AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Les poètes sont des monstres (25)

(** Lydia Tchoukovskaïa)


Elle apprend les textes par cœur.Une seule écoute suffit, après quoi on brûle le poème dans une soucoupe, par précaution. Revenue chez elle Lydia recopie tout dans un cahier, ou si besoin à l'envers du papier peint arraché aux murs, avec de l'encre mêlé d'eau.Anna, trop incertaine de sa ponctuation, demande à Lydia de décider pour elle.Quant aujourd'hui on lit un poème d' Akhmatova, on entend la respiration de Lydia.(...)

En pleine guerre mondiale, pendant des heures, deux femmes discutent passionnément de la place d'une virgule, de l'éclosion d'un silence. (...)
Écrire à ce point de haute précision, c est faire œuvre de résistance.
Commenter  J’apprécie          10
La reine Akhmatova donne congé en un seul vers. Son royaume est immense de n'être rien.La beauté est quelque chose de pauvre, de simple, d'élémentaire.
Commenter  J’apprécie          10
Dans la Russie des années trente et quarante, les poètes étaient l'ennemi majeur.La main de l'ours plongeait dans les fenêtres des maisons de poupées où survivait un peuple.
Commenter  J’apprécie          10
P 27 – en pleine guerre mondiale, pendant des heures, deux femmes discutent passionnément de la place d’une virgule, de l’éclosion d’un silence. Les cerveaux alors - et combien plus ceux d’aujourd’hui – sont labourés par un langage mort. Écrire à ce point de haute précision, c’est faire œuvre de résistance.
Commenter  J’apprécie          00
P 21 – Nous croyons, nous, modernes, avoir inventé la brièveté des messages, aussi leur rapidité. Mais qu’est-ce, en regard de l’éclair du poème ? La reine Akhmatova donne congé en un seul ver. Son royaume est immense de n’être rien. La beauté est quelque chose de pauvre, de simple, d’élémentaire. L’oubliée de tout « progrès ». une glycine proche du mur en face de la fenêtre d’Akhmatova, tente une fugue. Ses centaines de petites mains bleu rose essayent de passer par dessus. (…) à toi de jouer, ma fille, à toi d’écrire ce qu’il y a sous la vie terrible : cette douceur insupportable que seule peut dire une glycine qui se balance au vent. La vision se fait en moins d’une seconde. Il faudra des jours, parfois des mois d’écriture pour sauver cette seconde, la préserver vivante dans le secret du papier blanc. Écrire ce poème pour tenir à jour le registre de l’éternel est un travail de délicatesse et de patience, incompatible avec celui des machines. Goutte à goutte recueillir le sang des lumières, notre seul bien. S’appuyer sur l’épaule d’une glycine ou d’un chagrin pour quitter ce monde. Lever son verre à la santé des morts. Guérir à la vue de la plaie charitablement enneigée des bouleaux.
Commenter  J’apprécie          00






    Lecteurs (61) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Complétez les titres des oeuvres de Christian Bobin

    Ce que disait l'homme qui n'aimait pas...

    Les femmes
    Les oiseaux
    Les souvenirs
    Ses semblables

    20 questions
    79 lecteurs ont répondu
    Thème : Christian BobinCréer un quiz sur ce livre

    {* *}