Prises telles quelles, sur la branche, les cerises de café n'ont rien à offrir : ni le goût, très amer ; ni l'aspect, celui d'une baie vénéneuse comme en portent tant de buissons. C'est à se demander quelle inspiration l'homme a eue de les boire. (p.333/334)
L'incendie des mimosas aux grilles du parc, tel un nuage embaumé qui prend feu.
Depuis l’âge de 26 ans jusqu’à ce jour, j’ai observé, presque sans défaillance, la saine habitude d’avaler chaque matin une grande tasse de café noir. Dans les rares occasions où ça n’a pas été possible, ma chair a ressenti une privation douloureuse… une soif de café intense, tyrannique… une rébellion de toutes les fibres de mon être. Oui, je peux dire que le café m’a hanté.
Tu ne m'as jamais parlé de ton premier café? l'interpella Oreste.
_Je n'ai jamais parlé de rien, reconnut le maître avec humilité. Je suis un sac dont un nœud longtemps a fermé l'ouverture, mais un jour le nœud est tranché et le sac libère son contenu!
Il disait préparer le café comme on fait l'amour, quand le désir simplement s'en éveillait en lui. Au contraire, tirer un café régulier, un café dicté par la pendule, le rebutait. Il n'y trouvait aucun sens ni aucune saveur, pas davantage qu'aux caresses marquées sur le calendrier.