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3,68

sur 1217 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Le point de départ de ce roman de Laurent Binet, Prix Interalié 2015 et qui est sorti au Livre de Poche à la rentrée 2016- lu dans le cadre de la sélection du livre de poche de la rentrée 2016- après un beau succès grand format lors de la dernière rentrée littéraire est bien la mort de l'illustre sémiologue Roland Barthes l'auteur de Fragments d'un discours amoureux- que tous les comédiens de France disent avoir comme livre de chevet-

Celui-ci a été renversé par une camionnette de blanchisserie le 25 février 1980 Mais cet accident en était-il vraiment un?

De ce doute que beaucoup d'observateurs ont ressenti à l'époque, Laurent Binet- auteur d'un livre étonnant sur François Hollande- imagine une enquête policière menée par un certain inspecteur Bayard ancien de la guerre d'Algérie qui s'adjoint les services de Simon jeune universitaire de Vincennes pour mener l'enquête.

Un thriller déjanté, assez déroutant, qui s'évertue pendant de (trop ?) nombreuses pages à tenter d'expliquer des théories particulièrement pointues et érudites- on est chez Roland Barthes, pas Fabien Barthes sur le langage et la sémiologie..

On ne comprend pas tout, on s'instruit parfois, on s'agace même aussi devant certaines digressions et on a une certaine nostalgie sur cette époque si particulière parmi laquelle la France avait les plus grands penseurs du monde, Barthes, mais aussi Deruda, Deleuze ou Foucault..

Certaines scènes éveillent particulièrement l'attention- comme celle qui se déroule dans les bains douches en compagnie de Foucault et de son gigolo, une scène qui avait beaucoup choqué Yann Moix sur le plateau d'on n'est pas couché- d'autres ennuient voire indiffèrent un peu plus.

L'ensemble, qui dépasse hélas rarement le simple exercice de style , restera pour le moins original et inattendu et surtout met en valeur la langue et le langage d'une fort belle façon….
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Voilà une histoire abracadabrante, un pseudo roman policier qui met en scène des écrivains et des hommes politiques célèbres au moment de l'élection de François Mitterrand.
Tout part de la mort de Roland Barthes, un assassinat dans le roman, et il y en aura d'autres. J'ai vérifié les dates et circonstances de ces décès, peu de correspondances, il s'agit donc bien d'un roman issu de l'imagination débordante de l'auteur.
Plusieurs personnages désirent s'emparer d'une méthode discursive permettant d'accéder au pouvoir (en 1981, vous voyez où l'auteur veut en venir).
Une société secrète met en concurrence différents orateurs, celui qui est jugé le plus médiocre perd un deux doigts, ou pire...
Les lieux de l'action sont divers (par exemple à Bologne lors de l'explosion à la gare durant les années de plomb) ; dans le désordre : Venise, Paris, ...
Il faut s'accrocher pour lire ce roman touffu et confus, c'est pourquoi je n'ai mis que trois étoiles.
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Manifestement Laurent Binet écrit bien et est intelligent.
J'ai passé de bons moments durant ma lecture de la Septième fonction du langage mais j'ai aussi plusieurs fois manqué de l'abandonner.
J'ai bien aimé le flash-back dans les seventies / eigthies, un peu à la Goodbye Lénine.
J'ai bien aimé son ton désinvolte juxtaposant considérations sémiotiques et éléments bruts de la vie quotidienne. Néanmoins, c'est dans l'air du temps, Michel Houllebecq ne lui dira pas le contraire.
J'ai bien aimé l'agréable complémentarité du duo d'enquêteurs, Bayard et Simon au capital sympathie élevé.

Mais je garde un avis mitigé sur ce livre pour les raisons suivantes :
- La caricature permanente et grossière du milieu « intellectuel rive gauche » est agaçante. On a l'impression d'un auteur frustré qui critique le milieu qu'il ne parvient pas à pénétrer.

- Certains passages m'ont paru trop longs : l'introduction à la linguistique est intéressante et l'imbrication entre la science, son histoire et l'enquête est assez puissante mais l'auteur en fait trop. J'évalue à plusieurs dizaines de pages les récitations rébarbatives sur le thème linguistique.

- le livre me parait trop influencé par Houellebecq et perd de ce fait de son originalité. Michel fait une anticipation, Laurent choisit le flash-back. Michel choisit Huysmans, Laurent sélectionne les linguistes. Allez je te pique les scènes des débats présidentiels et le dîner devant la télé. Etc etc…

Bref, je pense que Laurent Binet aura du talent dans ses prochains livres mais qu'il a voulu faire trop bien trop vite. Je pense aussi que les éditeurs et relecteurs portent leur part de responsabilité.


Lien : http://axel-roques.iggybook...
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Un polar linguistique foldingue … comme un jeu de massacre culturel !

Voilà comment je décrirais ce roman déjanté, jouissif, plein de références délirantes et d’explications philosophiques accessibles au non-initié, et surtout d’une cruauté suprême envers la caste des intellos gauchisants qui a pollué toute ma jeunesse. Alors, il faut s’accrocher de temps en temps pour savoir qui, de Searle (John) ou Derrida (Jacques), l’emporte dans l’univers des spécialistes du langage, ou encore de quel côté il convient de pencher entre les deux traditions philosophiques qui déchirent le vingtième siècle finissant : analytique ou continentale. Et ne pas s’irriter de rencontrer des passages entiers en anglais ou en italien en version originale (les non-multilingues, dém…ez-vous).

Mais là n’est pas le cœur de cette histoire échevelée à la manière de Ian Fleming ou de Dan Brown, avec un jeune doctorant pour héros invincible (est-il une incarnation rêvée de l'auteur ?) – même s’il laisse une part de son intégrité physique dans cette aventure - qui fait équipe avec un ancien de la guerre d’Algérie.

En bref, il s’agit de récupérer un document d’une importance capitale, qui recèle une formule magique permettant d’exercer le pouvoir suprême - une sorte de pierre philosophale des temps modernes – la clé de l’emprise de son détenteur sur ses compétiteurs. C’est pour s’en emparer que le sémioticien Roland Barthes (sans accent grave sur le e, s’il vous plait !) a été renversé par une camionnette rue des Ecoles le 25 février 1980. Mais avait-il la copie de la formule magique dans sa poche ou l’original au moment de l’impact ?

Qui savait qu’il détenait le terrible secret parmi les multiples personnages de ce roman picaresque ? Michel Foucault ou l’un de ses gigolos, Régis Debray, Gilles Deleuze, Julia Kristeva, Louis Althusser et sa femme Hélène (avant que le philosophe bipolaire ne l’étrangle de ses propres mains), Bernard-Henri Lévy, Jacques Derrida, Serge Moati ? Mais peut-être aussi Giscard, d’Ornano, Poniatowski, Jack Lang, François Mitterrand, Laurent Fabius ou même Romano Prodi (j’en oublie …), qui tous viennent faire de la figuration plus ou moins active dans l’histoire ?

Comme dans tout bon roman policier, les cadavres se multiplient, les enquêteurs forment un duo rocambolesque : Jacques Bayard, l’homme des RG et Simon Herzog l’universitaire décodeur de symboles. On voyage du quartier Latin aux arcades et tours penchées de Bologne, de Ithaca (université Cornell, où l’on rencontre le professeur vedette Morris Zapp que les amateurs de David Lodge connaissent bien) à Venise, et pour la scène finale, Naples et les glougloutement sulfureux et terriblement inquiétants des solfatare.

En replongeant dans l’atmosphère si bien reconstituée de la campagne présidentielle de 1981, on ne peut se déprendre de cette intrigue aussi démente qu’érudite, qui fait toucher du doigt (c’est bien le cas de le dire …) ce que peut réaliser la force du langage, un texte à la fois classique ET baroque en diable.

En revanche, je me demande comment réagiront les protagonistes principaux de cette pochade que sont Philippe Sollers, Julia Kristeva et Umberto Eco, dont le destin est bien cruellement exposé ici …. Au commencement était le Verbe, dit l’Ecriture …. C’est le verbe qui a le mot de la fin pour Laurent Binet !

Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Ce qui est bien avec La septième fonction du langage, c'est qu'on en a pour notre argent. Je veux dire par là que j'ai réellement eu l'impression que Laurent Binet a bossé pour l'écrire. C'est riche de citations, d'évènements et de références.
S'ajoute à cela l'idée intrigante d'écrire un roman avec des personnages réels dans une ambiance réelle de l'année 1980.
L'enquête policière qui tourne autour d'un complot entre politiques et philosophes ne m'a pas paru superbement menée. En revanche, la plume de Laurent Binet, oui. Il ne se contente pas de décrire une scène au premier plan, mais raconte en même temps le second plan, voire le troisième. Autant dire qu'il est impossible de s'ennuyer tellement le lecteur est bombardé d'informations.
Je retiendrais moins l'enquête que les joutes verbales, que ce soit au sein d'une société secrète qui en a fait sa spécialité, ou entre nos deux enquêteurs.
Ce roman ne pourra que plaire aux grands lecteurs passionnés de mots puisqu'il met en avant le pouvoir d'un bon orateur, le pouvoir du langage quoi...
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Un délire potache et déjantée (de 496 pages, quand même) où Barthes se fait assassiner, Derrida dévorer par un chien et Sollers émasculer, pendant que Kristeva passe son temps à ses casseroles, BHL à ses chemises et Foucault à ses gigolos. Petite vengeance de brillant agrégé qui plaira à tous ceux qui se sont arrachés les cheveux sur ces gloires des années 80 faites pour époustoufler les gogos des campus américains. Intelligent (voire pédagogique) et drôle, démonstration par l’absurde de ce que fut le snobisme intellectuel de ces années où Binet était encore en maternelle (ce qui permet de dire que comme dans HHhH, il fait oeuvre d’historien !) Un délire à la Voltaire où les citations parlent d’elles-mêmes…
Malgré quelques scènes ébouriffantes comme le dîner chez les Sollers, le club SM, le colloque partousard et meurtrier de Cornell University (le jeu étant de se demander qui n’y assiste pas ?) ou l’exposé magistral de Sollers (« La croyance au guili-guili sur l’organe permet de maintenir le cadavre comme seule valeur fondamentale »), il y a quelques longueurs, en particulier toutes ces « disputatios » au long desquelles Binet semble malheureusement vouloir nous prouver qu'il aurait réussi à l'épreuve de "cult-gèn" de n'importe quel concours, ce qui épate le bourgeois, si l’intello s’en tape. Il y a ainsi des moments où l’on hésite vraiment entre la cuistrerie et la farce de Khâgneux doué. Mais dans l’ensemble ce sont quand même 500 pages bien agréables de complicité et de bonne humeur.

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Sympa ce retour dans les années 70.Un bon suspens pour retrouver la septième fonction du langage qui a fait mourir Roland Barthes. On reconnaît la patte de l'auteur comme dans HHhH où il se mettait en scène. Cette fois le héros interroge l'écrivain sur ce qu'il va devenir. Je trouve le sac un peu trop fourre-tout : fourmillement de politiques et d'écrivains connus. J'ai ri au début, puis un peu ennuyée. Un cocktail d'un peu de tout : amour, humour, politique, polar, sexe, gore, sémiologie, etc. Pas de doute, Laurent Binet est un grand érudit, mais qu'il est parfois difficile de suivre pour un lecteur autodidacte.
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Bienvenue dans la bipolarité littéraire mes braves gens bienvenue à vous installez-vous et discutons de "Qui a tué Roland Barthes" (mais non pas Fabien, Didier on a dit ok ok je sors).

Ah la bipolarité littéraire ou le royaume du "tout ou rien" du "oui mais peut-être" et autres tergiversations qui font d'un roman un roman marquant en bien comme en mal. Petit monde merveilleux du marquage par des pages desquelles il est difficile de dire si "oui ou non" me voilà!

La septième fonction du langage est en soi comme un thé réconfortant à l'heure du sms, du lol, du mdr et autre civilisation où ponctuation et accents n'existent plus (hélas hélas il m'arrive bien souvent d'y succomber). Ca réconforte oui car NON notre jolie langue ne perd pas de son attrait, OUI elle peut encore être maniée finement, NON nous ne sommes pas voués à la décrépitude linguistique, OUI le français vit encore de beaux jours. Mais le réconfort a son revers de la médaille, son côté obscur du cookie, sa madeleine de Proust sans beurre et sans saveur: je me suis revue 16 ans en arrière (16 ans oui rien que ça j'étais jeune, insouciante, loin de m'imaginer qu'un jour j'écrirais cet article avec en face de moi un monstre à deux couettes me jurant que "toute façon les légumes c'est juste beurk trop pas bon" oups je m'égare), assise au cours de Mme M-L Mor.... que nous ne nommerons mais qui nous infligeait de la psycholinguistique à grands coups de bouquins rébarbatifs et autres joyeusetés où notre bon français est décortiqué en sons, mots et analyses en tous genres.

Ah pour être fin c'est fin, et même succulent mais à un moment c'est bon ...

Une histoire dans laquelle j'ai plongé comme ça sans y regarder plouf je fais un plat ça fait mal mais ça fait rien (comme dirait l'autre). Parce que oui comment décrire l'intrigue? Je me le demande encore. Un peu déjanté (ah ça ...), un peu d'humour (mais de l'humour intellectuo-linguistico-travaillé, de celui où l'on fait "han ahah"), mais c'est fin et ça se lit. Mais encore une fois à un moment c'est bon.

L'ironie c'est bien, l'impertinence aussi, le respect du français c'est excellent (ça manque ...) mais trop non ... je me suis lassée sans vraiment me lasser, je me suis laissée emporter pour ne pas rester sur le bord de la route, bref un "oui mais sans plus". Je n'ai pas adhéré aux coups de coeurs et autre cris de génies, je suis restée une simple lectrice admirative du travail fourni sans vraiment parvenir à l'applaudir des deux mains.

Merci Price minister pour la découverte lors de ces nouveaux match, à l'année prochaine ?
Lien : http://desmotssurdespages.ov..
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Que dire sur ce livre pour le moins inhabituel ...
L'histoire est intéressante, on a envie de savoir ce qui s'est passé et pourquoi.
Le contexte dans lequel évoluent les personnages est intrigant.
Mais je pense que ma culture n'était pas suffisante pour me permettre de tout comprendre. Ou en tout cas pas à tous les niveaux de compréhension possibles.
J'en ai quand même compris suffisamment pour vouloir aller jusqu'au bout et je ne le regrette pas.

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Roland Barthes (comme chacun sait...enfin maintenant je le sais) meurt renversé par une camionnette en sortant d'un déjeuner avec Mitterrand. On est en 1980, Mitterrand et Giscard sont en pleine bataille électorale. Coïncidence ou complot ?
J'ai du mal à dire ce que je pense de ce livre, car je suis assez partagée. Je l'ai trouvé globalement intéressant, érudit, vif, intelligent et instructif, du moins pour qui n'a pas fait d'études de philo.
L'intrigue est originale, mais l'auteur semble perpétuellement hésiter entre un manuel du type "la philo pour les nuls", un polar, ou la galerie de portraits des intellectuels de tous poils des années 1980. Ce qui n'est pas inintéressant, loin s'en faut mais c'est déroutant et un peu artificiel. Il y a tout de même des instants savoureux, du suspense (le Logos Club et ses joutes oratoires) et pour les amateurs (bof...) quelques scènes de sexe. Je dirais que le côté racoleur gâche un peu l'ensemble.
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