Que dire... Je n'ai à la base pas choisi de lire ce roman. Cet auteur était au programme de l'un de mes cours. Mais j'ai eu une très agréable surprise dès les premiers mots. J'ai trouvé l'écriture aussi légère que le personnage de Lucie, ou Fugue, ou Aurore... Dès le départ j'ai eu cette impression de décalé avec la petite fille - la narratrice - qui parlait d'un loup comme de son premier amour. Et plus les pages défilaient plus le sentiment de décalage s'accentuait.
La narratrice n'est pas seulement légère, elle est heureuse. Ce qui n'est pas sans rappeler la citation de
Bernard Werber : "Les hommes ne veulent pas construire leur bonheur, ils veulent seulement réduire leur malheur." En effet, Lucie travaille à son bonheur, elle agi même parfois de manière égoïste ou froide (lorsqu'elle repousse Roman alors qu'il a besoin d'elle par exemple), mais on ne peut que l'aimer et l'admirer : elle a le courage de dire non, de dire qu'elle ne veut pas faire quelque chose, d'être libre en un sens.
Ce qu'il y a, je trouve, de plus beau, c'est son âme enfantine qui délivre des vérités que seuls des enfants peuvent encore voir. Elle pense au présent, tout comme une enfant, tandis qu'en grandissant nous pensons de plus en plus à notre futur. Mais elle reste dans le présent, elle se dit "on verra bien". Et ainsi elle profite de sa vie. Souvent on dit qu'il faut un but pour être heureux, mais dans ce roman c'est le bonheur qui est le but.
Si j'ai été si touchée par ce petit roman je pense que c'est surtout grâce à l'auteur qui écrit de manière sublime et facile, sans complication, sans se prendre la tête, comme son personnage. Et je trouve d'ailleurs qu'il est très fort d'avoir réussi à faire ressortir le caractère même de son personnage au travers de son écriture.
Je pense lire d'autres livres de
Christian Bobin, en espérant que son écriture reste si magique.