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Quand le monde va mal et désespère quoi de plus revigorant que de lire Christian Bobin. L'inespérée est un des courts chapitres qui relatent des instants de vie, qui peuvent apparaître banals, mais auxquels le regard de Christian Bobin donne une intensité, un parfum, une coloration, une élévation qui illuminent et émerveillent. Comme l'on aimerait voir ainsi chaque instant, regarder chaque événement, vivre chaque rencontre ; le monde serait plus supportable, plus intéressant.
Plus encore que le regard, les mots de Christian Bobin apportent face à la gravité du moment, une profondeur ou une légèreté, une substance toujours.
Lire Christian Bobin c'est un peu comme ouvrir délicatement un banal papier de bonbon pour en goûter la délicieuse saveur d'un doux-amer inoubliable.
Qu'il s'agisse de la beauté d'une femme, de pureté, d'un ennuyeux colloque, de la télévision, de la peur ou du mal, de la vie ou de la mort, d'un arbre ou d'une pelouse… Christian Bobin dépose son observation et sa pensée avec humilité, justesse, poésie, générosité et bienveillance. Une pensée qui dépasse la chose observée, l'être rencontré, pour emmener dans un ailleurs, un au-delà, éclairé de beauté et d'amour. Ainsi il peint et repeint le monde par petites touches de mots qui réchauffent le coeur et donnent goût à la vie.
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Un livre stupéfiant
De justesse .
De sensibilité
D'engagement
Plus politique qu'aucun autre
Chaque retrait .. detachement , prise de distance ...
Affirmée .
sans lever le ton
Magnifique.
Le plus beau pour moi de Bobin
6/5 en Babelio m'aurait plus adapté .. pour partager mon coup de coeur
De petites nouvelles
Incisives
Merveilleuses
A decouvrir
et relire
Souvent .
EN piqutres de rappel
Pour s'immuniser contre l'uniformisation .. et fortifier notre gout de la liberté .. ces temps ci ... malmené....
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Il y a quelque chose de très enveloppant dans l'écriture de Christian Bobin, comme un rayon de lumière dorée de fin d'après-midi. Son écriture est toujours simple et pourtant si forte. Qui mieux que lui pour donner le ton à cette nouvelle année qui s'ouvre et trouver un peu de calme après la frénésie des fêtes de fin d'années !

"L'inespérée" est un recueil de nouvelles paru en 1994 dont les mots trouvent encore un écho aujourd'hui tant leur portée est inévitablement universelle. S'y rencontrent les thèmes favoris de Christian Bobin : l'amour, la mort, la vie, la lumière. Il y dresse de si beaux portraits de femmes, de mères, d'amantes, d'amies. C'est un livre-cadeau à offrir encore et encore, comme une déclaration à ceux et notamment celles qu'on aime.

Puis, au détour des nouvelles, certains textes prennent une tournure plus politique et laisse entrevoir la conviction de Bobin : les livres. Amoureux des mots, il ne cesse de les défendre face à des objets dont il n'imagine alors pas à quel point ils peuvent avoir envahi notre quotidien. En réponse aux écrans, les pages. Lire, toujours, écrire évidemment.

C'est un écriture d'une grande beauté. Une ode à la beauté et à la pureté que je ne cesserai de recommander !
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L'inespérée est un recueil de 11 textes poétiques en prose dont le premier prend la forme d'une lettre adressée à la lumière. Tous comportent toutefois une grande part d'ombre et de mélancolie. L'écrivain exprime l'étroitesse de la vie ordinaire. Il a été bibliothécaire, professeur de philosophie ou encore infirmier psychiatrique, mais il ne supporte pas les contraintes de ces fonctions serviles. Il a besoin d'un espace de liberté et de solitude, et de vide. C'est un homme retiré du monde. Il se défie de la télévision, du téléphone, mais aussi du milieu universitaire, de la société en général. Il rejette toute entrave et trouve son refuge dans l'écriture. C'est là que tout prend son sens.
Son écriture cultive le flou et la confusion. Ces textes constituent comme une succession de tableaux. C'est la mort d'une grand-mère fêtée par ses petits enfants. Ce sont les arbres de Saint Ondras en Isère qui renvoient à la peinture de Bonnard, L'amandier en fleur. La mort est très présente.
Même si Christian Bobin peut sembler quelque peu difficile à décrypter, on perçoit de toute évidence une quête de vrai et d'authentique, loin des futilités de la vie en société. La lecture de L'inespérée n'est toutefois pas à recommander aux âmes chagrines. le ton général peut en effet porter à la déprime.
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Ce recueil, qui se présente sous un forme de lettres, rappelle à quel point cet auteur du Creusot est un immense poète qui n'a pas son pareil pour nous arrêter sur des détails essentiels et invisibles de nos existences, perdus que nous sommes dans le matérialisme et la course contre la montre. Elle ne vous fait plus peur est par exemple un texte poétique bouleversant sur l'enfance, son rapport joyeux au temps, et la joie adulte de retrouver cet état d'esprit.
Lien : https://murmuredelombre.word..
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Christian Bobin est un grand rêveur, un amoureux de la vie et …de l'amour, Et, une fois de plus, il nous montre dans ce recueil qu'il est bien l'écrivain de l'infime en nous racontant le thé sans thé lors d'une dinette avec des enfants, ou bien en fustigeant la télévision, cette « brute geignarde et avinée. »
Christian Bobin redonne son importance à des choses minuscules, tellement banales qu'on ne les voit plus. Il leur redonne de la noblesse en les racontant et, sous sa plume, elles deviennent plus grandes.
Dans ces onze textes brefs, il raconte des choses simples, des histoires de tous les jours, qui ont leur instant de grâce, il traque le désespoir des jours qu'il éclaire de sa joie mystique. Rien ne résiste à sa foi et à son humanisme.
Même en ne faisant rien, on peut découvrir des trésors insoupçonnés, des sensations oubliées. « Ne rien faire, rien dire, presque rien être. Vous y découvrez le coeur subtil du temps, son coeur battu par le rien du sang dans les veines. C'est un état limite dont vous avez besoin, une mince ligne de rien entre l'ennui et le désespoir. »
La vie, il la célèbre obstinément ainsi que l'amour, car l'un ne va pas sans l'autre
« Une vie sans amour est une vie abandonnée, bien plus abandonnée qu'un mort ».
Car l'amour est une chose sérieuse qui exige une lettre car « On ne peut pas écrire une lettre d'amour au téléphone ».

Lire Bobin, c'est se poser en marge du monde, prendre la mesure du silence, retrouver des sensations. Lire sa prose pleine de poésie, c'est revisiter le quotidien, c'est découvrir le lyrisme dans la banalité.
Lire Bobin, ça fait du bien et c'est pour cela que j'aime le lire et le relire.


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Ce livre est un émerveillement ! Je trouve chaque phrase de ce recueil d'une très grande justesse. le propos qu'il tient sur l'amour est lumineux. le style dépouillé de Bobin est déjà une message en lui-même. Ce texte fait partie des rares livres qui peuvent changer une vie !
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Une petite pensée pour dancinqbrave qui se délecte aussi de la beauté des mots de Bobin. Des nouvelles diverses qui ne se racontent pas mais qui se savourent. Je continue de penser que Bobin, c'est comme un grand vin, il faut choisir les occasions pour déguster ses paroles et se sentir ainsi mieux face à la vie, surtout celle actuelle.
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Comme toujours Bobin surprend, on croit le connaitre et il se dérobe.

Ah, je ne dirais pas qu'il n'y a pas de parenté avec les autres livres, mais il essaie de nouveaux modes d'écriture. Tout d'abord un peu de polémique avec le texte sur le mal, qui est un texte sur la télévision. Intéressant parce que Christian Bobin, c'est plutôt le Saint François d'Assise de l'écriture, le sage, le moine mendiant qui voit la grâce en toutes choses, on ne s'attend pas à de l'anathème.
De l'anathème OK, mais contre la télévision? Bobin vise juste, il vise ce qui tue l'âme, ce qui la détourne de la contemplation du réel, du beau, de l'invisible pour se vautrer dans la médiocrité, à méditer.

La plupart des autres textes sont des rencontres, des personnes en qui Bobin a vu la lumière l'espace de quelques heures, l'espace d'un partage. Jamais rien d'extraordinaire, des joies simples comme un rayon de soleil qui tombe sur un caillou pour le transfigurer. OK on n'est jamais très loin du Bobin que nous aimons.

Il y a aussi le Bobin qui s'égare, invité à un colloque de psychiatres, il se fane comme une fleur sans eau. Il y a aussi l'écrivain qui se moque de lui même. il y a les cancéreuses en chimio. Il y a beaucoup de petitesse.

Par un heureux hasard, j'avais emporté ce livre lors d'un voyage où j'ai côtoyé beaucoup de détresse et de maladies mentales, et ce livre m'a beaucoup aidé à apprivoiser ces difficiles rencontres.

C'est donc un livre de vie, un livre à garder précieusement pour éclairer des rencontres avec la misère du monde et garder foi en la lumière.
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Des fulgurances, certaines pages m'ont touchée. Mais trop de recherche de la formule à tout prix, qui ôte pas mal de spontanéité au texte. On a parfois l'impression que l'auteur s'écoute raconter, dans une sorte d'écriture égotique. J'ai apprécié la poésie, parfois, du roman, mais la plupart des chapitres m'ont agacée, comme quand quelqu'un vous fait la leçon sans savoir vraiment de quoi il parle.
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