Il m'a donné du fil à retordre ce livre plutôt mince qui me promettait une énième digression sur les amours sulfureuses du jeune
Rimbaud et du monstre
Verlaine.
Assommé par la chaleur d'un été qui n'en finit pas, Léo semble perdre la vue, il vient d'emménager à Montmartre, dans l'appartement que louait
Verlaine et sa famille il y a plus d'un siècle de cela. C'est dans ce même endroit que
Verlaine introduisit
Rimbaud et qui abrita leur romance.
L'histoire de Léo s'entremêle à celle des poètes maudits, tandis que la vue de Léo s'amenuise, disparait, lui joue des tours, son acuité sensorielle se décuple, ses facultés de perception et d'imagination s'envolent.
Rimbaud et
Verlaine dansent dans ses yeux éteints, Léo s'identifie à
Rimbaud entre admiration et vénération, on a l'impression que se joue l'histoire de la folie douce devant nos yeux « on est pas sérieux quand on a dix-sept ans ».
Je dois bien avouer que je me suis un peu perdue dans les élucubrations de Léo qui auraient pu être traitées de façon un peu moins éludées puisqu'il est question de cécité histérique et que c'est bien de le savoir…ça peut aider !
Néanmoins, les apparitions des poètes m'ont fascinée et surtout l'originalité dans la façon de traiter leur caractère, leur relation, on rencontre ici un Rimbaud-gueule d'ange mais sacrément fourbe, un
Verlaine certes hideux mais attendrissant, un peu à contre-emploi… On rencontrent les Vilains-Bonhommes, le célèbre tableau de Fantin-Latour et
Jean Louis forain qui jouera un rôle important dans la vie de l'homme au semelle de vent, même si l'avouer plus tard lui sera difficile !
Un livre complexe, trop onirique ou alors tombé au mauvais moment !
Si vous le lisez je serai ravie de lire vos retours, le mien est mitigé mais je dois reconnaitre que l'envie d'aller au bout ne m'a pas lâchée et que mon imaginaire a été gâté !