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sur 62 notes
Lorsque j'ai vu que Babelio me proposait la lecture de « Lotto Girl » en l'échange d'une critique, j'ai sauté de joie, car cet ouvrage était dans la liste de mes envies à la rentrée littéraire ! Il m'est parvenu avec un très joli marque-page ainsi qu'un petit mot des éditions Casterman, ce que j'ai trouvé vraiment agréable. Merci pour cette attention ! L'univers me tentait tellement que j'ai mis de côté mon livre en cours pour me jeter sur lui… Je l'ai terminé le lendemain, car j'avais très envie de savoir comment tout cela allait se terminer. J'ai plutôt apprécié ce récit, puisque je l'ai lu rapidement. Toutefois, j'ai également noté des défauts… En fait, je ressors surtout avec l'envie d'une suite pour prolonger cette épopée… Malheureusement, j'ai lu que Georgia Blain était décédée l'année dernière et rien n'indique qu'il s'agit d'une série… C'est dommage, car ce one-shot avait du potentiel pour au moins faire une duologie ! Il faut dire que son univers est riche : on est sur un monde post-apocalytique où la plupart des hommes vivent dans des camps. Il n'y a pas beaucoup de travail et seuls les plus méritants pourront prétendre à avoir des crédits pour se nourrir. Or, si on n'est pas en bonne santé et que l'on est sous-alimenté, on ne peut pas travailler. On est dans un cercle vicieux. Ajoutons à cela que cette fameuse nourriture est génétiquement modifiée : rare est le miel, les oeufs, les plantes ou les aliments frais. Il est d'ailleurs très mal vu voire interdit de posséder des végétaux ou sa propre culture… Cela concerne surtout le bas peuple, car les riches ont l'avantage de ne manquer de rien, d'avoir accès à la meilleure éducation, à une chambre luxueuse et à divers atouts non-négligeables. On a donc un énorme écart économique et social volontaire, ce qui est la base de toute dystopie. Personnellement, j'adore ce genre d'ambiance, en particulier lorsque l'on sent la révolte qui gronde… Hélas, c'est là où vient l'un de mes premiers regrets : les rebelles vont tenter d'agir, mais c'est très peu mis en avant… de son côté, l'héroïne a été tenue éloignée de la vérité et a vécu dans des endroits isolés. Qu'elle le souhaite ou non, elle n'a pas pu s'investir au non de la cause dont elle ne sait finalement rien… On a donc un monde vaste, mais pas assez développé. Il faudrait vraiment une suite pour savoir ce qu'il va advenir de cette guerre en devenir…

À ce monde divisé s'ajoutent des privilégiés chanceux : les Lotto Girls et les Lotto Boys. Un tirage au sort ayant lieu tous les sept ans permet à certaines familles défavorisées d'avoir un enfant doué génétiquement, ce qui permettra à l'enfant d'avoir un bon travail et d'aider financièrement ses proches. Une idée originale qui a su me conquérir… La petite Fern va être l'une des sélectionnées et va se rendre à Halston, un lieu où elle va être formée aux côtés d'autres demoiselles. Cette éducation élitiste m'a rappelé « Alienor » d'Aurélien Grall, un ouvrage auto-édité où l'on retrouve l'idée de jeunes filles formées pour être les plus brillantes. Elles baignent dans l'illusion, persuadées d'être chez elles alors qu'elles ne peuvent pas sortir, qu'elles appartiennent plus ou moins au gouvernement et qu'elles sont surveillées par leur gouvernante. Même si la comparaison de ces deux oeuvres s'est imposée d'elle-même, j'ai adoré cette ambiance ! On découvre progressivement la manipulation des adultes sur ces pauvres adolescentes qui, malgré leurs talents différents, vont vivre dans la compétition et dans l'idée de toujours se surpasser. Il y a un véritable assouvissement de la part des adultes. Étant donné que Fern se fait plusieurs amies comme Lark, Wren et Ivy, on peut voir comment chaque individu va réagir à l'éducation, à la pression et à cet univers où la maladie semble assez présente… À plusieurs reprises, l'auteure va aborder la thématique de la nature, de l'écologie, de l'éducation, de la manipulation génétique et de la perfection par l'intermédiaire des fillettes… L'ambiance est aussi intéressant qu'étrange. Pour les jeunes filles, tout semble si trouble. Comme elles, on se pose des questions concernant certains personnages comme Marcus, le jardinier, ou encore Miss Margaret, la gouvernante. Sont-ils aussi attentionnés et protecteurs qu'ils ne le laissent croire ? Ces deux protagonistes ont suscité mon intérêt.

La narration est un peu spéciale, puisque Georgia Blain a opté pour une double narration à la première personne avec deux époques différentes. D'un chapitre à un autre, on va suivre Fern : on découvre son passé et son éducation à Halson ainsi que son futur, dans un camp où la pauvreté est omniprésente. Là, elle se fait appeler Delia, cache son identité et n'a plus ses camarades. Pour survivre, elle doit se démener pour travailler et passer inaperçue tout en créant des liens. Elle m'est apparue comme plus attentionnée, ouverte et attachante dans le « présent » que dans le « passé »… Elle passe beaucoup de temps avec d'autres jeunes de son âge, comme Sala ou encore le beau Chimo qui n'hésite pas à lui faire des avances. J'avais peur que la romance prenne trop de place, cependant ce ne fut pas le cas. Au contraire, je trouve cette relation très intéressante… Cette différence temporelle fait que l'on essaye de comprendre et d'analyser ce qu'il s'est passé pour que l'héroïne atterrisse ici… le problème, c'est que, quelle que soit la période, le rythme est très lent ! Il ne se passe pas grand chose et on ne note que deux ou trois rebondissements majeurs. Malheureusement, l'absence d'action a fortement joué sur mon ressenti général… En lisant le résumé, je m'attendais à avoir une révolte montant en puissance, à des remises en question du système et à un final explosif ! Hélas, mes attentes n'ont pas été comblées… C'est dommage, car la tension est bonne, certaines révélations ont réussi à me surprendre, mais ce n'est pas assez dynamique ! En effet, l'idée de manipulation, de désillusion et de mensonge omniprésents apporte une certaine tension (j'en devenais paranoïaque, si bien que je ne croyais plus aucun personnage) néanmoins, il me manque de l'action pour trouver l'intrigue haletante.

« Lotto Girl » est donc une dystopie avec un fort potentiel et qui fait réfléchir ! Cependant, elle souffre de quelques défauts comme les longueurs, un rythme assez lent ou encore l’univers aussi riche qu'intéressant qui aurait pu être creusé davantage... Je referme donc ce roman avec un sentiment mitigé. Je remercie de nouveau Babelio et les éditions Casterman pour l'envoi de cet ouvrage.
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