Dans le désert

J'ai beaucoup ri, au début, quand il s'est agi de faire un choix entre ennui et décapitation; puis plus rien... bug de la connexion malicieuse avec Julien Blanc-Gras. J'en suis restée tout éplapourdie ! Je me suis dit que cela venait de moi, que je n'étais pas dans un bon état d'esprit. J'ai essayé de reprendre le livre à différents moments de la journée, de varier les humeurs... en vain. Ma sensibilité restait platement terrée dans une ternitude anormale. Finalement, je n'étais pas en cause ! Sur le pont des Soupirs en plastique du Villagio, nous nous sommes retrouvés, l'écrivain et moi. Ce centre commercial, "emblème de rien", a miraculeusement provoqué une "micro-crise existentielle" qui a redonné de l'allure au livre. Mon coeur s'en est trouvé tout réchauffé, à en éclairer les pages pour lire dans le noir. Parfois sombrer revivifie.

"L'adultère est tabou; il est toutefois répandu. (...) Paradoxalement, l'infidélité féminine est facilitée par les tenues couvrantes. Il suffit de changer de sac et de chaussures pour se déplacer incognito. J'ai entendu des histoires concernant des mères de famille que je n'ose même pas retranscrire ici. Lorsque le réel compte moins que l'apparence, une forme de double pensée se met en place." (105)

Cette franche retrouvaille avec le "je" après un début plus conventionnel où les idées s'alignaient les unes derrière les autres comme des wagons, anime quelques chapitres parfois touchants - les ouvriers surexploités - souvent facétieux, à son image de lutin voyageur humaniste. Julien Blanc-Gras, dans son hasardeuse et laborieuse recherche d'interactions humaines sème quelques remarques justes, directes et simples sur le Qatar. S'il ne nous donne pas vraiment les clés pour ouvrir les portes de la compréhension - lui-même semble ne pas les avoir vraiment trouvées -, il fait jaillir quelques étincelles sur ce qu'est ce pays en fragile construction d'identité derrière ses étalages ostentatoires "où le présent semble instantanément balayé par le vent".

Lien : http://versautrechose.fr/blo..

Du Qatar à Oman en passant par dubai et le Bahreïn, Julien Blanc-Gras parviendra t'il a réconcilier l'Orient et l'Occident en dépassant les apparences ?
Réussira t'il à briser les différences sociales, économiques et politiques et ainsi tenter de se faire des amis dans le désert des pétrodollars ?
Pas mon préféré de JBG mais néanmoins toujours intéressant à lire avec sons sens critique et son humour !

Lecture très agréable, on retrouve le style de l'auteur : empathique, humaniste, drôle, parfois ironique.
La 4eme de couverture se demande si l'auteur arrivera à soulever le voile des apparences. Et bien, cela semble bien difficile, les rencontres ne semblent pas aisées, si ce n'est avec les expatriés qui comme très souvent n'ont pas une image très positive de leur pays d'accueil. du coup, on en apprend assez peu sur les pays visités, et l'image négative que l'on peut avoir a priori sur les monarchies du Golfe n'est pas redorée, elle en est même plutôt renforcée.

Devant un Qatar "fermé à double tour", une Arabie Saoudite "seul pays au monde qui ne délivre pas de visa touristique",un Bahreïn qui ne se laissera pas tromper par sa profession de "communication" et le renverra illico presto, il aura fallu bien de l'obstination pour que Julien Blanc-Gras parvienne à aller au-delà des avis tranchés pour atteindre son objectif humaniste de voyageur et établir de vrais contacts avec la population de ces pétromonarchies du Golfe.
Ce petit livre (181pages) regorge d'informations à la fois lucides et souvent humoristiques, mais version humour noir car la vie n'est pas souvent riante dans ces contrées où l'extrême richesse exploite sans vergogne les travailleurs asiatiques. Un document qui donne envie de connaître davantage ces pays, d'autant que le Qatar accueillera en 2022 la coupe du monde de football.

Rien de bien transcendant à ce récit de voyage quand même assez original, ce n'est en effet pas tous les jours que nous prend l'idée d'aller dépenser des fortunes pour boire un café au pays de l'or noir.
On y apprend donc pas grand chose que l'on ne sache déjà sur cette région du monde où la jeunesse dorée s'ennuie au point de dépenser sa fortune en voiture ou moto de luxe, entre hommes exclusivement bien sûr, les femmes n'y étant pas considérées leurs égales pour un sou...
Le Qatar est donc bien un triste pays à visiter, au point que l'auteur, très naïf au fond, n'a pas pu réellement rencontrer de locaux, à peine quelques jeunes qui n'ont rien d'autre que la frime à montrer...
Triste de constater également le très faible niveau d'analyse politique, géo-politique et religieux de cet auteur à la plume agréable et engageante...
Heureusement pour lui, et nous pauvres lecteurs, qu'il arrive enfin à sympathiser avec les autochtones de la sulfureuse Dubaï voisine pour nous offrir un peu d'espoir à lire que toute la région arabique n'est pas aussi fermée qu'on pourrait le penser. Mais quand on réfléchi que cette capitale moderne ne doit sa renommée qu'aux étrangers fortunés qui y viennent pour la fête et la frime aussi, on ressort de cette lecture avec beaucoup de pitié tant pour l'auteur que pour ceux de nos compatriotes occidentaux qui se laissent attirer par ces lumières factices et somme toute plus que minables...

Récit de voyage aux pays du pétrole, Qatar, Emirats Arabes Unis, OMAN et autres pays de la péninsule. Humour potache très masculin, style pas toujours très fluide, mais l'intérêt du livre est de nous faire voyager dans des pays où on ira pas, surtout après la lecture !
Pays des pétrodollars, des voitures de luxe, des 4X4 en plein désert, des femmes en niqab, des palais kitsch, des grues, des centres commerciaux, des apparts climatisés …voila pour les images.
Dernières monarchies absolues de la planète où on ne parle que de météo (sic) car on évite les sujets polémiques sur la religion et la politique, Qataris arrogants qui font travailler les népalais, les indiens, les africains mais aussi le reste de la planète. A lire un jour d'été sous le soleil, pour éviter la déprime.