Dans "Sept Survivants", 1er épisode de la saison 2 , c'est pour distiller une ambiance sombre qui mine le moral des lecteurs que les auteurs suivent les codes du giallo italien, du fantastique français et de l'horreur américaine...
En plein hiver le docteur en neurologie Victor Costa, sa femme Angela, et son frère Mathias se perdent dans un tunnel quelque part entre la Suisse et la France... Ils sont suivis par le dealer Thomas Blanco et la junkie Asia Hillman en cavale, eux-mêmes poursuivis par le super flic Mari Martin, et toute la compagnie tombent sur le vieux Thélonious qui n'est sait pas plus qu'eux. Sauf de le tunnel est vivant, il et compte bien ne pas le relâcher avant d'en avoir fini avec eux...
En bon vampire psychique le tunnel avive les pires émotions pour s'en nourrir, et entre hallucinations aux frontières de la folie et scènes d'action gores, nous assistons à un huis-clos horrifique glaçant : les combats contres les asséchés, les précédentes victimes du tunnels transformées en zombies, n'étant là que pour ponctuer la descente au enfers des personnages... Car nous sommes dans le survivalisme, et l'homme étant présenté comme un loup pour l'homme, l'enfer c'est les autres ! (mais les personnages n'étaient pas déjà de bout en bout en enfer ? Blink)
Le bon docteur sait que sa femme le trompe avec son frère mais obnubilé par sa carrière en a rien à faire, au contraire de Mathias rongé par le remord qui voit la garce s'envoyer en l'air avec le bad guy à la première occasion, garce attirée par les mecs violents depuis son enfance traumatique hantée par un père incestueux, le super flic a été couvent par sa hiérarchie après une bavure ayant coûté la vie à une petite fille, la junkie est responsable de tous les meurtres imputés à son mec, et le vieux Thélonius se balade avec le cadavre de sa mère qu'il a assassinée... le criminel est celui qui s'est sort le mieux car il n'a rien à cacher et rien à cirer de tout ce qu'il fait ou de tout ce qu'il n'a pas fait (bref c'est un crevard qui s'assume), et c'est lui qui comprend que le tunnel est un parasite : s'il tombe en panne d'hôtes à vampiriser, ses minutes sont comptées, et le criminel passe un marché avec l'entité pour sauver sa peau... A moins que le salaud ne soit finalement un héros ?
Ce genre de récit sombre, violent, mais surtout sans espoir n'est pas trop ma came, mais je serais le dernier des pisse-froid si je ne reconnaissais pas que le scénariste
Luca Blengino, le dessinateur
Denys Quistrebert et le coloriste Delf ont réalisé un très bon travail !