Citations sur La trilogie des joyaux noirs, tome 2 : Héritière des ombr.. (4)
Elle se sentait si fatiguée. Elle voulait s'oublier dans un livre, dans le sommeil.
- Comprenez-vous ceci? lui demanda-t-elle en lui fourrant entre les mains un livre sur l'Art et en lui indiquant un paragraphe.
...
- Cela me semble assez simple, finit-il par répondre.
Jaenelle s'affala dans les airs, les jambes croisées.
- Je le savais, marmonna-t-elle. Je savais que c'était écrit en mâle.
- Je vous demande pardon?
- C'est du charabia. Geoffrey le comprend mais il n'arrive pas à me l'expliquer de manière claire, et vous le comprenez aussi. J'en conclus que c'est écrit en mâle : compréhensible uniquement pour un esprit rattaché à une queue et à des boules.
Le visage enfoncé dans son oreiller pour étouffer ses sanglots, les yeux fermés pour éloigner les images que son esprit lui renvoyait, il vit Daimon. Cette nuit-là, en Pruul, exténué mais déterminé. Dans les ruines du Manoir SaDiablo en Tereille, éreinté par le cauchemar de sa folie et prêt à mourir. Il entendit les dénégations effrayés et enragées de Daimon. Il perçut le cri plein de souffrance qui s’était élevé des débris de pierres.
Cette nuit-là, s’il n’avait pas été si aveuglé par l’amertume, s’il était parti avec Daimon, ils auraient découvert un moyen de traverser les Portes. Ensemble, ils auraient réussi. Ils auraient retrouvé Jaenelle et passé toutes ces années avec elle. Ils l’auraient regardée grandir, auraient participé aux expériences qui avaient transformé cette enfant en femme, en Reine.
Lucivar serait encore là pour cela. Il pourrait vivre avec elle ses dernières années de transformation, et il aurait la joie de la servir.
Daimon, en revanche…
Lucivar mordit son oreiller pour étouffer son propre cri de douleur.
Daimon, en revanche…
Source : difunkychronicles.com
Ce n'était pas les instructions les plus claires qu'il aient entendues, mais, depuis qu'il avait vu ce qu'elle cachait derrière son masque de chair humaine, la phrase "débarrassez-vous de vos entraves humaines" l'amenait à des questionnements gênants. Pour elle, était-ce plus confortable, plus naturel, de toucher l'esprit des membres de la parentèle que celui des hommes ? Ou voyait-elle la parentèle et les humains du même oeil consterné ?
Elle était à la fois étrangère et Autre. Du Lignage et plus. Sorcière.