- Maman, maman! Maman, maman!
Clémence caressa doucement le front moite de Nina. Encore un cauchemar.
- Ce n'est qu'un rêve, rendors-toi, murmura-t-elle à sa petite soeur.
- Maman, maman, maman... appela de nouveau Nina avant de s'apaiser.
Clémence serra son corps blotti contre elle. Chaque nuit Nina devenait la proie de ses songes. Ses cris et ses pleurs éclaboussaient l'obscurité comme une rengaine.
Cependant, Clémence redoutait l'instant où Nina dompterait ses chimères. Ce jour-là, elle n'aurait plus la consolation d'entendre le son de sa voix.
Lorsqu'elles s'étaient trouvés livrées à elles-mêmes, Nina avait cessé de parler. Depuis, plus un seul mot ne sortait de sa bouche.
Ce livre est très intéressant à lire parce que bah c'est comme ça
Alors que tous les autres dissimilaient leur angoisse sous la violence ou la lâcheté, Adam se tenait droit sans trembler.
C'était l'unique moyen pour ne pas céder à la peur : prétendre que ceux qu'elle avait aimés tels que sa mère, son père ou les adultes qui avaient partagé son existence n'avaient pas existé. Balayer de sa mémoire son enfance et sa vie jusqu'à il y a six mois...
Elle se baissa et examina les traces dans la terre. Cette fois-ci, ses doigts effleurèrent des empreintes différentes. Des empreintes tracées par un animal qu’elle connaissait bien. Des empreintes de baskets.
Elle avait choisi d’être une esclave VIP plutôt qu’une prisonnière jetable.
Chaque matin, ils remettaient leur destin entre les mains du jour, espérant que la chance n'ait pas migré pendant la nuit...
Ils demeurèrent quelque temps à contempler le Val sans Retour. Ici, pas de marche arrière possible, une seule option : avancer. Vic consulta sa montre et estima qu'il fallait reprendre la route.
- On lève le camp !
Clémence s'arracha à sa contemplation avec regret. Parfois, on voudrait que certains instants durent toute la vie.