Au plus profond de la forêt

— Je ne veux pas de quelqu'un de normal, finit-il par dire. Je ne veux pas de quelqu'un avec qui je ne risque rien. C'est toi que je veux. Je t'ai aimée dès l'instant où je t'ai vue, quand tu courais dans les bois, sauvage, féroce et courageuse, tes lèvres tachées de jus de mûres. Même si ça fait un membre de plus au club de tes admirateurs, ça ne m'empêche pas de t'aimer quand même.

Il l’accompagnait en chantant pour lui faire traverser la rage, le désespoir et la solitude, parce qu’il n’existait aucun moyen d’étouffer le chagrin, aucun moyen de le combattre ou de le rejeter. La seule façon d’y mettre un terme était de l’embrasser pleinement.

Elle se pencha sur le lit et serra son frère dans ses bras, de toutes ses forces, jusqu’à en avoir mal aux os. Toutefois, quelle que soit la force qu’elle y mettait, elle savait que cela ne serait jamais assez.

Et, quand ce sera fini, quand tout ne sera plus que cendre et poussière, je reviendrai vers toi et j’apprendrai à être ton fils.

Je t’aime, déclara Séverin en levant les yeux mais ne regardant rien, son visage exprimant une joie intense. Je t’aime comme dans les livres de contes. Je t’aime comme dans les ballades. Je t’aime comme lorsque la foudre frappe. Je t’aime depuis le troisième mois où tu es venu me parler. J’aimais que tu veuilles me faire rire. J’aimais ta gentillesse, les pauses que tu faisais, comme si tu attendais que je te réponde. Je t’aime et, lorsque je t’embrasse, je ne me moque de personne. Absolument personne.

Il était d’une beauté toujours aussi monstrueuse. Une beauté dans laquelle on pouvait se noyer.

Peut-être qu’il pourrait l’aimer comme il ne s’était jamais autorisé à le faire auparavant, car c’était trop terrifiant d’aimer quelque chose qu’on était incapable de maîtriser ; car c’était affreux de blesser les gens et d’aimer ce qui avait provoqué leurs blessures.

— Je t'aime, déclara Severin en levant les yeux mais ne regardant rien, son visage exprimant une joie intense. Je t'aime comme dans les livres de contes. Je t'aime comme dans les ballades. Je t'aime comme lorsque la foudre frappe. Je t'aime depuis le troisième mois où tu es venu me parler. J'aimais que tu veuilles me faire rire. J'aimais ta gentillesse, les pauses que tu faisais, comme si tu attendais que je te réponde. Je t'aime et, lorsque je t'embrasse, je ne me moque de personne. Absolument personne.

Ben se sentit rougir. C'était trop. Il réalisa que Severin allait le faire souffrir comme jamais, car il avait placé lui-même la pointe de l'épée sur son cœur, et la main de cet inconnu était déjà positionnée sur la poignée.
Il aimait Severin et il le connaissait à peine.

𝑰𝒍𝒔 𝒔𝒆 𝒗𝒐𝒚𝒂𝒊𝒆𝒏𝒕 𝒄𝒐𝒎𝒎𝒆 𝒅𝒆𝒔 𝒆𝒏𝒇𝒂𝒏𝒕𝒔 𝒅𝒆 𝒍𝒂 𝒇𝒐𝒓𝒆̂𝒕, 𝒕𝒂𝒑𝒊𝒔 𝒂𝒖𝒕𝒐𝒖𝒓 𝒅𝒆𝒔 𝒎𝒂𝒓𝒆𝒔 𝒆𝒕 𝒔𝒆 𝒄𝒂𝒄𝒉𝒂𝒏𝒕 𝒅𝒂𝒏𝒔 𝒍𝒆 𝒄𝒓𝒆𝒖𝒙 𝒅𝒆𝒔 𝒂𝒓𝒃𝒓𝒆𝒔 𝒎𝒐𝒓𝒕𝒔.