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Les poches pleines, de l'or à profusion, c'est peut-être la fière allure.
Nul besoin d'avoir l'allure badine et de courir vite.
Nul besoin d'une allure de guimauve ou de dandy.
La bonne allure, c'est la folle allure. Celle qui vous fait pousser des ailes pour l'amour de la vie.
La folle allure, pas de demi-mesure, aimer, pas un peu moins, pas un peu, juste aimer et se le dire à temps.
La folle allure, ce serait bien de sauter dans des flaques de mots auréolés de soleil, la folle allure ce serait bien de découdre la vie pour n'en faire que des premières fois.
Christian Bobin, l'ami des mots, le poète, le magicien, le philosophe, une seule devise, celle d'être gai(e). Transformer la poussière en lumière. Transformer la platitude en explosion flamboyante. Laisser le gris sous la terre, calquer du rose sur les joues, sortir les coeurs de la tamise, jouer du tam tam avec les âmes, rire sans raison, écouter son ange dans sa petite tête, tenir la main aux papillons, être un dormeur éveillé en apesanteur. C'est l'effet Bobin et ça, c'est une folle allure assurément.
Un bien fou les livres de Bobin !
L'antidote du malheur.
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Chaque fois que je lis un livre de Christian Bobin j'ai la douce impression d'en ressortir grandie. Je me sens bien. Je suis apaisée. La folle Allure peut se lire comme un roman. C'est d'ailleurs un roman. L'histoire de Lucie qui s'exerce toute sa vie à être libre. Nous l'accompagnons à une folle allure dans ses choix, dans ses renoncements, dans ses audaces, dans sa quête du bonheur à travers des aventures à haut risques. Elle est entourée de personnages singuliers. Ceux qui la comprennent et ceux qui sont déroutés par ses agissements.
Mais la folle allure peut se lire comme un ouvrage philosophique et nous pouvons nous imprégner de certains extraits faisant office de canevas. Un canevas sur lequel une scène apparaît comme chaque fois qu'une brodeuse s'applique à compter les points qu'elle va poser.
L'allure s'impose et le texte est à la fois court par le nombre de caractères et dense par son contenu.
Une vie peut s'appréhender de tellement de façons!
Je me souviens avoir écouté Christian Bobin dans une interview. Il disait quelque chose ressemblant à ceci: Ce matin je me suis réveillé sous un tonnerre d'applaudissements. (une pluie battante). Même le roi soleil n'avait pas un tel accueil à son lever. Voilà. Tout est dit. Différentes manières de vivre sa vie. Que ce soit lentement ou à une folle allure....
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C'est doux, c'est frais, c'est chaud comme une caresse
C'est plein de douceur et de tendresse
C'est sensible et délicat
C'est poétique et ça réchauffe le coeur
C'est une histoire très tendre, qui ressemble à un conte, écrite d'une plume qu'on pourrait penser féminine.
Cette petite fille si tendre, si indépendante, devenue une jeune femme si fragile mais si positive et éprise de liberté, on la suit avec bienveillance au fil des pages
« On verra bien », telle est sa devise
Et bien, c'est tout vu, j'ai beaucoup aimé et ne manquerai pas de lire d'autres livres de Christian Bobin.
Une année littéraire qui se termine sur une note très agréable.
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La folle allure, c'est une échappée belle, toutes voiles dehors. C'est la légèreté et le désir qui viennent dans nos pas.
C'est une robe d'été qui fait la nique à l'hiver.
C'est une invitation à être libre et vouloir le rester farouchement.
Il y a quelque chose d'aérien dans cette invitation totalement débridée, c'est comme marcher sur un fil tendu entre ciel et terre, ici les mots de Christian Bobin nous viennent comme des nuées d'oiseaux.
La folle allure, c'est l'art de la fugue, comme s'il fallait renaître à chaque battement de coeur, à chaque battement d'ailes, réinventer nos vies, changer de prénom, changer d'adresse...
La folle allure, c'est une manière de dire oui à la vie et de dire non aux cailloux qui s'incrustent dans nos souliers parfois trop étroits.
Dire oui à la joie, dire non lorsqu'elle s'en va.
Et puis se perdre dans le regard d'un loup...
Dans ce roman en forme de récit poétique, tout commence comme un conte de fées. Les fées se sont un jour penchées sur le berceau de Lucie et lui ont confiée les clefs de la cage d'un loup.
Les clés sont faites pour ouvrir les portes.
Les petites filles qui naissent et grandissent comme Lucie dans un cirque savent apprivoiser les loups, marcher sur un fil au-dessus du vide, s'approcher de la lumière comme les phalènes sans même se brûler les ailes, ou du moins presque jamais...
Elles vivent au jour le jour.
Demain ? Demain, on verra bien...
Les phrases de Christian Bobin dansent comme des phalènes dans la lumière fragile de l'existence. Elles nous invitent dans la cavale de Lucie, sous la ramure d'une érable plus que centenaire et fier au milieu du béton, dans la musique de Jean-Sébastien Bach qui s'enroule comme des vagues jetées sur le ponton du jour.
La mémoire d'un livre, c'est aussi son empreinte qui résonne longtemps après en nous. Longtemps après, moi aussi comme Lucie j'ai continué d'appeler Jean-Sébastien Bach "le gros", je ne sais pas pourquoi, je trouvais cela attendrissant...
Comme dans tout conte de fées, ici il y a aussi un ogre...
La folle allure, c'est le rire solaire d'une mère ou bien celui d'une vieille dame.
Lucie grandit, s'échappe du cirque, s'envole. Désire, séduit, incomprise peut-être des hommes qu'elle aime... Au fond, il n'y a peut-être que les loups et les vieilles dames qu'on croit un peu folles, pour la comprendre.
Lucie aime la joie et ne veut pas qu'on vienne l'éteindre dans son coeur. C'est là peut-être sa seule peur, mais c'est une peur immense comme le vide abyssal au-dessous du fil sur lequel elle marche, et qui lui donne des ailes...
La folle allure, c'est sans doute l'un des livres que je préfère de Christian Bobin. Il sent bon la vie comme une gourmandise ou bien comme une fugue, quelque chose qui apaise et qui dit de ne jamais renoncer à ses rêves...
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Elle s'appelle Lucie, ou Irène, ou Prune, ou Marilyn. Elle adore s'inventer un nouveau nom, une nouvelle adresse, une nouvelle histoire qu'elle raconte à chacune de ses fugues. Car même la vie itinérante du cirque dans lequel travaillent ses parents ne suffit pas à calmer ses envies de liberté, d'ailleurs. Chaque évasion est accueillie par le silence courroucé du père et les éclats de rire de la mère qui sait bien, elle, que rien ne peut retenir les élans de sa fille amoureuse d'un loup à deux ans et d'un fils de notaire à dix-sept ans. En toute chose, Lucie suit son instinct, ou plutôt ce qu'elle appelle son "ange", se laisse guider par cette force qui la mène dans la cave d'une cité à Créteil, dans les bras de son voisin à Paris, sur les plateaux de cinéma ou dans une chambre d'hôtel du Jura. Libérée de toute contrainte, elle n'a qu'une devise : "On verra bien...".


Seule dans sa chambre d'hôtel, Lucie se raconte, de ses premiers émois à sa dernière extravagance, une vie riche d'expériences, une vie sans contraintes, sans concessions, une vie qu'elle s'est forgée en suivant ses envies, ses coups de coeur, ses impulsions. Sous la plume délicate mais acérée de Christian BOBIN, Lucie, héroïne libre et flamboyante, prend naissance dans la cage d'un loup, grandit dans un pensionnat catholique, se révèle dans l'écriture, sous les yeux d'un père taiseux, perfectionniste, exigeant, et d'une mère, belle et folle, joyeuse, amoureuse de la vie.
Un livre magnifique, une leçon d'optimisme, de liberté, de légèreté dans les pas d'une jeune femme qui aime la grande musique, les livres très épais, les robes d'été au coeur de l'hiver, la vie, les gens. Christian BOBIN aligne les jolies phrases, les pensées profondes, les leçons de vie, sans avoir l'air d'y toucher...Un auteur à découvrir et à aimer.
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Merveilleuse découverte. Mille mercis à LadyBirdy et à tous les autres Babéliotes anonymes et nombreux qui m'ont amené vers Bobin.

Jamais je ne trouverai les mots pour décrire la joie de cette lecture. Alors je fais très simple et très court: tout y est, une histoire rondement menée, des mots judicieusement trouvés et précisément placés, de l'émotion … Franchement, que demander de plus ?

A mon tour de rejoindre la troupe (j'aime cette idée de troupe) des admirateurs de Bobin et de faire connaitre ses textes autour de moi.
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"Je ne sais pas ce qui est le pire - de ne s'adapter en rien au monde, ou de s'y adapter en tout, des fous ou des gens dits convenables, convenus. Je sais que j'ai moins peur des fous, je crois qu'ils sont bien moins dangereux."

Encore séduite par un livre de Christian Bobin... La folle allure nous parle du désir... Un désir qui vient et qui s'épuise, sans que l'on ne sache pourquoi... Des sentiments que l'on éprouve finalement.... en et pour soi....

Bobin dépeint ici la vie d'une fille de forains qui devient, en outre, une passionnée de lecture, une dévoreuse de livres qui deviennent sa vie... Des livres qui la poussent vers une existence pleine et heureuse.
Amoureuse d'un arbre, occupée à soulager et à partager l'existence d'une vielle dame soit disant délirante...

Encore un livre de Bobin d'une écriture simple, un texte apaisant et généreux, qui inscrit le lecteur au coeur d'une vie ouverte et chaude...


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Quelle lecture splendide ! Une petite fille du cirque blottie à l'âge de deux ans dans le ventre d'un loup adoré à jamais, qui enfant découvre la vie de fugue en fugue, s'inventant des prénoms différents...Elle explore, dévore le monde, rit, pleure, aime...provoque ! A dix-sept ans, lorsque cette petite nomade de milieu modeste se marie à Roman, fils de notaire...Mais bientôt l'ennui la guette, et après sept ans de mariage, elle rencontre vraiment l'amour avec "l'ogre" Alban, un musicien amateur de Bach, le "Gros" qu'elle adore depuis toute petite. Cela durera trois ans, et puis retour au chaleureux bercail familial, auprès de ses parents aimants, malgré un père plus froid et pudique dont les colères sont désamorcées par une mère rieuse et compréhensive (et dont l'amant fleuriste vit plus ou moins avec le couple, dans l'harmonie...), sans compter deux petits frères jumeaux. Et puis il y a cette vieille dame d'une maison de retraite qui semble virer folle (mais peut-être a-t-elle elle aussi envie de cavaler une dernière fois au grand air ?), à laquelle notre héroïne s'attache...

La folle allure, c'est cette plénitude, cette densité, ce concentré de vie chez cette enfant, puis jeune femme, entre deux ans et la petite trentaine. Ce petit bout de femme nature et libre est un tourbillon avide de découverte, avec sa devise "on verra bien". On sent en elle la joie, mais aussi un côté sombre, une ambivalence, des peurs, des peines qu'elle combat sans jamais rien lâcher.

L'écriture traduit parfaitement ce rythme, ce tempo rapide, échevelé, comme si l'auteur faisait corps avec son personnage, et de manière étonnante il insuffle une puissance poétique permanente à ce récit, ciselant des phrases de toute beauté sur les choses de la vie.

L'histoire et les mots sont émouvants sans jamais sombrer dans le pathos, la pudeur domine, et la vie, la beauté de la vie quand elle est succession d'expériences constamment renouvelées avec coeur, amour et gourmandise...

Vraiment un livre magnifique d'un écrivain creusotin discret qui pourtant enchaîne les bijoux depuis trois décennies...Une de mes plus belles lectures depuis longtemps, à rapprocher du superbe "Les solidarités mystérieuses" de Pascal Quignard.
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Cela m'attriste mais je qualifierais cet ouvrage de « Christian Bobin en mode mineur »
Certes chaque paragraphe est prétexte à une idée qui lui tient à coeur et qui souvent m'importe aussi : la musique, l'écriture, le coeur, la légèreté, la stupidité de la télé, de la société en général, le silence, et surtout, surtout, la beauté.
Mais c'est comme si l'auteur contraint par la forme romanesque s'était trouvé dépourvu de sa faculté à épurer la langue à n'en garder que la quintessence.

Bien sur il s'envole parfois magistralement sur ses ondes poétiques, celles qui m'illuminent habituellement. Mais c'est comme si l'histoire, somme toute banale, de Lucie, avait contraint Christian Bobin à rester enfermé dans une pièce, fenêtres closes, alors que sa poésie s'exprime si merveilleusement dehors, au grand air, sous la pluie ou le soleil ; qu'importe, mais à l'écart de toute barrière narrative.
Je me demande si mon cher auteur n'est pas plus grand poète qu'il n'est romancier.

L'avenir de mes lectures me le dira. Ceci dit, je ne suis pas à l'abri d'être passé complètement à côté de son message….
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Encore et toujours charmés par les livres de Christian Bobin...
L'histoire de cette petite fille qui tombe amoureuse d 'un loup ,qui fugue,qui vis comme elle pense qu'elle doit vivre...
Un vrai régal d'innocence et de reve...
qui a une façon de voir la vie touchant et poetique...

Merci Christian Bobin a chaque fois vos lectures me bercent ,m'apaisent ,me font rever ,et me donne l'espérance en la vie.....
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