Une rose est un temple dont les murailles circulaires sont plus légères que l'air. Son parfum est un voile qui protège, au centre du temple, quelque chose qu'on ne sait bien nommer : le vide, l'amour, la perte - ou notre visage reconnu, rendu a nous même.
Le Maître est le plus perdu de l'univers, c'est ce qui rend sa beauté inégalable.
Quand le génie entre en scène, ce n’est pas lui qui est là, c’est la délicatesse infinie de la vie, le stéthoscope plaqué sur la poitrine de Dieu, les battements qui s’accélèrent, les tambours de l’amour immortel. Le retour de l’esprit.
Je n'ai pas compris ton départ. Parfois ne pas comprendre est une bénédiction. Ton départ s'appelle « mort », mais ce mot ne dit rien.
Écris, glane, vole, mais fondamentalement ne fais rien. La poésie est une famille de pauvres en promenade avec leurs enfants aux yeux plus ronds que le ciel.
Ce qui s’éloigne est tellement beau. Le son du piano, ce noir velours d’un abandon qui s’épanouit avec l’agonie de chaque note. Quelqu’un s’en va, nous quitte, s’embellit de nous échapper. Nous ne le ferons plus souffrir avec nos paroles, nos projets, nos volontés.
J'écris un livre de guerre. Pas pour faire des morts , mais pour faire des vivants.
p.27
« C’est grâce à l’insomnie des mères consolant un enfant dévoré par les diables de la nuit ou à un balayeur aidant ici ou là un trottoir à mieux respirer - oui :
c’est grâce à ce genre de service que les ténèbres n’ont pas encore refermé définitivement leurs bras sur les humains.
Écrire est ce genre de service. »
Ouvrir un livre c'est réveiller la mère qui viendra enfin prendre soin de nous.
Rêver c'est se taire. Ce sillon à mes lèvres est mon plus grand voyage.