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Critique de BazaR


Le moins qu'on puisse dire sur Dan Simmons, c'est qu'il ne passe pas inaperçu.

Ce numéro de Bifrost me conforte dans cette idée. En résumé, il y a à boire et à manger chez l'homme, mais ses qualités littéraires sont indéniables.
Ce Bifrost propose un dossier plutôt complet sur l'homme et son oeuvre : un survol de sa vie et sa carrière, un entretien datant de 2013, un article consacré aux nouvelles – à noter que Harlan Ellison aurait dit à propos de « Le Styx coule à l'envers » que Simmons avait créé une pure merveille –, un papier détaillé sur les Cantos d'Hypérion (à éviter tant qu'on n'a pas lu l'oeuvre, je dirais), un guide de lecture de ses autres oeuvres de l'imaginaire (largement dominé par ses textes d'horreur fantastique) et un article séparé sur ses romans policier.
En bref, Dan Simmons parvient à se fondre dans n'importe quel style littéraire, à jouer avec ses codes et à produire des textes souvent incroyables de qualité (Hypérion en SF, L'échiquier du mal en fantastique, Les larmes d'Icare en littérature blanche, Les forbans de Cuba en thriller espionnage…), mais tout ne serait pas d'excellente qualité (bon, aucune oeuvre n'est parfaite, pas vrai ?).

Pour ce qui est de l'homme, le dossier ne cesse d'évoquer à mots plus ou moins couverts le « glissement » des idées de l'auteur vers la droite radicale. Mais c'est un entretien avec Jean-Daniel Brèque, son ex-traducteur, qui rue dans les brancards. Ce dernier, qui participait au forum Internet de Simmons, a fini par rompre sa relation avec lui, ce qui n'a pas plu à Simmons qui a interdit à Brèque de plus jamais traduire ses romans. Il semble qu'après le 11 septembre, l'opinion de Simmons envers les musulmans se soit radicalisée. Je reconnais de ce que j'ai lu dans cet entretien les idées des furieux supporters de Donald Trump (même s'il n'est pas dit que Simmons le soutient). Ses derniers romans feraient ressortir ces opinions nauséabondes.

Mais Bifrost, ce sont aussi des nouvelles. On a droit à un Greg Egan (La fièvre de Steve) qui me frustre encore avec sa création d'un décor superbe et ambitieux mais une fin en eau de boudin (je ne suis autant pas fan de Egan que la rédaction du Bélial' c'est sûr), un texte superbe de Christian Léourier sur la colonisation d'une planète par des terriens (Je vous ai donné toute herbe), une poésie scientifique belle mais pas forcément digeste pour ceux qui n'aime pas la hard SF, d'un auteur que je ne connaissais pas : Hannu Rajaniemi (Le serveur et la dragonne) et un texte vampirique original et qui m'a donné des frissons de Dan Simmons (La barbe et les cheveux : deux morsures).

Les rubriques traditionnelles sont là aussi, bien sûr : les critiques de bouquins remplissent la PAL (snif… ou pas), un entretien avec Richard Comballot, collaborateur de Bifrost, et un excellent papier de vulgarisation scientifique de Roland Lehoucq sur la flèche du temps, prenant pour prétexte les Tombeaux du Temps d'Hypérion, bien sûr.

J'ai passé de très agréables moments avec ce magazine. Un très bon cru.
Mon prochain Dan Simmons devrait être le recueil de nouvelles Le Styx coule à l'envers. A bientôt 😊 !
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