve (que je remercie au passage).
Longtemps dans ma biblio, un format court écrit par une française, et québecoise d'adoption.
*
Ici on parle d'amour inconditionnel, d'émotions (toutes celles qui touchent notre coeur, qui remuent, qui cognent, qui troublent)...
Une lecture coup de poing qui chatouille quelque chose au fond de nous. Presque impossible à traduire. Une histoire qui se vit.
Justement, comme celle de notre héros, un gentil garçon au grand coeur. Un jeune homme , la tête dans le guidon qui erre dans les rues de Montreal, à la recherche de son chien. Vous l'avez deviné, c'est Sam.
Une histoire qui pourrait être banale, dit comme ça mais alors quand c'est l'auteure qui en parle, là ça devient grandiose.
Elle ose décrire l'itinérance, la misère sociale, la tristesse en même temps que la chaleur et peut-être l'espoir de jours meilleurs.
Une écriture tout en dents-de-scie, sombre, mais si juste, si "collée au plus près des sensations".
Un parler franc et imbriqué d'expressions québecoises qu'on n'a pas l'habitude d'entendre.
Un roman qui m'a bouleversé bien au delà de la raison. Une note d'espoir est suggérée en fin de récit. Heureusement bienvenue !
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Mathieu vit dans la rue avec son chien Sam. Mathieu est un jeune garçon, livré à lui-même. Sam, une femelle pitbull grise avec un collier rose est la seule chose qui le retient encore sur terre. Mais le jour où il la perd, tout bascule... Reviennent alors le hanter les souvenirs qui ont fait de lui un homme à genoux...
Même si j'ai parfois été déroutée par l'écriture et les nombreuses expressions québécoises, ce livre est bouleversant et chargé en émotion. On sent dès le départ le drame qui se joue pour ce jeune homme et on avance avec une angoisse collée au coeur. Quand éclate la vérité, la raison de son errance, on partage sa douleur et le froid qui l'habite. Un très beau roman, et un grand merci à Lislou pour l'avoir mis sur ma route...
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Matthieu est jeune itinérant (un SDF) qui n'a plus dans la vie que sa chienne Sam et il sera complètement désemparé quand l'animal disparait soudainement.

En cherchant Sam, on en apprendra un peu plus sur les malheurs de la vie de Mathieu, comment il s'est retrouvé à la rue, et comment son chien est devenu le seul contact chaleureux, sa seule raison de ne pas mettre fin à ses jours.

Évidemment ce n'est pas très joyeux comme roman, car c'est sa misère que Mathieu raconte au « je ». Mais malgré la tristesse de la situation, on y trouve pas que la misère, mais aussi de l'amour et de l'espoir.

Et la prochaine fois que je croiserai un itinérant avec son gros chien, je penserai un peu à Sam qui tient le coeur de son maître au chaud…

PS Merci à Neneve et au Challenge Multi-défis 2018 grâce à qui j'ai rencontré Sam
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Eh dude, tu veux-tu que je te dise ? Il m'a presque fait brailler, ce livre. Comme une toune d'Aznavour qu'on trouverait ben heavy mais qui vous mettrait comme pas la larme dans l'oeil.

C't un vrai mélo, crisse, la vie de Mathieu, une vie de marde comme pas. Une vie à la rue. Des fois, on n'a pas le choix. Comme dit Mathieu : « Devoir survivre au-dehors, c'est ce qui m'a fait survivre en-dedans ».

Anyway.

Ils vivent à la rue, à la quête d'un bon spot pour passer la nuit, Mathieu pis Sam, la chienne- pas le chien, c'est-tu qu'il faut qu'on te dise encore une fois que c'est-tu Sam' comme Samantha, une pit' grise avec un câlisse de bandana rose, une vraie fif, et la tête toute pleine de douceur !-

Et pis vl'à que Sam se trisse, ostie, ou pire qu'on la kidnappe ? va savoir ! Vl'à Mathieu plus lonely qu'une crêpe sans sirop d'érab' : plus personne à pogner par le cou, à y faire des colles, plus de léchouilles frouillées, ni de chaleur à partager derrière les racks à vélos ou les escaliers de secours tricotés en fer.

Un adulte qui serait rendu flo, à force de braillage, voilà ce qu'il est devenu, Mathieu.

C'est ben weird que le monde s'écroule comme pas, quand tu perds le seul être qui te donnait envie de vivre encore un peu. Et lentement, comme les neiges sur le Saint Laurent qui fondent avec le printemps, les larmes dégèlent un à un les souvenirs : la mère, le père, Karine, Lila, et Sam …

Une vie de marde. Une vie d'amour, aussi.

Tu veux-tu pas quand même que je te raconte l'histoire ? c'est que la fucking émotion, si je raconte, tu l'auras pas. Alors, crisse, fais un effort : habitue-toi au joual , écoute donc Mathieu qui cause et deviens son chum.

Il en a ben besoin !
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Chacun cherche son chien

La Québécoise Sophie Bienvenu avait connu un joli succès avec ce roman que les éditions Anne Carrière ont eu la bonne idée de publier de ce côté de l'Atlantique. N'hésitez pas à suivre Mathieu dans les rues de Montréal, à la recherche de sa chienne Sam.

Mathieu cherche un endroit où passer la nuit. Il est un «itinérant», comme on dit à Montréal. Les Québécois ont toujours eu le sens du mot juste, celui qui ajoute du sens et de la poésie là où les Français cherchent l'efficacité de l'acronyme, comme SDF. Soulignons donc d'emblée que l'une des grandes forces de ce roman, c'est justement sa langue. Ici l'oralité et le parler québécois donnent au récit un ton à nul autre pareil. Rassurons à ce propos tous ceux qui imaginent devoir lire ce roman un traducteur franco-québécois à la main. On comprend parfaitement cette langue imagée, on la «traduit» à l'aide du contexte et, si vraiment on éprouve le besoin d'une explication de courtes notes de bas de page éclairent certaines expressions. Mais revenons à Mathieu. Si l'on découvre bien plus tard comment il y fini dans la rue, on comprend d'emblée qu'il a déchiffré la sociologie de sa condition. «Les itinérants, tu peux leur donner de l'argent, tu peux leur faire un sourire, ou même leur demander comment ça va, mais tu peux jamais, jamais, jamais les toucher. Parce que t'as beaucoup trop peur que notre misère s'attrape.»
Une misère qui désormais lui colle à la peau et qu'il partage avec sa chienne Sam. le pitbull lui offre chaleur et affection, sans aucun doute ce dont il manque le plus. Et s'il doit avoir une chance de se reconstruire, ce sera grâce à elle. Alors quand il la laisse seule pendant deux minutes et qu'il ne la retrouve plus en revenant, on imagine la catastrophe que cela représente pour lui.
Désormais, il n'a qu'un seul but: chercher Sam.
Avec Mathieu, on arpente alors les rues de Montréal dans une sorte d'urgence que le style rend parfaitement. On partage sa quête, on espère qu'au détour d'un carrefour c'est la truffe «frouillée» (froide et humide) de Sam qui émergera. Mais après les premières heures, on comprend la difficulté de la tâche. Car aux dangers que courent tous les animaux dans la grande ville, il faut ajouter la mauvaise réputation des pitbulls et les razzias qu'opèrent les organisateurs de combats de chiens. Ce que va découvrir Mathieu fait froid dans le dos. Et ce qu'il livre au lecteur au fil de son introspection sur sa famille et sur l'enchaînement de circonstances qui l'ont mené dans la rue est tout aussi bouleversant, de sa rencontre avec karine alors qu'il avait 16 ans jusqu'à sa vie de solitaire huit ans plus tard. Sans père, sans mère, sans femme, sans enfant.
Dans sa préface à l'édition canadienne, la romancière et éditrice Marie Hélène Poitras révèle que Sophie Bienvenu a recueilli Mathieu et son chien: «Dans la vraie vie, Sophie l'a aidé à payer les soins vétérinaires de son chien; il s'est confié à elle, lui a raconté son quotidien, ses écueils et petites joies.» Une tranche de vie qui a nourri ce roman dans lequel l'émotion est à fleur de peau et qu'on feuillette le coeur de plus en plus serré. En espérant qu'effectivement, «un jour, Sophie dirigera le choeur des voix qu'elle aura fait naître. Les loups et les chiens des quartiers paumés hurleront à la lune en écho à ce chant. Sophie présidera alors la plus belle chorale qui soit: celle de la parole libérée.»

Lien : https://collectiondelivres.w..
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Montréal. Comme dans beaucoup de grandes villes , la nuit des ombres passent, essayent de trouver où passer la nuit , où prendre un peu de repos. Parmi elles, Mathieu et Sam . Nous allons suivre ce tandem à 6 pattes. Que c'est il passé? Comment Mathieu et sa fidèle chienne se sont ils retrouvés à la rue ? Petit à petit l'histoire s'éclaircit et quand Sam disparaît le monde de Mathieu s'effondre ...Sophie Bienvenu nous narre ici en parler québécois une histoire à la fois touchante et bouleversante . Une bien belle histoire , si je me suis vite fait à la langue et aux expressions "typiques", l'écriture pathos et souvent larmoyante m'a lelle un peu agacée mais ce n'est qu'un ressenti tout à fait personnel ...
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Ce livre est une plongée émouvante au coeur du Québec.
On y suit l'histoire de Mathieu, jeune adulte un peu perdu, à la recherche de son chien.
Le récit est un peu déstabilisant au départ car il se situe à différentes périodes sans que la chronologie soit précisée, mais on s'y fait assez vite.
C'est en tout cas un roman plein d'émotions, le personnage de Mathieu est extrêmement attachant, et j'avoue même avoir versé quelques larmes.
Pour une française comme moi la langue est amusante, pleine de spécificités québécoises (crisse, frette, cave, char, toune,...), mais néanmoins facile à comprendre.
J'ai beaucoup aimé et je compte me pencher sur les autres ouvrages de Sophie Bienvenu.
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Énorme coup de coeur !!!!!!!!!!!!
Belge de naissance, Française sur papier, Québécoise d'adoption et Montréalaise de coeur, Sophie Bienvenu a déjà à son actif plusieurs titres. Pour moi, le plus connu était (k), un roman écrit pour les adolescents. J'ai travaillé en Maison de Jeunes longtemps, et nous en avions des exemplaires que les jeunes pouvaient lire sur place ou bien apporter à la maison. Et puis, dernièrement, beaucoup de gens se sont mis à parler de ce fameux Chercher Sam. Je me suis allé voir de quoi il en retournait : j'ai été séduite par le résumé de la quatrième de couverture. Jeunes de la rue, race canine, démons intérieurs à dompter… Je comprenais pourquoi ça suscitait des passions autour de moi. C'est que j'ai un réseau qui donne plutôt dans le côté ‘'social''.
Bref, c'est avec un apriori plutôt positif que j'ai entrepris ma lecture. Déjà au premier chapitre, c'est percutant. L'itinérance est un sujet délicat. On marche en ville, les écouteurs sur les oreilles, on voit un itinérant, on baisse le regard, on passe à côté, sans un sourire ou un mot, comme gêné d'être content que ça soit pas nous à leur place. Mais y'en a, pour soulager leur conscience, qui donne un peu d'argent. D'autres, qui donne vraiment, parce que triste de leur sort, un geste gratuit, parce qu'il faut aider notre prochain. Mais quand prends-t-on vraiment le temps de les toucher, leur serrer la main, de s'assoir à côté d'eux pour leurs parler, de s'intéresser < leur quotidien ? C'est rare… très rare ! Sophie Bienvenu écrit : ‘'… tu peux jamais, jamais, jamais leur toucher. Parce que t'as beaucoup trop peur que notre misère s'attrape.'' Quand je dis que ça part fort ! L'itinérance nous est racontée dans ce livre, sans détour, sans complaisance.
Ce livre parle aussi d'un amour inconditionnel entre un maître et son chien. Un lien fort, qui peut être difficile à écrire, mais dont Bienvenu traite avec beaucoup de réalisme, d'émotion et de vérité. ‘'Sam léchait mes larmes et elle me donnait des coups de nez frouillés''. Un être qui nous accompagne dans notre malheur, dans notre de mal de vivre. Un être qui vibre notre mal être, qui se blottit contre nous, comme pour en prendre un peu. Ce livre parle aussi d'une manière crue les relations familiales pas toujours reluisantes, à la limite d'être malsaines. C'est par des flashbacks très bien utilisés que nous apprenons à comprendre l'histoire de Mathieu, le narrateur de ce roman magnifique. Ce livre parle aussi du vide que crée l'absence… mais c'est surtout un livre qui parle d'amour.
Une lecture coup de poing, une lecture coup de coeur, une lecture bouleversante. Je pleure encore, mon chat dans mes bras.
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Quelle belle découverte comme quoi même un petit récit peut vous procurer une foule d'émotion s'il est bien écrit. Et pourtant la quatrième de couverture nous mentionne uniquement le fait que nous suivons Mathieu jeune homme sdf qui a perdu Sam sa chienne.

Il va partir à la recherche de celle-ci et nous allons à travers sa quête le suivre entre son passé et son présent et en apprendre beaucoup sur sa vie qui n'a pas été des plus facile.

Une très belle plume ponctuée d'expression québécoise et d'anglais mais cela ne m'a pas gêné de mon côté.

Magie de la lecture et de moment ou j'ai lu celui-ci, je suis actuellement en boucle sur une chanson des Smashing Pumpkings découverte de mon côté récemment, mentionné plus que clairement dans le récit .

Je n'en dirai pas plus le récit étant vraiment court en dire plus serait vraiment dommage et gâcherai cette découverte pour les futurs lecteurs.
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