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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Hans Schnier, fils d'un magnat de l'industrie, n'entend pas suivre un chemin qui semblait clairement tracé étant donné le statut de sa famille. Il souhaite devenir clown. Sa vie bascule quand Marie la femme qu'il aime le quitte pour un autre. Il devient trop marginal, on le voit d'un mauvais oeil, les groupuscules catholiques n'ont plus un regard positif sur lui. C'est le début de la déchéance : celui qui aurait pu être un parfait fils à papa va connaître l'alcoolisme, la mendicité, la révolte ...
Il va devenir un clown malheureux mais avisé. Il assène des vérités et sa franchise étonne. le roman s'apparente à de longs monologues. Hans téléphone régulièrement aux siens et ce ne sont que des règlements de compte.
Heinrich Böll, par le biais de son personnage, éreinte l'hypocrisie de l'Allemagne au lendemain de la guerre par le personnage de la mère de Hans qui souhaite se donner bonne conscience. ( Böll appartient au mouvement que l'on appelle "la littérature des ruines", groupe d'écrivains allemands qui n'ont pas hésité à critiquer leur pays et certains choix après la seconde guerre mondiale ... ). L'histoire se déroule pourtant bien après la guerre, mais on ne peut effacer en quelques années des épisodes traumatisants. Il critique aussi certains groupes catholiques, l'univers bourgeois conformiste et les industriels.
Un roman dur, sombre, révolté qui reflète le mal être de certains intellectuels allemands.
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Lu dans le cadre du challenge Nobel 2013/2014

C'est mon deuxième livre de Heinrich Boll après  « l'honneur perdu de Katharina Blum » et encore une fois je suis impressionnée par son imagination et son écriture limpide. On croit réellement qu'il a vécu cette histoire, que c'est une histoire vraie.

En fait, il s'agit bien d'une fiction qui se déroule bien après la guerre en Allemagne dans les années 60. le narrateur, un clown, Hans vient de subir une rupture sentimentale avec Marie. Rupture d'autant plus douloureuse qu'il n'a jamais désirer qu'elle, et qu'il a fait pas mal de concession pour elle. Marie rêvait d'un mariage et une vie placée sous le signe du catholicisme pratiquant, ce dont Hans a refusé. le contexte de l'époque fait que la « consommation » avant le mariage n'était pas bien vu et que Marie le vivait très mal. Elle fréquente régulièrement les cercles, réunions qui sont organisés régulièrement, pour discuter des problèmes de la société actuelle et de la religion.

Comme je le disais, le style est limpide. Il est très agréable à lire. Pas mal de sujets sont évoqués : la reconversion des anciens collaborateurs passifs vers les oeuvres de charité, la religion, les jeunesses allemandes de la fin de la guerre où des très jeunes enfants apprenaient à manier des armes,… C'est assez intéressant de voir le vécu des allemands après la guerre. Heinrich Boll dénonce le climat ambiant : la volonté d'étouffer ce qui s'est passé pendant la guerre, oublier toute responsabilité en s'engageant dans une oeuvre de charité et/ou en se tournant davantage vers la religion. le catholicisme dicte alors la nouvelle morale.

Il y a des références culturelles allemandes qui auraient méritées quelques notes de bas de page. C'est assez perturbant. Par exemple, je ne savais pas qui était Benn. Son nom est cité à un moment donné, a priori le lecteur, donc moi aurait dû comprendre pourquoi il était gênant d'en parler dans ce livre. Je pensais que j'allais finir par comprendre quelques lignes plus tard et puis non. En fait, il s'agit d'un auteur allemand qui était prisé par les nazis et répudié après la guerre. Fallait le savoir.

Bref, une bonne lecture mais pas un coup de coeur.


Lien : https://letempsdelalecture.w..
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Challenge Nobel 2013-2014
14/15

Hans va mal. Marie l'a quitté et depuis il sombre. Dans l'alcool et dans les cachets de ses engagements. Car Hans est clown. Un mélange entre un clown et le fou du roi. Il met le doigt là où ça fait mal. Et dans l'Allemagne des années 60, il semblerait que ça fasse mal partout.
L'argent, l'hypocrisie sont partout. le pays a opéré un miracle économique mais à quel prix : on s'aveugle, on présente une façade lisse. Les passés troubles et douteux sont présentés de manière respectable. Comme l'argent, la religion chrétienne joue un grand rôle (voire la religion de l'argent) dans la vie de la bonne société. Or Hans a toujours été un électron libre ; héritier d'une grande famille il abandonne tout, ne s'intéresse ni à l'argent ni à la religion, bien au contraire et dénonce le tout dans ses spectacles. Et accuse cette même bonne société de sa rupture avec Marie. L'occasion d'un retour sur le passé et de règlements de compte. Il ne pardonne rien. Ne se pardonne rien.
Un portrait bien sombre de notre grand voisin. Il lui manque parfois la puissance de Hesse ; il fait preuve de plus de mordant, d'ironie d'impartialité. Il renvoie chacun devant ses contradictions ; pourtant il fait figure de perdant. Un roman assez déroutant et une expérience à renouveler.
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