Après un premier tome proche du coup de coeur, je n'ai pas résisté longtemps pour découvrir la suite de cette saga à l'univers très particulier. On retrouve Meg, une prophétesse de sang et les Terra Indigene, des créatures de Namid. Dans « Volée noire » deux intrigues sont présentes, celle sur le Contrôleur et celle sur le groupe Les Humains Avant Tout — HAT. Un volume beaucoup moins consistant offrant pourtant des informations denses, de ce fait, je me suis parfois détachée du récit. Néanmoins, l'ensemble de l'oeuvre est addictif ; les rebondissements et révélations s'enchaînent et ne laissent aucun répit. Quelquefois le rythme s'éteint, en cause, des changements de perception réguliers cédant un goût amer ; les scènes passionnantes sont coupées pour soulever des précisions. Cette suite semble plus désorganisée, heureusement, les dialogues permettent d'harmoniser la narration de temps en temps complexe.
Anne Bishop délivre un roman vif, sur des notes émotionnelles inattendues en bit-lit et une sphère imaginée atypique. le tout, accompagné par des personnages attachants, des relations donnant lieu à un fort intérêt et une guerre entre les humains et les Autres, détentrice de messages enrichissants.
L'héroïne, Meg, est toujours pleine de surprises. Elle me fait vivre des sentiments, elle me fascine de plus en plus au fil de l'histoire. Cependant, sur ce tome, je l'ai trouvé absente en comparaison du précédent. du coup, sa personnalité est moins mise en valeur pour attribuer de la place au caractère des autres personnages du roman. Heureusement, je me suis déjà prise d'affection pour elle dans « Lettres écarlates », c'est une jeune femme étonnante dans sa façon d'être, de penser, de réagir. Elle est une lumière auprès de son entourage, une guide, une liseuse d'avenir et une arme pour changer le monde et les opinions. Meg découvre la vie dans l'Enclos de Lakeside, elle se fait accepter facilement et protéger d'une main de fer. Pourtant, sa puissance ne permet aucun doute, son courage et ses capacités font d'elle une redoutable combattante, de plus elle est très créative et ses visions lui offrent des possibilités infinies. le danger de la mort rôde autour de cette protagoniste, j'éprouve une peur immense de la perdre ; à chacune de ses nouvelles entailles, elle s'approche fatalement de son dernier souffle. Un suicide par sacrifice, lent et inconnu.
Simon devient dans cette séquence un personnage beaucoup plus important, son côté secret est toutefois toujours d'actualité. Un héros révélateur de sentiment pour les humains, malgré son âme de prédateur. Il est plutôt pudique, et doute de plus en plus de lui-même et de ses devoirs de chef. Ses attitudes paraissent encore disproportionnées, et son incompréhension envers les femmes est plutôt amusante. Un homme-loup, plus proche de l'animal que de l'humain. Pour moi, cet être est un mystère, je suis dans l'impossibilité de le cerner totalement. Peut-être que ses indécisions laissent planer des ombres sur son tempérament, et ne consentent pas à révéler son coeur ou ses émotions. En vérité, Simon sait nous mettre dans tous nos états, c'est le genre d'homme séduisant, protecteur, meneur et réservé envers ce qu'il ressent. Il caresse sans cesse mon attention, sa manière de fonctionner, son besoin d'être flatté, son comportement joueur, son masque énigmatique et son image d'homme invincible voulant des câlins. Il est différent, un peu étrange et je l'apprécie beaucoup pour ces deux raisons ; aussi le fait qu'il soit insaisissable est captivant et provoque un appétit d'en savoir davantage sur ce protagoniste, à part des autres.
Les personnages secondaires ne sont plus tout à fait les mêmes, ici, ce sont plutôt les policiers de Lakeside, Burke et Monty ; ils sont agréables et instinctifs. Ils savent où est leur place, ils sont prêts à aider les Autres en dépit de leur dangerosité et des événements agressifs de la part de leurs semblables. Ils veulent se faire leur propre idée sur les Terra Indigene. Je regrette le départ de Sam, bien évidemment, ce petit garçon fait invariablement partie de l'Enclos, sauf qu'il est mis à l'écart sur ce scénario. J'ai tout particulièrement apprécié Merri Lee, très proche de Meg ; son caractère est doux et sauvage, un beau mélange sur une femme très simple et capable d'apporter un équilibre à l'héroïne. Vlad est un vampire se manifestant fréquemment dans le récit, sa sagesse est une bouffée d'air frais ; sans m'attacher à lui, je le trouve prudent et réfléchi, essentiel pour calmer Simon ou ses alliés.
Sur ce second volume, l'intrigue est moins travaillée, et elle manque aussi d'action. Les recherches et découvertes se positionnent en différence, occasionnant épisodiquement des longueurs. Deux mois après la tempête, Simon et Meg vivent une nuit déconcertante pour eux et ils vont se questionner sur leur relation pendant plusieurs jours. Ce duo titille de plus en plus ma curiosité, étant hors du commun dans ce genre. Une amitié très ambiguë, entre réticence et bien-être mutuel ; ils se sentent sereins ensemble, dans la compagnie de l'un et de l'autre. Seulement, des barrières notables condamnent en grande partie un rapprochement, malgré les sentiments qu'ils éprouvent chacun de leur côté en silence. On est assidûment et assurément dans un univers inédit, entre fantastique, fantasy, thriller et supposément romance paranormale. le coeur de l'histoire est original, très étudié sur les éléments et le déroulement des trames. le mystère se fait intense, sur beaucoup d'aspects, dont le lien entre nos deux héros principaux, le futur de Meg, sur le Contrôleur et les institutions des Prophétesses de sang, sur les drogues et leurs effets et enfin sur la guerre latente entre les Autres et les humains voulant conquérir le monde. de plus, les révélations s'introduisent au bon moment, dans les bons contextes et ne cessent d'approfondir le suspense. Les émotions envoûtent entièrement, elles se composent avec harmonie au récit, et rajoutent un pouvoir ; celui de plonger le lecteur ailleurs, de l'emporter facilement. À la fin de ce tome, j'éprouve distinctement de la peur, de l'inquiétude pour Meg et énormément d'espoir pour tous les personnages. Je ressens l'amitié indéfectible entre eux, les oscillations de chacun et les préoccupations variées. Les péripéties ne se succèdent pas, elles se déversent sur un même accord et malgré le peu d'animation, je me suis perdue dans mille et un éblouissements.
L'écriture de l'auteure est dynamique, avec les alternatives se modifiant inlassablement ; ces changements de points de vue sont nécessaires ; or, ils fournissent des censures freinant l'enrichissement sur certains passages. Sur ce volume, le rythme est légèrement entrecoupé et peut à l'évidence gêner l'incursion dans ce monde déjà élaboré.
Anne Bishop n'est pas sans restes dans les détails, et, malgré des confusions, son talent pour développer les paysages, les personnages, et les incidents ne fait aucun doute. le style est à la troisième personne du singulier, sa rédaction est innovante ; en effet, elle retransmet des sentiments par le biais de sa narration omnisciente.
Anne Bishop est remarquable dans son imagination et ses aptitudes à faire vivre ses créations aux lecteurs, une artiste des mots se différenciant par une écriture raffinée dans le genre bit-lit.
Un deuxième tome ayant une diminution dans le nombre de pages, toutefois, les renseignements ne faiblissent pas. « Volée noire » est très légèrement en dessous du précédent ouvrage de la saga, impliquant moins de rebondissements et des perspectives excessivement diverses. Néanmoins, je suis éloignée de la déception, c'est une continuation à « Lettres écarlates » parfaitement sensée, où les personnages commencent à prendre des décisions fortes et montrent leur autorité. Meg marque mon esprit, en dépit de la négligence envers elle ; son caractère s'aiguise. Une héroïne admirable, elle est très naturelle et sait être catégorique dans ses choix et ses paroles, elle mène sa barque idéalement et librement. En différence, Simon est bien plus existant dans cette suite, valorisé par ses pensées et ses sentiments ; en tant que leader de l'Enclos et sa nature de loup, difficile de se confier sur ses propres réflexions. Il est amusant, charmant et troublant, éventuellement j'ai souffert pour lui et ses hésitations. La relation entre ses deux êtres est forcément le point fort, délivrant une singularité et des frémissements. Une intrigue mêlant surnaturel, politique et conflit, sur des vagues émotionnelles. L'originalité escorte le suspense, les éclaircissements s'avèrent plus nombreux en comparaison du premier, et la conception de
Anne Bishop est sans précédente. le dénouement est concluant, satisfaisant ; une bataille sans embûches, je me sens juste sur ma faim. Une plume soignée, malgré tout, l'auteure est plus concise et irrégulière dans le tempo. Je devine encore des éclats et émerveillements avec « Meg Corbyn », les prochains volets vont sûrement me révéler de l'inattendu. Je visionne une modernité frénétique dans cette saga.
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