L'île aux enfants

1963 : Pauline et sa petite soeur Clémence sont inséparables. Elles habitent l'île de la Réunion. Et même si leurs conditions de vie sont plus que modestes au sein de leur famille, elles s'épanouissent dans ce décor paradisiaque.
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Mais un jour, une voiture s'approche des deux fillettes et les voilà kidnappées ! Elles n'ont pas le temps de réaliser ce qu'il se passe, qu'elles se retrouvent dans un avion. Direction la métropole !
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A peine débarquées, elles sont séparées et adoptées chacune par une famille différente…
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1998 : Lorsque la fille de Pauline, jeune journaliste, entend parler de l'affaire des « enfants de la Creuse », elle est persuadée que cette histoire a un lien avec sa mère et s'envole pour La Réunion…
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Quand on referme ce livre, on est enclin à des sentiments contraires : à la fois bouleversé par le destin de Pauline, mais aussi révolté par cette « déportation » d'enfants orchestrée par l'état français.
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Il est tout simplement inimaginable qu'un pays tel que la France ait enlevé des enfants à leur famille… Et tout ceci dans un unique but : repeupler certaines régions françaises souffrant de désertification.
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Comme vous l'aurez compris, le roman se déroule sur deux temporalités.
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La première partie évoquant l'enfance de Pauline est extrêmement touchante. Nous ressentons toute son incompréhension, sa tristesse face à ce qui lui arrive, mais aussi sa volonté de s'en sortir…
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Dans la seconde, nous suivons avec intérêt la quête de sa fille et nous nous rendons compte que, même des années plus tard, cette affaire d'état est toujours taboue. Heureusement, son chemin croise celui de belles personnes prêtes à l'aider dans ses recherches.
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Comme souvent, Ariane Bois évoque des sujets forts, souvent méconnus, qui relatent des faits inacceptables. Ses lectures sont toujours extrêmement instructives et véhiculent un tourbillon d'émotions.
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Bref, un roman révoltant et émouvant qui dénonce des actes impardonnables perpétrés par les autorités françaises de l'époque ! Et une quête des origines qui va être semée d'embûches, mais remplie aussi de magnifiques rencontres !
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C'est un livre que j'ai lue en une journée, tellement ce histoire est touchante, bouleversante mais aussi horrible.
L'île aux enfants ce n'est pas joyeux loin de la , il ne se lit pas à légère mais il se vit.
J'ai été prise d'une grande émotion tout le long du livre, impatiente de savoir si Pauline et Clémence allaient être réunis.
Ce livre mets en avant également les non-dits, les secrets de famille et l'identité.
Une fois surprenante que j'ai vu venir évidemment, j'ai aimés cette écriture fluide, bon j'aurais aimée des chapitres aussi mais cella ne m'a pas dérangée.
Un sujet difficile traité avec humilité, je vous recommande et vous conseille ce livre.
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Très joli ouvrage,relatant l'histoire odieus des enfants de la Réunion,déportée en France par la France entre 1966 et 1980,pour équilibrer la natalité;mi roman,mi récit,mi analyse ce livre délicat et rondement mené a su nous émouvoir,nous révolter,sans sensiblerie et dans un sttye decriptif détaché;belle réussite

Pauline, six ans, et sa petite soeur Clémence vivent, démunies mais heureuses, sur l'Ile de la Réunion. Un matin en 1963, elles sont kidnappées au bord de la route et sont embarquées pour la métropole. A Guéret, dans la Creuse, elles sont séparées et Pauline se retrouve seule en famille d'accueil.
En 1998, une annonce à la radio rouvre de vieilles blessures. Caroline, jeune journaliste, devant le mutisme de sa mère, décide d'enquêter sur ses origines.
Le roman alterne les époques. C'est un récit qui marque les esprits, qui apprend et révolte sur ces enlèvements et adoptions en masse destinés à équilibrer démographiquement des régions françaises, ou même fournir des esclaves !mais aussi sur le déni qui entoura longtemps ces événements ou les justifications apportées !

Stupéfiant ! Une vingtaine d'années seulement après la Shoah, s'est déroulée une déportation franco-française ! Entre 1963 et 1982, plus de 2000 enfants réunionnais ont été enlevés, tels des paquets, de leur île natale pour être largués dans plusieurs départements de la métropole dont une majorité en Creuse. Mais qu'est-ce qui a bien pu passer dans la tête de Michel Debré, ancien premier ministre du Général de Gaulle et député de la Réunion ? Officiellement l'intention était "d'offrir" aux parents réunionnais vivant dans une grande précarité la possibilité pour leurs enfants de faire des études en France afin d'avoir une meilleure vie. Et ainsi réaliser un double objectif : "désengorger l'île", considérant que la démographie de l'île était une menace pour son développement et "repeupler les campagnes françaises , y injecter du sang neuf ". Sordide et inhumain ! Arrachés à leur famille ces enfants furent placés dans des contrées quelque peu dépeuplées de la France métropolitaine, certains pour contribuer aux travaux des fermes, d'autres, les plus "chanceux", furent adoptés. Bien qu'ayant promis aux familles que les enfants reviendraient dans l'île aux vacances, la réalité fut tout autre. Les liens furent définitivement coupés et les enfants ne retourneront jamais à La Réunion. Cette "déportation d'enfants" ne se révèlera au grand jour que dans les années 2000 à la suite d'une plainte déposée par un ex-enfant. En 2016 une commission est mise en place pour faire toute la lumière sur cette affaire. le président Emmanuel Macron, quant à lui, a estimé « que la politique menée à cette époque était une faute car elle a aggravé dans bien des cas la détresse d'enfants qu'elle souhaitait aider". Quelle hypocrisie et quel cynisme !
Dans L'île aux enfants, Ariane Debois relate ces événements tristement véridiques en suivant le parcours tragique et romancé de deux soeurs réunionnaises. L'auteur allie ainsi avec délicatesse la sombre réalité de l'Histoire et l'histoire romanesque offrant un peu de douceur à ce drame. La trame du roman, un peu cousue de fil blanc, permettra aux deux soeurs de retrouver leurs racines et de se réapproprier l'histoire de leur vie.
Un très beau roman, instructif et poignant.

Pour commencer, je remercie Babelio et les éditions Belfond pour l'envoi de ce titre.

Je suis très reconnaissante d'avoir été approchée pour remporter ce titre en Masse Critique spéciale. J'aime découvrir l'histoire à travers des fictions et celle qu'Ariane Bois propose présente un pan très méconnu des relations de la France avec ses îles. de plus, l'écriture est d'une qualité très appréciable.

J'ai beaucoup aimé lire Ariane Bois, la langue est soignée mais sans artifice, le vocabulaire riche sans être pompeux ni inaccessible!

Cette lecture m'a permis de découvrir l'exil forcé de près de 2000 réunionnais dans les années 60 pour repeupler certains départements de la France métropolitaine. A l'époque, personne n'a eu réellement connaissance des enjeux : les parents réunionnais se sont souvent vus forcer la main pour "confier" leur enfant. La vie étant dure, les agents de la DDASS leur promettaient d'assurer un bel avenir à leur enfant sans jamais parler d'abandon mais, une fois arrivés en France, les enfants étaient placés en adoption ou en famille d'accueil, bien souvent pour servir de main d'oeuvre. Ceux qui ont été adoptés ont eu la chance d'être choyés, car désirés par des parents bienveillants mais ceux placés en famille d'accueil n'ont pas bénéficié d'un destin très clément, pour preuve, l'exemple de Gaëtan, brisé dès son arrivée sur le territoire français…

Il aura fallu presque 40 ans pour que le voile soit levé et que l'Administration française reconnaisse ses torts. Mais les victimes de ce "mensonge d'Etat" peuvent maintenant aller de l'avant, enfin reconnues dans leur statut.

Ce livre est à découvrir : il informe sur ce passage de l'histoire française, les descriptions de la Réunion font voyager les sens et l'enquête est très bien menée, les morceaux de la vie de nos héros arrivant petit à petit…
A coup sur, Ariane Bois nous fait passer un très bon moment!

Pauline 6 ans et sa petite soeur Clémence vivent heureuses sur l'île de la Réunion jusqu'au jour où une mystérieuse voiture rouge les enlève sur le bord de la route. Incrédules et perdues, les petites filles sont envoyées en Métropole où on leur promet monts et merveilles. Pour tous ces petits exilés de force, c'est le départ vers l'inconnu.
Après un bref séjour dans un « centre de tri », les fillettes sont séparées dans la douleur et les cris pour être adoptées dans ce pays terne où la beauté de la mer, les papillons colorés, les fleurs odorantes et la chaleur ont disparu.
Nous suivons Pauline d'abord placé chez un couple de fermiers, des « Thénardier » où elle fait la connaissance de Gaëtan, un garçon de la Réunion utilisé comme main-d'oeuvre et traité comme un esclave.
C'est finalement dans la Creuse, chez les Gervais où ses parents adoptifs lui offrent un cadre familial chaleureux que Pauline devient Isabelle. Mais lorsque la révélation de son adoption éclate, la vie de la jeune femme vole en éclats. De l'adolescente rebelle et mal dans sa peau, Isabelle devient une adulte murée dans le silence et rejette toute recherche sur ses origines, sur cette famille qui l'a abandonnée. Comment se construire quand on ne sait pas d'où on vient ?

Dans la deuxième partie du Roman, c'est Caroline, la fille d'Isabelle-Pauline qui 30 ans plus tard remontera la piste à la recherche de ses origines réunionnaises. Que lui réserve cette quête sur la terre de ses ancêtres ? Pourra-t-elle réconcilier sa mère avec son passé ?

Ce roman met en lumière l'histoire méconnue de la vague de déportations d'enfants issus de la Réunion entre 1963 et 1982, près de 2000. Des enlèvements orchestrés par L'Etat à coups de mensonges éhontés auprès de familles démunies et analphabètes dont étaient issus les enfants.
Un scandale consciencieusement étouffé qui est longtemps resté tabou. J'ai d'ailleurs découvert tout récemment un reportage sur « les enfants de la Creuse », ces petits déracinés à qui on a volé leur vie, sacrifiée sur l'autel de la politique de repeuplement de l'époque.
Si certains Réunionnais ont eu la chance de pouvoir se construire une belle vie, pour d'autres, ce fut l'enfer de l'esclavagisme moderne.

J'ai adoré ce magnifique roman édifiant et très bien écrit. On y découvre la beauté sauvage de l'île Bourbon comme on l'appelait du temps de son passé colonial. Des phrases en créole ajoutent une touche d'exotisme à cette quête d'origine, desservie par une écriture très poétique et émouvante. Ariane Bois parvient à nous transporter à la Réunion et à nous faire rêver malgré la gravité du sujet traité.
Je remercie Babelio pour cette belle découverte car ce roman mérite d'être connu.

Dans ce roman, nous rencontrons Pauline et Clémence, 2 fillettes réunionnaises qui vont être enlevées à leur famille et exilées en métropole, dans la Creuse dans les années 1960.

Les 2 petites filles vont être séparées, placées dans des familles différentes.

Pauline va très mal vivre cette séparation. Sa nouvelle famille va aller jusqu'à lui changer son prénom. Elle va alors s'appeler Isabelle.

À l'âge adulte, Pauline / Isabelle, devenue maman, va être confrontée aux questions de sa fille, Caroline.

Suite à une émission radiophonique sur des enfants enlevés à La Réunion, le comportement d'Isabelle va radicalement changer. Caroline, qui est jeune journaliste, décide alors de se rendre sur l'île de la Réunion pour trouver des informations sur sa mère et sur sa famille ainsi que sur cette histoire d'enlèvement d'enfants...


Mon avis

J'ai trouvé ce roman très beau et très intéressant. Il est émouvant et touchant à la fois.

Il s'avère que ce roman est tiré d'une histoire vraie.

Dans les années 60, un certain nombre d'enfants de l'Ile de la Réunion ont été retirés à leur famille, enlevés, kidnappés pour être envoyés en métropole. Cette affaire a fait parler d'elle des années après.

Il est inadmissible d'avoir fait subir ça à des parents, des fratries pour le bien d'autres familles.

L'île aux enfants est l'Histoire vraie et pourtant terriblement méconnue d'enfants réunionnais emportés, déportés par l'Etat français pour « repeupler » ses campagnes. Je n'avais personnellement jamais entendu parler de tout cela et je ne dois pas être la seule.

Quand on lit ce récit du point de vue de la petite Pauline, raflée à six ans, on est tout simplement sous le choc. On est fasciné comme on peut l'être devant une catastrophe. Tout paraît irréel, on se dit que non cela ne peut pas être possible, les années 60 cela remonte à si peu de temps, notre pays des Droits de l'Homme n'a pas pu faire ces choses si arriérées à une époque si porche de nous, ces choses qui sur certains points nous ramène à une autre terrible période de l'Histoire. A plusieurs moments dans cette lecture j'ai été ramenée aux sentiments terribles que j'avais eu en lisant l'histoire de ces Noirs emmenés en Amérique ; mais ici c'est chez nous, c'est il y a seulement cinquante ans… Et pourtant tout est vrai, et on en reste aussi choqué que les personnages de cette histoire.

Une histoire à faire découvrir au plus grand nombre pour que ce morceau de l'Histoire si honteux soit-il pour notre pays ne soit jamais oublié, que ces enfants, ces familles démembrées ne soient jamais oubliés.

Une histoire bouleversante, à ne pas oublier.
Lien : https://lecturesda.wordpress..

Un récit qui ne peut laisser personne indifférent, à moins d'avoir un coeur encore plus dur que de la pierre !
Honnêtement, je sais que la nature humaine peut se montrer d'une cruauté hors norme, mais là, c'est cruel, c'est choquant, c'est carrément aberrant ! Comment peut-on en arriver à mettre un tel projet sur pied, comment réussi-t-on a ce que personnes ne dise rien, comment peut-on enlever des enfants à leurs familles, comment peut-on se regarder dans la glace en participant de près ou de loin à ce genre de chose ??? Cela me dépasse complètement. Mais le pire, c'est que ce soit réellement arrivé, ce n'est pas uniquement de la fiction sortie tout droit de l'imagination de Ariane Bois ! Oui, nous sommes dans un roman, mais les faits relatés sont réels, de nombreux enfants ont vraiment été enlevés à leur famille ! Mais là où c'est encore pire, c'est que je n'avais jamais entendu parlé de cet événement, pourtant, non je ne vis pas au fond d'une grotte, mais à l'école, jamais mes profs n'en ont parlé durant les cours d'histoire ! Comment, à quarante ans j'ai pu ne jamais entendre parler de cela ???
Je ne vous cache pas que j'ai eu une boule dans la gorge du début à la fin, une boule à l'estomac qui ne m'a pas quittée non plus. J'ai souffert en même temps que Pauline et sa petite soeur, j'ai souffert pour tout ces enfants ayant vécu ce calvaire. Imaginer que des centaines, des milliers d'enfants ont du vivre cette séparation, ont du vivre ce changement de vie radical, ont du s'adapter comme ils le pouvaient, franchement cela fait réfléchir, mais cela fait mal également de se dire que l'homme peut être réellement monstrueux !
Avant de lire le résumé, pour moi, le titre n'évoquait pas du tout ce genre de récit, pour moi l'île aux enfants, c'est ma jeunesse avec Casimir. Un livre joyeux en quelque sorte. Après avoir lu le résumé, il me fallait absolument ce livre, que ce soit comme ce fut le cas par une masse critique sur Babélio, ou en achat perso, il fallait que je découvre ce roman à tout prix. Et franchement, je ne peux que remercier Ariane Bois de l'avoir écrit, sans cela, je serais encore ignorante aujourd'hui. Oui, c'est dur de lire ce genre de livre, même si c'est romancé, les émotions sont retranscrites de telle manière que le lecteur n'est pas que lecteur, il est acteur également, vous vous retrouvez avec ces enfants, vous devenez Pauline, ou Clémence, ou un autre enfant, vous vivez cela de l'intérieur et non bien calé au fond de votre canapé.
Ce livre devrait carrément devenir obligatoire dans les écoles, il devrait se trouver dans chaque foyer. Et croyez-moi que lors de la prochaine réunion dans les écoles de mes enfants, je vais le prendre avec moi et leur demander pourquoi cette partie de l'histoire ne fait pas partie des programmes scolaire.
Puis-je ici parler d'une belle découverte ? Dans un sens oui car j'ai appris beaucoup de choses, mais d'un autre côté cela me désole qu'il faille que j'ai quarante ans pour découvrir ce que des gens sans scrupules ont osé faire subir à ces enfants. Je suis née en 1977, pendant que moi j'avais une enfance sans soucis, d'autres enfants vivaient une horreur sans nom, et au nom de quoi ?
Un livre à lire, un livre à offrir, un livre que vous ne pourrez pas oublier et ce même après des années.