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3,26

sur 43 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Je remercie Babelio et les Editions Flammarion pour l'envoi de ce récit-témoignage de Bérengère de Bodinat sur la perte de son enfant de 4 ans et demi, Adrien.

La 4ème de couv' annonce une « enquête » autour de ce décès et une « énigme cachée » à la « résonance stupéfiante », le tout sur fond de parcours initiatique.

Je n'ai guère vu d'enquête ni de surprise surnaturelle. C'est, à mon sens, une quête spirituelle avant tout.

Chaque être humain est différent, chacun se construit son propre mode de pensées et de valeurs pour avancer sur son chemin de vie et affronter les épreuves. Je respecte cela. Si Bérengère a éprouvé le besoin décrire ce témoignage pour aider les autres, c'est un but louable et tout à son honneur, mais c'est aussi exposer à la vue de tous un pan intime d'une vie, une douleur… et il faut avoir le courage d'accepter que l'impact sur les lecteurs ne soient pas celui attendu.

Je pensais entamer une lecture difficile en émotions car nous parlons de la perte d'un enfant. Mais il n'en a rien été. Rien, le vide, le néant, aucune larme à l'oeil, aucune empathie.

Si je respecte la douleur et le deuil de cette femme, sa manière de les raconter ne m'a pas touchée.

Pourtant, dès la naissance d'un enfant, nous vivons avec l'épée de Damoclès terrible de le voir disparaître avant soi, notre coeur explose tout autant de bonheur et d'amour inconditionnel qu'il est pétrifié d'horreur à la pensée de le perdre. Etre mère, être parent (oui, je pense à vous aussi messieurs!), c'est le don total de soi et perdre un enfant, c'est se perdre ou perdre une partie essentielle de soi. Et on ne peut normalement pas être insensible devant le départ d'un enfant.

Et si l'élément central reste la disparition d'un enfant de 4 ans et demi, Adrien, ce récit est surtout l'histoire d'une quête mystique et spirituelle personnelle qui a débuté très tôt dans la vie de l'auteur, bien avant la naissance de ses enfants.

En effet, comme on est en droit de s'y attendre, le début du livre ne relate pas du tout le drame mais démarre comme des mémoires classiques: je suis née, j'ai été une enfant heureuse… etc…

C'est un récit à la première personne, normal me direz-vous pour un témoignage, mais l'emploi répétitif du « je », « je », « je », est devenu très rapidement très pesant et m'a laissé le sentiment d'un égocentrisme déplacé.

Si toute la mosaïque du vocabulaire de la souffrance et du deuil est étalée au fil des pages, avec une volonté de poésie, de douceur et de lumière, l'émotion qu'elle est censée retranscrire n'apparaît pas, comme une sorte de distanciation froide par rapport aux événements.

Même si Dieu n'est jamais cité, même si l'auteur se dit « dissident » par rapport à la religion de ses parents, trop de mots avec de belles initiales en majuscule comme la Lumière, l'Amour ou l'Elévation, ou encore des références au divin, jettent une couverture religieuse sur ce récit. Et même si son parcours l'a conduite à explorer d'autres religions que le catholicisme ou d'autres philosophies spirituelles, le terme « grâce » revient un nombre incalculable de fois au fil des pages et nous ramène sans cesse vers ce thème.

Et je refuse de baser mon ressenti sur un jugement théologique. Je respecte la religion de chacun mais je suis profondément athée, sans être pour autant agnostique. Et en tant que telle, il est des conceptions d'existence inaudibles pour moi.

Comme croire que l'âme choisit son destin, aussi sombre soit-il, avant l'incarnation terrestre et accomplit ce destin malgré « le voile de l'oubli » au moment de la naissance. Et pourtant je crois au mythe de l'âme ailée de Platon.

Comme penser qu'un enfant de 4 ans et demi choisit sa mort. J'ai la naïveté de croire qu'un enfant de cet âge ne pense qu'à jouer, même s'il est curieux de notions existentielles.

Comme trouver la mort par noyade plus douce qu'une mort sous anesthésie sur une table d'opération. C'est certainement une vision bien plus romantique de la mort mais seulement une vision qui se heurte à la réalité.

Comme décrire la mort comme une liberté et une lumière.

Comme ce récit est purement subjectif, mon ressenti l'est aussi, intrinsèquement, viscéralement. Je ne conçois pas qu'on puisse passer 20 ans sans vouloir connaître les circonstances exactes du décès de son enfant, je ne conçois pas qu'on puisse occulter de sa mémoire une fausse-couche, je ne conçois pas qu'on puisse ignorer la souffrance des survivants: sa famille, ses proches. Bref, je ne conçois surtout pas que les vies terrestres sont écrites à l'avance et décidées bien avant la naissance. On peut toujours chercher des signes, a posteriori, pour justifier une mort aussi injuste que celle d'un enfant mais cela reste, à mon sens, une manière soit d'entretenir sa souffrance, soit de trouver l'apaisement, mais pas une réalité.

Même si certaines expériences de communication avec l'au-delà existent et paraissent troublantes, même si je suis persuadée que les pouvoirs de l'âme et de l'esprit sont étendus mais encore largement ignorés, je ne crois pas que nous puissions parler avec nos morts. Laissons les reposer en paix, vivre une autre vie si elle existe. Nous portons nos disparus dans nos coeurs, à chaque seconde, c'est ainsi qu'ils restent vivants, dans l'amour partagé qui demeure un lien indestructible. Nous pouvons penser qu'ils veillent sur nous, tels des anges, et je n'y trouve rien à redire mais, à mon sens, la mort reste un fait définitif et irréversible pour notre existence terrestre. Et entretenir le contraire, au moyen de pendules, médiums et autres, tel que Bérengère le raconte apporte une note malsaine de déni qui a rendu ma lecture pénible.

Cette histoire donne aussi l'impression qu'à part Adrien et sa maman, rien d'autre n'existait ou n'avait de valeur. D'ailleurs très peu de références sont faites au père ou aux proches. D'ailleurs Bérengère pense que son fils a choisi de partir en son absence pour la préserver elle, et pas sa grande soeur, par exemple. Et c'est dérangeant d'exposer ainsi cette relation exclusive car malgré les liens étroits, purs et forts qui lient une mère et son enfant, à travers la vie et la mort, la manière dont les choses sont relatées ici laissent éclater une évidence: cette femme n'a pas fait le deuil de son enfant, n'a pas vaincu sa culpabilité de mère et a écarté le reste du monde de tout ce qui n'était pas elle et Adrien.

Elle a juste construit une réalité qui lui permet de supporter cette disparition, en le croyant vivant mais ailleurs, en entretenant son souvenir, en communiquant avec lui. En lui prêtant des mots et des intentions. En entourant ce décès de lumière, en essayant de se convaincre que ce décès est positif et dans l'ordre des choses. En croyant au monde de l'invisible et à sa volonté de communiquer.

Je comprends tout à fait que la catharsis par l'écriture donne à l'auteur la force de vivre et la paix intérieure; que son parcours initiatique et sa quête mystique ont enfin trouvé leur aboutissement; que son existence a accédé à une strate supérieure.

Que Bérengère veuille partager son expérience. Apporter son aide aux personnes en demande de communication avec l'au-delà.

La perte d'un enfant est un cataclysme d'une violence et d'une souffrance incommensurable mais je me suis attachée au côté spirituel abordé principalement par l'auteur dans son témoignage.

Et malheureusement, je suis certainement d'une spiritualité trop cartésienne pour avoir été sensible à cette vision de la vie et de la mort…
Lien : http://livrenvieblackkatsblo..
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Tout d'abord, merci à la masse critique spécial de Babelio et la maison d'édition Flammarion pour cet envoi.
Il s'agit d'un récit qui nous propose de suivre un drame vécu par Bérangère de Bodinat, le décès de son fils Adrien à l'âge de quatre ans et demi. Il est difficile pour moi d'écrire cette chronique, car j'ai lu ce livre très rapidement, mais je n'ai pas ressenti d'émotions, je n'ai pas été bouleversé ni sensible à l'écriture. L'histoire est pourtant dramatique l'auteur est en vacances sans son fils et à son retour de vacances elle va apprendre que son enfant est parti, il s'est noyé. Sachant que quelques jours auparavant son fils lui pose cette question terrible : Maman, tu crois qu'un jour j'aurai cinq ans ? »
Je n'ai pas compris la démarche de l'auteur, qui va comme l'annonce la quatrième de couverture enquêter dans sa famille plus de vingt ans après le drame. On va bien sûr découvrir que la famille se sent coupable, mais pourquoi l'interroger seulement maintenant ? de plus, je pensais que la partie sur le surnaturel serait plus développée, plus profonde.

On ressent un sentiment : de pas assez, de trop bref, de trop court et peut-être de trop personnel. Je m'explique l'auteur à créer avec son fils une relation fusionnelle et je pense que c'est trop personnel pour que le lecteur se sente concerné et embarqué par cette histoire. Il y a une distance qui s'installe et au fil des pages, le lecteur peut se sentir de trop. En fait c'est plus une thérapie personnelle qu'un récit. J'ai également ressenti quelques répétitions dans certains chapitres et l'impression de ne pas savoir où l'auteur voulait aller.

Mais je remercie tout de même Babelio et la maison d'édition Flammarion pour cette découverte et puis peut-être que vous serez plus sensible à cet ouvrage.  
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Nous avons reçu ce livre dans le cadre des Masse critique de Babelio et nous les remercions ainsi que les éditions Flammarion

En 1984 Adrien petit garçon de 4 ans et demi disparaît, noyé dans les duvalettes (c'est des petites douves) de la maison familiale. Bérengère , sa mère était loin de lui. Après sa disparition elle croit voir des signes de sa présence dans diverses choses. Une horloge qui tourne à l'envers, des rêves… C'est sa propre histoire que l'auteur nous raconte afin de délivrer un message d'espoir à toute personne qui connait la souffrance du deuil.

Le thème m' intéressait pourtant je n'ai pas aimé ce livre. Seuls certains passages de la fin m'ont interpellée notamment lorsque l'on découvre qui est Jeanne dont l'auteure nous parle tout au long du livre mais dont l'identité n'est dévoilée qu'à la fin.

Ce qui m'a gênée c'est le côté décousu du récit, découpé en parties mais sans réel cohérence je trouve. de plus l'auteure se répète énormément dans les faits . Plusieurs paragraphes reprennent les mêmes idées sans être vraiment travaillés. le vocabulaire n'est pas très développé . On retrouve beaucoup de répétition .

L'auteure écrit pour donner un message d'espoir aux autres ou pour exorciser ses propres peurs en créant des significations alors que peut être il ne s'agit que de coïncidences. Sa quête spirituelle la mène a un postulat: elle part du principe que l'âme choisit sa vie avant de s'incarner mais qu'elle oublie une fois sur terre. Je n'ai pas adhéré à cette théorie peut être est-ce pour cela que je suis restée de marbre. D'autres lecteurs pourront y trouver une réponse selon ses propres croyances. Bien sur l'idée de la vie après la mort est séduisante mais la vision de Bérengère de Bodinat ne m'a pas convaincue. J'ai mes propres convictions qui sont éloignée des siennes.

Pour qui a t elle réellement écrit ce livre? Pour les autres? Pour ses proches? Pour elle même afin d'exorciser son passé douloureux?

J'ai ressenti son écriture comme une justification à des événements injustifiables. Elle remet en cause le libre-arbitre et cela m'a énormément gênée. Un accident cela arrive même si c'est un drame, pourquoi chercher à en trouver alors que c'est la fatalité.
Lien : https://memelessorciereslise..
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Merci beaucoup à Babelio et aux éditions Flammarion pour l'envoi de ce témoignage. Bérengère de Bodinat a perdu son enfant, Adrien, lorsqu'il avait 4 ans et demi. La quatrième de couverture nous informe sur le fait qu'il s'agit d'un récit "traversé par le surnaturel", et je dois dire que ce n'est pas du tout le genre de livres que j'ai l'habitude de lire. Il faut avouer que le thème abordé est particulièrement difficile, mais j'avais beaucoup aimé "Nos étoiles ont filé" d'Anne-Marie Revol, récit témoignage traitant du même thème. Donc pourquoi pas me laisser tenter par cette lecture ?
J'ai d'abord été frappée par l'écriture de l'auteure... A la fois simple, poignante, touchante, fluide... Belle tout simplement ! J'ai été touchée par cette écriture, dont elle se serre comme une thérapie pour mettre des mots sur ce qu'elle ressent, faire son deuil, trouver des réponses à ses questions.
Cependant, le côté spirituel de l'histoire m'a plus ou moins dérangé, j'ai plutôt du mal avec tout ce qui est communication avec l'au-delà, mais pourquoi pas, chacun fait son deuil à sa façon, et chacun puise sa force et le courage d'aller de l'avant dans ce qui lui fait du bien. Rapidement, j'ai eu du mal à savoir où cette maman voulait nous emmener, quel était son but avec ce roman. J'ai parfois même trouvé certaines de ces réflexions assez étranges... Je suis assez dubitative concernant cette lecture, et je pense que cet ouvrage ne pourra pas plaire à tout le monde, néanmoins ce fût un plaisir de découvrir ce récit vers lequel je ne me serais pas tournée en temps normal.
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